Rennes.
Guerre des gangs à Rennes : un enfant de 5 ans touché par balle lors d’une course-poursuite
Samedi 26 octobre 2024, aux alentours de 22h15, un drame secoue Pacé, commune périphérique de Rennes.
Un enfant de 5 ans a été grièvement blessé par balle alors qu’il se trouvait dans la voiture de son père, prise en chasse par un autre véhicule.
L’attaque, qui survient dans un contexte de violence accrue, rappelle amèrement les luttes entre gangs qui gangrènent des villes comme Nantes et Marseille.
La responsabilité des autorités locales est une fois de plus mise en question, face à l’escalade de la criminalité.
Un nouveau tournant dans la violence à Rennes
La capitale bretonne, autrefois paisible, est désormais le théâtre d’une guerre des gangs sur fond de trafic de stupéfiants.
Ce samedi soir, alors qu’une famille rentrait chez elle, la voiture a été suivie depuis Vezin-le-Coquet par plusieurs individus cagoulés dans un autre véhicule.
À plusieurs reprises, des coups de feu ont été tirés, touchant le coffre et la vitre arrière du véhicule familial.
Arrivé au rond-point du Ponant, à Pacé, le père a réussi à distancer les assaillants, mais le bilan est lourd : son jeune fils, grièvement blessé, a été transporté en urgence au CHU de Rennes.
Son pronostic vital reste engagé.
Ce drame se produit seulement quelques heures après une fusillade dans le quartier sensible de Maurepas, où deux bandes rivales se sont affrontées à l’arme lourde (ou plutôt, une bande rivale a ouvert le feu sur un point de deal).
La situation devient alarmante, et le parallèle avec les luttes violentes qui ensanglantent Nantes et Marseille semble inévitable.
Depuis août 2024, Rennes a déjà connu une dizaine de règlements de comptes similaires, avec des gangs qui se disputent le contrôle des points de deal.
L’inquiétante banalisation des « narchomicides »
Le terme « narchomicide » désigne les assassinats et violences extrêmes liés au trafic de stupéfiants, devenus une réalité de plus en plus fréquente dans les rues rennaises.
À Maurepas, le Raid est intervenu en urgence ce samedi matin après des tirs nourris, témoignant d’un climat de tension explosive dans le quartier.
L’intervention policière a permis d’appréhender plusieurs jeunes, arrêtés aux abords du métro Gros-Chêne, mais la spirale de la violence semble impossible à enrayer.
Le quartier Maurepas, autrefois animé de vie quotidienne, se transforme en zone de non-droit où la population vit désormais sous la menace constante de nouveaux affrontements.
La situation actuelle à Rennes montre l’incapacité des pouvoirs publics à reprendre le contrôle de ces zones, alimentant un sentiment d’abandon et d’insécurité grandissant parmi les habitants.
Une responsabilité politique incontournable
Si Rennes prend des airs de Nantes ou de Marseille, c’est bien parce que les autorités locales semblent dépassées par l’ampleur de la violence.
Les choix politiques, les manquements en matière de sécurité et la permissivité face au développement des trafics ont contribué à cette situation critique.
La prolifération des gangs et l’absence de réponses concrètes mettent en lumière une défaillance de la gestion municipale.
Dans les quartiers, comme Maurepas, où les incidents deviennent « banals », l’urgence de mesures fermes et d’une reprise en main sécuritaire s’impose.
Les consommateurs de drogue, qui achètent à ces gangs leur produit, ont aussi un peu du sang de cet enfant de 5 ans sur les mains.
Maurepas, théâtre d’une guerre des gangs sous fond de narcotrafic – des CRS en renfort, mais le problème est ailleurs
Ce week-end, le quartier de Maurepas, à Rennes, a été plongé dans une violence inouïe, symbolisée par des tirs nourris et un enfant de cinq ans grièvement blessé par balle à quelques kilomètres de là.
Face à l’escalade de la violence, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé l’envoi de la compagnie CRS 82 pour rétablir l’ordre.
Cependant, cet envoi ressemble davantage à une manœuvre de communication qu’à une solution durable. En effet, sans un renforcement du système judiciaire et carcéral, l’arrivée de CRS n’aura qu’un effet temporaire, et c’est aussi sur les consommateurs de drogue que devrait reposer une partie de la responsabilité dans ce drame.
Un week-end de terreur à Maurepas
Après les fusillades de samedi matin, et le règlement de compte (à Pacé) de samedi soir lié à cette fusillade, ce dimanche matin, de nouveaux coups de feu ont été entendus près de la station de métro Gros-Chêne, soulignant l’ampleur de l’insécurité.
Un impact de balle a même été relevé sur la porte d’un immeuble de l’allée de Brno, où les habitants vivent dans la peur et l’incertitude face à ces règlements de compte sanglants.
En réaction à la situation explosive, Bruno Retailleau a dépêché la CRS 82, spécialisée dans les violences urbaines et la lutte contre le trafic de drogue.
Toutefois, comme l’a souligné Frédéric Gallet, secrétaire régional du syndicat Alliance Ouest, cette présence ne durera que quelques jours, et les bandes reprendront leur contrôle dès le départ des forces de l’ordre.
La réalité est que le maintien de l’ordre dans les quartiers gangrenés par le trafic de stupéfiants requiert bien plus que des déploiements ponctuels.
La réponse à cette violence doit inclure une justice ferme et un système carcéral apte à sanctionner durablement les fauteurs de troubles.
Envoyer des CRS pour quelques jours, sans suivi judiciaire rigoureux ni moyens de répression supplémentaires, équivaut à masquer le problème sans jamais le résoudre.
Une responsabilité partagée avec les consommateurs
Au-delà des affrontements entre bandes rivales, une autre question dérangeante demeure : celle de la responsabilité des consommateurs de drogue.
En entretenant la demande, ils sont indirectement complices de cette violence qui ensanglante les quartiers populaires.
Le drame de ce week-end, qui a coûté à un enfant de cinq ans sa sécurité et peut-être sa vie, n’est pas seulement l’affaire des trafiquants et des dealers.
Chaque consommateur doit prendre conscience du sang versé pour chaque dose consommée, pour chaque transaction anodine qui finance et alimente ce commerce mortifère.
Le ministre de l’Intérieur a parlé de « gangrène du narcotrafic » et a promis une guerre totale contre les « narcoracailles » qui contrôlent des zones comme Maurepas.
Cependant, pour que cette guerre soit effective, elle doit impliquer un renforcement des sanctions judiciaires et pénales lourdes et systématiques.
Sans une réponse coordonnée et durable, l’envoi des CRS ne fera que repousser l’inévitable retour des affrontements.
Il est temps d’agir en profondeur, pour que le quartier de Maurepas ne soit plus un champ de bataille où les plus vulnérables paient le prix du narcotrafic.
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