TRIBUNE LIBRE !
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TRIBUNE LIBRE !
Dans le cadre de l’examen du projet de budget 2025 par l’Assemblée Nationale, la présidence des débats (qui est tournante, comme on le sait) a été confiée à la députée insoumise Nadège Abomangoli.
Jusque-là, rien que de très normal, puisque c’est la tradition républicaine.
Les députés de son camp ont rivalisé de politesse sirupeuse.
C’est bien le moins, et c’est souvent comme ça que ça se passe.
En revanche, il faut immédiatement préciser que la présence de Mme Abomangoli au « perchoir » constitue une nouveauté, laquelle nouveauté explique pour partie le comportement de ses collègues : Mme Abomangoli est noire. C’est une femme noire.
C’est même la première femme noire à présider une séance à l’Assemblée Nationale depuis « 235 ans », comme le dit Sébastien Delogu, un autre Insoumis.
De la part d’un type qui ne sait pas qui est le maréchal Pétain, une telle maîtrise des soustractions (et des grandes dates de la république, bien sûr) force le respect.
L' « immense fierté » de Mathilde Panot
Evidemment, Mathilde Panot y est allée de son tweet : « Immense fierté, après Clémence Guetté,1ère Vice-Presidente de l’Assemblée, de voir ce soir Nadège Abomangoli présider l’assemblée.
La première femme noire au Perchoir de l’Histoire est Insoumise et fière de l’être.
Comme nous le sommes de la compter dans nos rangs. »
Clémence Guetté elle-même n’était pas en reste : « Nadège Abomangoli préside pour la première fois la séance de l'Assemblée nationale.
Fierté immense. Insoumises, au combat ! ».
C’est tout de même curieux, chez de tels champions de l’égalité, cette fâcheuse tendance à réduire les gens à leur production de mélanine ou à leur sexe (pardon, leur genre…).
Le plus important n’est-il pas la compétence de Mme Abomangoli ? Est-elle députée parce que c’est une femme ? Parce qu’elle est noire ?
Cela voudrait-il dire qu’il y a une forme de fétichisation des minorités dans le camp progressiste ?
De telles questions semblent vertigineuses…
On ne peut pas se dire que Nadège Abomangoli a été choisie par les Insoumis pour les quotas, n’est-ce pas ?
Nadège Abomangoli est peut-être la première femme noire à présider une séance à l’Assemblée Nationale, mais elle est loin d’être le premier personnage public de couleur.
Gaston Monnerville, Français de Guyane et noir de peau, que les moins de vingt ans (et Sébastien Delogu) ne peuvent pas connaître, fut sous secrétaire d'Etat sous la IIIème République.
Il fut également résistant, sénateur, président du Sénat sous De Gaulle et membre du Conseil Constitutionnel par la suite.
Et à lui, on ne demandait pas d’être un homme noir.
On lui demandait d’être un homme d’Etat, ce qu’il fut. Monnerville était de gauche, mais pas un instant, pourtant, la gauche des années 60 et 70 n’en fit un étendard au nom des quotas et de la diversité.
Après la lutte des classes, la lutte des races
La lutte des classes ne leur plaît plus.
C’est la lutte des races qu’il leur faut.
On sait que le think tank socialiste Terra Nova avait conseillé, dès 2012, d’abandonner les ouvriers (qui votaient déjà pour Marine Le Pen) et de se concentrer sur les urbains, les femmes et les minorités (ethniques, sexuelles, ou religieuses).
Mélenchon, plus récemment, n’a pas dit autre chose à ses sympathisants.
Il faut donc polariser, dresser les gens les uns contre les autres et les réduire à une partie de ce qu’ils sont. Nadège Abomangoli est-elle contente d’être traitée en trophée par des bourgeois blancs ?
Le racisme ne vient pas toujours du camp que l’on croit…
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