dimanche 20 octobre 2024

LE MPC , UN NOUVEAU PARTI SOUVERAINISTE ??? INTERVIEW.....

 

Philippe Murer : « Le Mouvement Politique Citoyen (MPC) se base sur l’idée que sans souveraineté nationale, rien n’est possible » 

[Interview]

Philippe Murer, économiste souverainiste a récemment annoncé le lancement d’une initiative pour, enfin, fédérer les souverainistes : le Mouvement Politique Citoyen.

 Il a répondu à aux questions de Pierre d’Herbais pour Breizh-info.com.

 

Breizh-info.com : Vous venez de lancer un nouveau parti politique, le Mouvement Politique Citoyen (MPC). 

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer ce mouvement dans un paysage politique déjà très fragmenté, notamment du côté des souverainistes ?

Philippe Murer (PM) : la décision de créer le MPC découle de plusieurs constats sur la situation politique actuelle. 

 Depuis des années, les partis souverainistes en France, malgré leurs bonnes intentions, échouent à s’imposer et à offrir une véritable alternative au système en place.

Nous avons vu des tentatives courageuses de redonner la souveraineté à notre pays, mais les divisions, les querelles internes, et parfois un manque de vision stratégique ont affaibli leur portée.


Ce qui manquait, selon moi, c’est un mouvement profondément enraciné dans l’action citoyenne, à l’écoute des préoccupations concrètes des Français, capable de proposer des solutions aux problèmes concrets des Français (insécurité, flux d’immigration croissants, dégradation de l’enseignement, de la santé publique, de l’économie, du pouvoir d’achat, de la puissance de la France en tout domaine) et capable de dépasser les vieilles étiquettes politiques. 

Le MPC n’est pas là pour reproduire les mêmes erreurs, mais pour rassembler des gens ordinaires autour de la défense de notre souveraineté, de nos libertés, de notre patrimoine.

 

Breizh-info.com : Vous parlez des échecs des partis souverainistes. 

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce qui, selon vous, a conduit à ces échecs répétés, malgré un terrain électoral qui semblait favorable ?

PM : le premier, c’est la division des partis souverainistes. 

J’ai travaillé cinq ans à essayer de faire l’union dans un parti souverainiste commun avec une charte claire, ferme et rassembleuse : tenir un référendum sur la sortie de l’Union Européenne une fois au pouvoir. 

J’en ai discuté au plus haut niveau, je n’y suis pas parvenu. 

Donc acte.

 

Bien que 36% des Français veulent la sortie de l’Union Européenne selon plusieurs sondages récents, les résultats électoraux sont très faibles : plus les partis souverainistes sont divisés et plus le temps court, plus les résultats sont et seront faibles. 

Nous sommes dans une impasse dont il faut sortir. 

Nous voulons rassembler et nous accueillons au MPC toutes les personnalités souverainistes, nous leur donnons une place à la hauteur de leur mérite. 

Cela a déjà commencé et cela va continuer.
 

Le deuxième facteur est que les Français ne souhaitent pas seulement des slogans abstraits, « sortie de l’UE, de l’OTAN et de l’OMS », mais aussi des solutions concrètes sur les problèmes qui les touchent quotidiennement : insécurité croissante, dégradation de l’école, de la santé, de leur pouvoir d’achat.

 Le premier objectif du MPC est de travailler ces solutions et de proposer des réponses réalistes et efficaces : elles ne manquent pas et les Français pourront le juger par eux-mêmes dans quelques mois.
 

Avec le MPC, nous voulons faire les choses autrement. 

Nous voulons un mouvement où l’action citoyenne est au cœur de tout. 

Le référendum d’initiative citoyenne est une nécessité et fait partie du socle de nos principes non négociables.

 Les citoyens doivent pouvoir s’exprimer, être acteurs, et surtout être écoutés.

 Prochainement, nous allons organiser des interviews sur Youtube où (par exemple) des personnalités et des citoyens travaillant sur le projet enseignement proposeront un projet articulé constats-solutions et où les citoyens pourront poser des questions, mettre des sujets sur la table et interagir avec eux. 

C’est ce qu’on appelle de la démocratie participative, avec un peu d’organisation pour que nous puissions remplir les objectifs fixés.

 

Breizh-info.com : Justement, comment comptez-vous impliquer les citoyens dans ce nouveau mouvement, et quelles sont les valeurs qui le fondent ?

PM : le MPC se base sur l’idée que sans souveraineté nationale, rien n’est possible.

 Les décisions sont prises à Bruxelles et non à Paris. 

Le gouvernement français peut juste tenter d’influencer les 26 autres pays dont les intérêts sont largement différents de ceux de la France. Le gouvernement français a perdu son pouvoir de décision donc d’action. 

Ceci explique qu’aujourd’hui tout n’est que théâtre politique.

Le MPC se base aussi sur le fait que la démocratie représentative a gravement failli.

 Ainsi, nos élus ne prennent pas en compte le souhait de 70% des Français de maîtriser, d’arrêter les flux d’immigration depuis 20 ans. 

L’arme du référendum d’initiative citoyenne, à inscrire prioritairement dans la Constitution, est la garantie pour les Français que leur voix sera écoutée. 

Si les élus refusent de voter une loi pour maîtriser les flux d’immigration par exemple, une pétition signée par 500.000 ou un million de voix (seuil à déterminer) permettra la tenue d’un référendum sur l’immigration ; les citoyens forceront ainsi les élus à appliquer leur volonté. 

Ce sera inscrit dans la Constitution. 

 Nous voulons restaurer la capacité des Français à prendre leur destin en main que ce soit grâce à la sortie de l’Union Européenne ou grâce au référendum d’initiative citoyenne.

Nos piliers fondamentaux sont la défense de la liberté, de la Nation, du peuple français : l’indépendance nationale, la grandeur de la France au service du peuple français et dans le respect des intérêts des autres pays. 

La France est une puissance d’équilibre, une puissance de paix qui ne doit être mise au service d’aucun empire. 

Défendre le peuple français c’est aussi défendre un système économique qui assure la justice, où chacun a sa chance et nul n’est écrasé.


Cela passera par des propositions et des décisions concrètes en tout domaine pour régler toutes les crises auxquelles nous faisons face aujourd’hui, après 40 ans de trahison par la caste politique au pouvoir.

 Ce qui rassemble est de retrouver « les invariants français », la France a trop dérivé depuis 50 ans de ce qu’elle est au plus profond d’elle-même.

 

Breizh-info.com : Le patrimoine, qu’il soit culturel, religieux ou naturel, fait partie de notre identité. Nos églises, par exemple, sont le symbole d’un héritage que l’on veut préserver. 

Trop souvent, elles sont laissées à l’abandon ou, pire encore, dégradées. 

Quel rôle cela joue-t-il dans votre vision pour la France ?

PM : Un pays qui est coupé de ses racines, est un pays qui meurt.

 Le patrimoine religieux, et en particulier nos églises, est un élément central de notre histoire et de notre identité. 

Ces édifices ne sont pas seulement des lieux de culte, mais des témoins de notre Civilisation.

 La destruction ou la dégradation de ces monuments est le reflet d’un abandon plus large de notre héritage. 

L’identité et la souveraineté sont les deux faces de la même médaille : si un pays n’a pas la capacité de décider (la souveraineté nationale), il ne peut pas défendre son identité.

 Inversement, si un pays n’a pas d’identité, ne sait pas qui il est, la capacité de décider, de fixer un cap via la souveraineté perd tout son sens.

Aujourd’hui, on parle beaucoup de modernité, de multiculturalisme, mais je pense que la France ne peut pas avancer en reniant ses racines. 

En laissant nos églises tomber en ruines, c’est un message d’abandon que l’on envoie. 

Le MPC veut remettre la sauvegarde de ce patrimoine au cœur de l’action publique, car c’est aussi une question de transmission aux générations futures.

 Et c’est valable pour tout le patrimoine, pas seulement religieux : ce dont nous avons hérité, nous devons le protéger.

 

Breizh-info.com : On sent une ambition forte avec le MPC. Comment voyez-vous l’avenir de ce mouvement et quel message souhaitez-vous adresser aux Français qui n’ont plus foi en la politique ?

PM : Les promesses faites lors des élections françaises ne peuvent pas être tenues si les décisions ne sont pas prises en France mais à Bruxelles : celui qui promet n’est pas celui qui décide.

 Le désenchantement pour la politique vient d’abord de là.

 Nous avons l’honnêteté de le dire et le projet de remédier à cette crise de foie politique, en proposant aux Français de trancher par référendum sur notre appartenance à l’Union Européenne.

L’avenir du MPC se construit avec les citoyens. 

Nous voulons leur montrer qu’il est possible de faire de la politique autrement, en étant plus proche des réalités du terrain. Notre mouvement est ouvert à tous ceux qui veulent reprendre en main le destin de notre pays.
Nous proposons une alternative crédible, un mouvement collectif et structuré où les citoyens ont une place centrale dans la prise de décision.

 Notre message aux Français qui se sentent déçus par la politique actuelle est simple : ne perdez pas espoir car tout dépend de vous, l’avenir de la France passe par le réveil, en cours, de la majorité des Français. 

La seule manière de sortir la France de la crise est l’implication des citoyens dans la politique et symétriquement notre implication à entendre la voix des citoyens et à leur proposer un projet de sortie de crise. 

Le sursaut va venir car il est absolument vital d’arrêter de détruire et de reconstruire alors que la France s’enfonce dans le marasme.

 Avec le MPC, nous avons l’opportunité de bâtir quelque chose de nouveau, quelque chose qui vient de la base, du peuple. 

Ensemble, nous pouvons redresser la France, si nous sommes assez nombreux à y croire.

Breizh-info.com :  Comment vous rejoindre ?

PM : sur notre site : www.mouvementpolitiquecitoyen.fr

 

Propos recueillis par Pierre d’Herbais.

 
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

ET AUSSI

 A L' ORIGINE DU SOUVERAINISME

David Saforcada


Depuis plus de vingt ans, le terme « souverainisme » s’est ancré dans le vocabulaire politique français. 

Il est souvent galvaudé, mal compris voire assimilé à un nationalisme qui n’ose pas dire son nom. 

Mais il est réel. 

Il recouvre différentes notions et peine encore à trouver sa voie, ou plutôt un chef de file incontesté. 

Par le passé, Philippe Séguin ou Jean-Pierre Chevènement par exemple ont pu incarner ce courant original. 

Mais qui depuis ? Or, sans dirigeant incontesté, rassembleur, charismatique, un courant peine à s’imposer. 

Ceci est encore plus vrai pour le souverainisme.

On peut néanmoins se demander si le souverainisme est bien né à la fin du XXe siècle ou s’il n’est pas en réalité la résurgence d’une ancienne mouvance française bien ancrée, celle que René Rémond qualifiait de droite bonapartiste.

 Le souci est justement que le bonapartisme, tout comme le gaullisme qui peut en être un héritier, n’a pas vocation à se placer à droite.

 Ou, dans tous les cas, pas seulement à droite. 

C’est également le drame du souverainisme qui par nature devrait se situer au-delà du traditionnel clivage droite / gauche, mais qui par l’attrait du vide ou tout simplement par l’orientation de certains de ses dirigeants, est capté par la droite, abandonnant dangereusement son côté social et populaire.

L’économiste Jacques Sapir avait décrit trois aspects, ou trois axes, trois visions, du souverainisme, l’économique et social, l’identitaire et enfin le politique.

 L’écueil est que les mouvements et personnalités se réclamant du souverainisme ont le plus souvent développé chacun une seule orientation (le contrôle monétaire, celui des frontières, de la culture ou des institutions par exemple) sans se préoccuper outre mesure des autres.

Pourtant, et il faut en prendre conscience, il ne s’agit pas ici de trois sensibilités différentes, mais bel et bien d’une vision unique et globale de la Politique. 

Celle-ci ne peut pas se contenter de positions relatives à la place de la France en Europe ou dans le monde, ni même de propositions en matière de monnaie unique.

 Le souverainisme s’appuie sur une base incontournable, celle de la défense de l’Etat nation, ce qui doit impliquer tout le reste, la sécurisation économique, monétaire et sociale tout autant que la préservation du particularisme culturel ou la promotion de la francophonie. 

D’essence démocratique, il est une réaction populaire contre la gouvernance européenne qui a oublié les peuples.

 Il en tire les conclusions en défendant un Etat fort, ambitieux et indépendant tout en s’appuyant sur l’appel au peuple, cet exercice de démocratie directe que certains prennent pour du populisme. Il a l’audace d’allier patriotisme et progrès social.

 Il exalte l’histoire, ce riche passé français qui, au fil des générations, a construit la nation.

 L’identité qu’il prône, il ne la fonde pas sur des considérations de religion, de race, d’ethnie ou d’origine. Au contraire, la France, tout au long de sa longue histoire, a su intégrer les nouveaux arrivants. 

Le souverainisme, c’est un élan, une énergie, un sursaut.

Plus qu’un banal courant idéologique, le souverainisme doit être considéré comme un état d’esprit.

 Il est le réflexe de défense d’un peuple qui a le sentiment de subir un déclin, d’une population qui voit l’abandon dont elle est la victime et qui entend générer un sursaut salvateur.

 C’est presque mot pour mot ce que déclaraient les deux députés français au parlement européen en 1999 William Abitbol et Paul-Marie Coûteaux (élus du RPF mouvement créé par Charles Pasqua), « le souverainisme n’est que la formulation contemporaine de la révolte d’un peuple qui ne s’appartient plus, s’en rend compte peu à peu, et ne l’accepte pas. (…)

 Il relie toutes les traditions politiques françaises, de droite comme de gauche, d’abord parce que même si on l’on croit encore que « droite » et « gauche » gardent une certaine signification en matière économique et sociale, il n’en va pas de même pour ce qui est de l’essentiel, l’idée d’un bien commun encore capable de rassembler tous les Français dans une œuvre collective. »

Si le terme est relativement nouveau, la mouvance elle, est ancienne. 

Elle émane de la Révolution de 1789. En quelque sorte, elle est l’héritière du bonapartisme populaire qui, né à gauche après 1814, avait dérivé à droite avant de s’affirmer clairement comme étant le point de convergence de la nation, sublimant le stérile affrontement partisan. 

Déclinant par manque d’énergie de ses prétendants successifs et sa perte d’originalité, il s’était réincarné en gaullisme à partir de 1940. 

Il est la manifestation visible de la résistance contre les oligarchies et les pesanteurs

. Ne regardant pas d’où proviennent ses soutiens, il ne leur demande que ce qu’ils sont prêts à faire pour l’avenir.

Ce qu’il lui manque, c’est une ligne de conduite claire et rassembleuse. 

C’est surtout un Chef, légitime, charismatique, capable de rassembler derrière sa personne l’ensemble des forces souverainistes de ce pays. 

Il peut être majoritaire dans le corps électoral à condition de cesser ses querelles internes et, sous un drapeau unique, incarner l’énergie populaire, seule capable de « Tournebouler le système » comme disait Jean-Pierre Chevènement en 2002.

Récemment, le Prince Joachim Murat avait fixé quatre piliers majeurs pour soutenir cette politique souverainiste : la restauration de la souveraineté nationale et l’adhésion populaire par l’exercice du référendum, le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, l’affermissement de la puissance économique et enfin l’union des Français en les rassemblant autour de l’idée de grandeur et de fierté nationale.

Le souverainisme est bien cet ensemble, cohérent et complet qu’il faut construire et défendre sans cesse, y compris contre ceux qui s’en réclament mais qui en abandonnent des parties essentielles. Il a besoin d’envergure, d’énergie, de courage.

 Il est le rejet de la renonciation et l’expression politique de l’audace. 

Si on peut résumer, le souverainisme français, ce serait la volonté de constituer un Etat national à exécutif fort, centralisé et d’essence républicaine, donc sociale, puisant sa légitimité dans l’adhésion de la Nation par la consultation régulière des citoyens via la pratique référendaire. L’idée n’est pas neuve

. Elle a désormais besoin d’une réactualisation et d’un ancrage profond dans la vie politique.

 Source :  https://www.ledialogue.fr

 

Recréer un nationalisme français : le souverainisme à la Carte


 

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