Immigration en France : Bruno Retailleau veut durcir le ton sur les centres de rétention et les OQTF
Des associations immigrationnistes dans le viseur de Bruno Retailleau
Les associations qui interviennent dans les CRA sont chargées d’informer les migrants de leurs droits. Toutefois, selon Bruno Retailleau, ces associations seraient « juge et partie ».
Le ministre estime que leur position biaisée compromet l’efficacité des expulsions.
Selon lui, cette mission devrait plutôt incomber à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), garantissant ainsi une gestion plus neutre et efficace des rétentions.
Lors d’une visite au CRA du Mesnil-Amelot, Retailleau a rappelé que plus de la moitié des migrants enfermés en CRA en 2023 ont finalement été relâchés, souvent faute de laissez-passer consulaires délivrés par les pays d’origine.
À titre d’exemple, il a souligné qu’en 2023, sur les 238 750 visas délivrés par la France au Maroc, seuls 725 laissez-passer ont été obtenus pour le renvoi de ressortissants marocains.
Le taux de retour des ressortissants algériens est également faible, avec seulement 2191 expulsions pour 205 853 visas délivrés.
Allongement de la durée de rétention et recours à des pays tiers
Face à l’inefficacité des expulsions, le ministre propose d’allonger la durée maximale de rétention administrative, la faisant passer de 90 à 210 jours dans certains cas.
Il souhaite également explorer la possibilité de renvoyer certains migrants, notamment ceux originaires de pays en conflit comme l’Afghanistan, vers des pays de transit.
Retailleau a par ailleurs appelé à une révision de la directive européenne de 2008 sur les retours de migrants, qu’il juge trop restrictive.
Selon lui, cette législation complique les expulsions et doit être modifiée pour permettre un meilleur contrôle des flux migratoires au niveau européen.
Réduction des droits des migrants et politique de visas plus stricte
Outre le renforcement des mesures d’expulsion, Bruno Retailleau plaide pour une réduction des droits sociaux des migrants.
Il propose de durcir les conditions d’accès aux prestations sociales, notamment en allongeant la durée de résidence nécessaire pour bénéficier des allocations familiales.
Le ministre entend également transformer l’aide médicale d’État en une aide limitée aux urgences, pour réduire l’attractivité de la France en matière d’immigration.
Alors que le Conseil constitutionnel – non élu mais qui fait la pluie et le beau temps dans ce pays – a censuré une partie de la loi immigration votée début 2024, Retailleau a indiqué qu’une nouvelle législation pourrait voir le jour en 2025.
Celle-ci inclurait des mesures déjà adoptées mais revues sous une forme plus conforme aux exigences constitutionnelles.
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ET AUSSI
La France réintroduit des contrôles frontaliers temporaires avec six pays européens à partir de novembre 2024
La France a annoncé la mise en place de contrôles temporaires à ses frontières avec six pays voisins, à partir du 1er novembre 2024 et jusqu’au 30 avril 2025.
Cette décision concerne les trajets terrestres, aériens et maritimes avec le Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne, marquant une nouvelle étape dans la gestion des préoccupations croissantes en matière de sécurité en Europe.
Les raisons de cette décision
Le gouvernement français justifie cette mesure par des menaces graves pesant sur l’ordre public et la sécurité intérieure.
Parmi les principales raisons évoquées figurent les activités terroristes de haut niveau, l’expansion des réseaux criminels facilitant l’immigration clandestine et le trafic de migrants.
Le flux migratoire actuel, selon les autorités, pourrait également être infiltré par des individus radicalisés, augmentant les risques pour la sécurité du pays.
Selon la déclaration faite à la Commission européenne, ces contrôles visent aussi à endiguer les passages irréguliers observés dans la Manche et la mer du Nord.
La montée de la violence entre migrants et forces de l’ordre dans ces zones est également un facteur déclencheur de cette réintroduction des contrôles frontaliers.
Une mesure temporaire face à des menaces durables
Cette décision de la France n’est pas isolée en Europe.
En septembre 2024, l’Allemagne a pris des mesures similaires, notamment aux frontières qu’elle partage avec le Luxembourg, justifiant l’instauration de points de contrôle par des préoccupations sécuritaires croissantes.
La Commission européenne exige que ces contrôles soient temporaires et proportionnés, dans le respect des principes de libre circulation au sein de l’Union.
Actuellement, huit des 27 pays de l’Union européenne ont réintroduit une forme de contrôle à leurs frontières, signe de la montée des tensions sécuritaires à travers le continent.
Ces décisions viennent mettre en lumière les défis que rencontrent les États européens dans leur gestion des flux migratoires et des menaces terroristes, tout en préservant la sécurité de leurs citoyens.
L’impact des contrôles sur les déplacements
Les contrôles mis en place par la France affecteront principalement les déplacements entre ses voisins, notamment avec le Luxembourg, qui partage une frontière avec plusieurs pays ayant eux-mêmes réintroduit des contrôles.
Les voyageurs devront ainsi s’attendre à des vérifications renforcées aux postes frontières, ce qui pourrait allonger les temps de passage et perturber les trajets quotidiens entre ces pays.
Plutôt que de faire de l’Europe une forteresse protégée des tentatives d’invasion extérieure, et gardées par une force de coopération européenne, ce sont, une fois de plus, les citoyens européens qui vont être fliqués majoritairement sur leurs propres sols.
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