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Par Observatoire du MENSONGE le 16 octobre 2024
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[Une prof en France]
La violence dans nos écoles est de plus en plus présente et perturbante.
Virginie Fontcalel
La violence : le lot quotidien des élèves
[Une prof en France]
Jeudi,
à Vénissieux (Rhône), un lycée a essuyé des tirs de mortiers et des
jets de pierres.
Parmi la dizaine de « jeunes » ayant participé à cette
opération musclée, seule une personne a été interpellée, semble-t-il.
Les médias disent que le rectorat avait été alerté à plusieurs reprises,
au cours des semaines précédentes, des dangers que couraient les élèves
et les personnels de l’établissement.
Il n’avait pas réagi et reste
injoignable. Le même jour, les condisciples de ma fille ont été confinés
dans leur établissement car un individu violent errait autour de leur
lycée après avoir fracassé le crâne d’un jeune homme contre le mur
extérieur de l’établissement.
Quelques jours avant, un père de famille
avait été poignardé en plein centre-ville, devant l’un des magasins les
plus fréquentés par les collégiens et lycéens, après avoir tenté de
s’interposer alors que des « jeunes » importunaient des jeunes filles
dans la rue.
Vendredi soir, lorsque mes filles sont arrivées à l’arrêt
de bus, elles m’ont raconté avoir assisté à une agression
particulièrement violente : un jeune couple s’embrassait pour se dire au
revoir avant que chacun ne monte dans son bus, un jeune garçon ne
cessait de les dévisager.
Le lycéen lui demande alors s’il veut quelque
chose de particulier.
Le garçon s’éloigne et revient avec un plus âgé,
accompagné de cinq autres.
Ils attaquent le lycéen à coups de poing et
de pied et lui envoient, comme c’est la coutume aujourd’hui, des coups
de pied dans la tête alors qu’il est au sol.
Un de ses amis s’interpose
et reçoit un terrible crochet qui le propulse contre le bus et
l’assomme
. Il est inutile que je précise les origines de chacun des
groupes…
Deux chauffeurs de bus courageux ont pu s’interposer et mettre
fin au lynchage gratuit.
Quand mes filles m’ont rapporté cela, j’ai
immédiatement appelé la police pour leur signaler que si le jeune homme
portait plainte - ce dont je doute -, ils auraient des témoins.
Dans ma classe de 3e,
un jeune d’origine marocaine a organisé, l’an dernier, en fin d’année,
une expédition punitive contre un autre collégien, qu’il a passé à tabac
avec l’aide d’une petite bande de comparses.
Il est passé en conseil de
discipline et a écopé, grâce au jeu des votes, d’un simple
avertissement, qui l’a sûrement beaucoup fait réfléchir pendant les
vacances…
Il avait, aussi, menacé physiquement une de mes collègues en
venant se coller à elle, nez contre nez, comme font les boxeurs avant un
match. Il a pu revenir gentiment en cours.
L’administration nous dit
qu’elle le surveille…
Bien sûr. Il est retors et reste, avec moi, dans
une posture de séduction, alors que son comportement est très différent
avec certains de mes collègues.
Tout le monde semble trouver cela
normal, on nous dit juste « méfiez-vous », « faites attention », « soyez
prudents »…
Ce type de situation pose un certain nombre de problèmes
éthiques et envoie des signaux plus qu’ambigus à la fois aux victimes et
aux délinquants.
Mais nous n’avons, en tant qu’enseignants, quasiment
aucun moyen d’action, à part notre charisme propre : interdiction de ne
pas accepter un élève en cours, interdiction d’évoquer les problèmes de
comportement en conseil de classe et de les porter sur les bulletins,
interdiction d’exclure un élève de cours hors incident grave, avec
obligation de rédiger un rapport circonstancié et de le faire au moment
de l’exclusion, ce qui est souvent difficile - et inutile, vu qu’on nous
renvoie généralement les élèves quelques minutes après, car personne ne
sait quoi en faire…
Et le ministère continue, avec une lâcheté
hypocrite, à nous arroser de consignes concernant l’inclusion,
l’homophobie, la laïcité, les valeurs de la République et surtout le
développement durable, comme si la priorité n’était pas ailleurs, dans
la restauration d’une autorité ferme et intransigeante, pour recadrer -
ou isoler - tous ces jeunes qui sont totalement en roue libre.
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Boulevard Voltaire
ET AUSSI
« Samuel vient peut-être de se faire tuer devant son collège. Rappelle-moi sur le fixe
».
Le jour où Mickaëlle Paty reçoit ce message de ses parents, sa vie
bascule.
Ce 16 octobre 2020, cette mère de famille, qui menait
jusqu’alors une vie tranquille, apprend que son frère aîné, Samuel Paty,
a été assassiné et décapité par un terroriste islamiste.
Il lui a fallu
du temps pour réaliser l’impensable.
Mais depuis, Mickaëlle Paty mène
sans relâche un « combat pour la vérité », d’une part, et pour « la sépulture de son frère », ensuite.
Ce Mercredi 16 octobre, quatre ans après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie, C8 diffusera « Au nom de mon frère : Les derniers jours de Samuel Paty », un documentaire produit par Stéphane Simon, avec la participation de Mickaëlle Paty.
Un film, que BV
a pu visionner en avant-première, qui revient avec justesse et
précision sur la descente aux enfers de Samuel Paty, sur les faillites
de l’administration, sur les responsabilités de chacun et, enfin, sur le
combat de la sœur du professeur.
Un combat « au nom de son frère »
« Ce documentaire va porter à la connaissance d’un plus large public les onze jours de la descente aux enfers de Samuel Paty », explique Stéphane Simon, déjà auteur des Derniers Jours de Samuel Paty : Enquête sur une tragédie qui aurait dû être évitée (Éditions Plon), contacté par BV.
« Et ce documentaire est aussi un hommage à Mickaëlle Paty, poursuit-il.
Elle
aurait pu se contenter d’être la sœur éplorée.
Elle est devenue une
sœur combattante qui remue ciel et terre pour faire avancer ce combat
citoyen contre l’entrisme islamique à l’école ».
Pourtant, rien ne
prédestinait Mickaëlle Paty, infirmière-anesthésiste de profession, à
écrire un livre, à prendre la parole devant les caméras et, surtout, à s’adresser aux sénateurs comme elle l’a fait le 17 octobre dernier.
Rien ne prédestinait non plus cette femme à poursuivre en justice l'État français
pour qu’il reconnaisse sa responsabilité dans ce terrible attentat.
Mais il y a quatre ans, en octobre 2020, Mickaëlle Paty promettait à son
frère de « ne jamais le laisser partir ».
Depuis, alors, elle
œuvre pour que sa mémoire continue à vivre et que plus jamais un
professeur ne soit assassiné au nom de l’islamisme.
Le combat que Mickaëlle Paty mène depuis maintenant quatre ans est d’abord « pour la vérité
», souligne Jean-Pierre Obin, auteur d’un rapport sur les signes
religieux à l’école, en 2004, et interrogé dans le documentaire de
Stéphane Simon.
Alors que le procès des adultes présumés impliqués dans
l’assassinat de Samuel Paty doit s’ouvrir dans les prochaines semaines,
Mickaëlle Paty souhaite en effet que « tous ceux qui ont une part de responsabilité dans l’abandon de son frère et dans son assassinat assument et payent
», rappelle le producteur.
Comme le montre le documentaire, Samuel Paty
a été calomnié, mis à l’écart, abandonné de tous (ou presque), avant
d’être froidement poignardé et décapité.
Au-delà du procès, sa sœur
espère également un jour faire la lumière sur les responsabilités et
faillites administratives. « C’est un combat citoyen, précise Stéphane Simon.
Elle souhaite que les choses s’améliorent, qu’on tire des leçons de ce qui nous arrive, qu’on arrête de baisser les bras ».
Mickaëlle Paty attend des réponses
Mais Mickaëlle Paty ne s’arrête pas là. Elle tente aussi de « faire en sorte que la volonté testamentaire de son frère - Samuel Paty avait confié à ses proches : « Je voudrais que ma mort et vie servent à quelque chose » - soit exaucée », rappelle Stéphane Simon.
Dans les écoles, cette fille et sœur d’enseignants travaille donc à « un sursaut de conscience ».
« Qu’on
arrête les hommages et qu’on fasse preuve de plus de courage pour que
nos enfants puissent continuer à aller dans une école où ils seront
libres et apprendront à penser de façon critique », précise-t-il.
Auprès des sénateurs, Mickaëlle Paty regrettait, il y a un an, qu’à
toutes ses interrogations, pourtant légitimes, on lui rétorque seulement
: « Il ne faut pas se tromper d’ennemi ».
Aujourd’hui, encore, elle espère que la vérité sera un jour dévoilée. « On ne met pas un "oui mais" après le mot décapitation, en France ; on met un point », conclut-elle.
Au nom de mon frère, un documentaire de Stéphane Simon, diffusé sur C8, le 16 octobre à 21h19.
jmlb
Recréer des écoles de redressement pour les mineurs et régiments disciplinaires pour les majeurs !
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