mercredi 30 octobre 2024

LES H L M POUR LES FRANÇAIS D' ABORD ! LE LOGEMENT SOCIAL ENTRE LES MAINS DE LA GAUCHE ..........;

 



Emmanuelle Cosse réélue à la présidence de l’USH

Emmanuelle Cosse. Capture écran Assemblée nationale
Emmanuelle Cosse. Capture écran Assemblée nationale

Mercredi 16 octobre dernier, Emmanuelle Cosse a été réélue à la présidence de l’Union sociale pour l’habitat (USH), une institution de 95 ans créée en 1929 sous le nom d’Union nationale des fédérations d’organismes HLM.

Cette institution est moins connue du grand public sur les enjeux logement que la fondation Abbé-Pierre (en attendant son nouveau nom…) et n’a pas sa puissance de feu médiatique.

 Il n’en demeure pas moins que l’USH, qui se définit justement comme « l’organisation représentative du secteur HLM qui représente 593 organismes HLM à travers 5 fédérations », coordonne et oriente une composante majeure de l’écosystème logement français : 5,4 millions de logements locatifs sociaux occupés par 11 millions de personnes (soit 16 % des résidences principales, et bien davantage, si on exclut les pavillons et maisons individuelles), 22 milliards d’euros de loyers perçus, 7 milliards d’euros d’APL versés aux locataire… 

L’USH organise également chaque année, en septembre, dans une grande ville de France, le congrès HLM, qui est le plus grand congrès itinérant du pays.

 

Un bastion socialiste

Quelle est donc la gouvernance de l’USH ? Pendant des décennies, l’Union nationale des fédérations d’organismes HLM (renommée USH en 2002) a eu des liens organiques très puissants avec le Parti socialiste du fait de la puissance de ce parti qui était, de sa création en 1971 à 2017, soit le parti au pouvoir, soit le premier parti d’opposition avec, en permanence, une forte présence dans les principales villes de France où le développement du logement social est historiquement l’une des composantes principales du socialisme municipal. 

Les quatre prédécesseurs d’Emmanuel Cosse ont tous été ministres du Logement ou parlementaires PS, que l’on parle de Roger Quilliot (1985-1999), Michel Delebarre (1999-2008), Thierry Repentin (2008-2012) ou Jean-Louis Dumont (2012-2020). 

Ces présidents conservaient leurs mandats électifs (ou les émoluments associés) durant la présidence de l’USH, qui est une fonction non rémunérée.

La première élection d’Emmanuelle Cosse en 2020 constitue donc une rupture par rapport à cette stabilité, en lien avec l’affaiblissement du PS qui perd son statut de parti de gouvernement en 2017, suite à l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République et la victoire de son parti aux élections législatives.

 Mais il ne faut pas oublier qu’Emmanuelle Cosse a été ministre du Logement en 2016-2017 dans le gouvernement Valls lors du quinquennat de François Hollande.

 De toute façon, le PS reste largement représenté dans les instances puisque la présidence des offices HLM (organismes HLM dépendant des collectivités territoriales) est tenu par Marcel Rogemont, ancien député PS, et la présidence des coopératives HLM par Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice jusqu’en 2023 après une longue carrière politique dans ou à côté du PS.

De fait, la forte présence du PS, en particulier, et de la gauche, en général, à l’USH renvoie à une situation générale hexagonale où l’affaiblissement du PS n’empêche pas des hauts dirigeants de ce parti d’occuper des places éminentes dans les institutions clés de la République, que l’on pense au Conseil constitutionnel présidé par Laurent Fabius, à la Cour des comptes présidée par Pierre Moscovici ou au Conseil d’État dont le dirigeant (le vice-président Didier Taureau) a fait une grande partie de sa carrière dans les cabinets des gouvernements de gauche.

La nature de cette gouvernance USH et ce contrôle institutionnel conduisent naturellement les politiques françaises du logement vers des orientations de gauche : augmentation continue de la taille du secteur du logement social et des moyens publics qu’il nécessite, évolution tendancielle vers un modèle résiduel centré sur le « mal-logement » et excluant de fait les classes moyennes du parc HLM, politique de la ville et du renouvellement urbain.

 

Par conséquent, des enjeux puissants du secteur comme la sécurité et l’ordre public passent après, sans oublier la question migratoire, sachant que près d’un occupant sur deux du parc HLM (41 %, exactement) était soit immigré soit descendant d’immigré de première génération, la proportion montant à 57 % dans les quartiers de la politique de la ville.

Georges Le Breton
Par Georges Le Breton
 
Haut fonctionnaire en activité, spécialiste des politiques publiques. 
 
Source :   https://www.bvoltaire.fr/emmanuelle-cosse

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