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Qui sont les anars de droite ? Le dernier hors-série de Valeurs actuelles fait le point sur la question. Entretien.
Arnaud Folch, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles est consacré aux anars de droite.
Mais comment classifier des gens qui, par nature, refusent de l’être ?
C’est la première fois qu’un grand magazine consacre un dossier entier (132 pages !) à ces anars de droite, et ce n’est pas pour rien : de Barbey d’Aurévilly à Audiard et de Céline à Brassens, en passant par Léautaud, les Hussards, A.D.G. ou Desproges, pas facile, en effet, de classer ces inclassables ! « Je me suis écarté définitif des rassemblements, des meetings, des cellules, des sectes », résumait Alphonse Boudard.
Une certitude : il n’y a rien à voir entre les anarchistes de gauche et de droite.
Les premiers sont des dogmatiques, militants et le plus souvent sectaires.
Les seconds, eux, ne se prennent pas au sérieux : « Ils sont contre toutes les bien-pensances, y compris la leur », explique l’historien Olivier Dard, qui présente notre dossier.
Ce sont davantage des anars de comportement.
Les anars de droite seraient donc davantage de "droite" qu’"anars" ?
Même si cela ne leur ferait pas forcément plaisir, je le crois profondément.
Mais surtout pas d’une droite bourgeoise et conformiste qu’ils exècrent autant que la gauche bien-pensante.
« La droite est aristocratique, bougres d’ânes ! Celle des fauves aux dents de granit qui jonglent avec vie et mort pour l’honneur et le plaisir », tempêtait le trop méconnu Micberth, qui fut à la fois chroniqueur à Minute et à L’Écho des Savanes, et qu’A.D.G. tenait pour « l’écrivain le plus important de la première moitié du XXe siècle ».
Pour vous, quel est leur point commun ?
J’en vois deux.
Le premier, sur la forme, c’est leur goût de la provocation, le plaisir de déplaire.
S’ils étaient un geste, ce serait un bras d’honneur.
Second point commun, sur le fond : ce sont tous des antimodernes, accrochés, quelle que soit leur époque, à un temps et des valeurs en voie de disparition.
Dans sa chanson jamais mis en musique, Le Progrès, Brassens, mon idole, dont nous décryptons tous les textes, le résume bien : « Que le progrès soit salutaire,/C’est entendu, c’est entendu,/Mais ils feraient mieux de se taire,/Ceux qui disent que le presbytère / De son charme du temps passé, n’a rien perdu »…
Michel Audiard affirmait être de droite parce que celle-ci est « déconnante »…
L’aspect festif et les verres d’alcool qui trinquent ne font-ils pas partie, aussi, de la “panoplie” de ces anars de droite ?
Absolument. Mais attention : cet aspect festif est là aussi empreint, chez eux, d’un côté “réac”, tout aussi fondamental.
Le culte de l’amitié et des « boissons d’hommes » vanté par Audiard, ne saurait se confondre avec la société actuelle de « l’homo-festivus », dénoncé par Philippe Muray, où le rire lui-même est idéologiquement corseté : Gay Pride, ricanements des petites vedettes médiatiques de type Yann Barthes… « Faire rire de cet univers lamentable, entre carnavalisation enragée et criminalisation hargneuse, est la seule manière, aujourd’hui, d’être réaliste », déclarait Muray.
Le legs de tous ces hommes et femmes – Bardot, Geneviève Dormann… – dont vous dressez les portraits serait-il avant tout littéraire et artistique plutôt que politique ?
On voit mal un “anar de droite” y faire une carrière, à l’exception peut-être de Léon Daudet…
C’est la raison pour laquelle, hors Daudet, précisément, nous traitons peu des politiques : pour faire de la politique, il faut être dans un parti, se soumettre à un chef, faire des compromis.
Il n’y a selon moi qu’un seul homme politique d’envergure qui pourrait mériter ce qualificatif d’anar de droite, c’est Jean-Marie Le Pen : goût de la provoc, honneur de déplaire… « Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur ! », disait-il.
Ce n’est pas pour rien si, lorsqu’il était étudiant, sa thèse portait sur l’anarchisme.
Valeurs actuelles hors-série « Les anars de droite », 132 pages, 11,90 euros.
Ces anars sont tous des gens biens , bien éduqués, beaucoup vivent de leur talent et non de subventions c’est pourquoi ils peuvent s’exprimer librement , ils aiment ce qui est beau et surtout respectent les autres contrairement à ceux de gauche …..