jeudi 10 octobre 2024

MANIFESTATION ET APPEL À L ' INTIFADA : DEUX COLLABORATEURS DE LFI SIGNALÉS AU PROCUREUR ........

 

 


 REVUE DE PRESSE  !

Appel à l’Intifada : deux collaborateurs LFI signalés au procureur

@Guallendra/Wikimedia commons
@Guallendra/Wikimedia commons

L’un est un Gilet jaune de la première heure, fervent activiste contre les inégalités sociales, et l’autre, tout juste diplômé d’un Master en droits humains à Science Po, se passionne pour la défense des minorités, notamment sexuelles.

 Malgré des parcours pas tout à fait similaires, ces deux jeunes militants – qui plus est, tous deux collaborateurs à La France Insoumise - se rejoignent dans l’intersectionnalité des luttes et la cause propalestinienne qu’ils défendent avec acharnement. 

Un autre point commun : ils viennent d’être visés par un signalement au procureur de la République pour avoir appelé à l’Intifada dans les rues de Paris.

Gilets Jaunes, Palestine, « même combat » !

Du haut de sa vingtaine, Ritchy Thibault se dit « journaliste avec la subjectivité du cœur ». 

Celui qui a cofondé le collectif Peuple Révolté, contre « les politiques antisociales et écocide de la macronie et de l’extrême-droite », semble subjectiviser un peu trop le débat israélo-palestinien, dans lequel il n’a, par ailleurs, pas hésité à prendre parti au lendemain des attaques du 7 octobre, comme il l'affiche sur son compte Instagram. 

Samedi dernier, lors de la manifestation pro palestinienne qui se déroulait dans les rues parisiennes aux côtés des insoumis Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry ou encore Louis Boyard, le militant a pris la parole en invoquant « les mémoires du peuple juif et du peuple rom » - dont il est issu - pour mener une Intifada, selon lui, « seul chemin possible » contre la « volonté d’hégémonie [...] du monstre sanguinaire israélien ».

 

Repris du militant fiché S, Elias d'Imzalène, lui-même placé en garde à vue le 24 septembre dernier et jugé le 23 octobre pour « provocation à la haine et à des crimes », ces propos ont valu à Ritchy Thibault de faire l’objet d’un signalement par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.

 Le jeune activiste, collaborateur de la députée insoumise, Ersilia Soudais, que BV n'a pas réussi à joindre, n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice.

 En février dernier, il avait été placé en garde à vue pour avoir interpelé Emmanuel Macron en ces termes : « L'éborgneur, n'oublie jamais que nous sommes dans le pays de la Révolution française, le pays qui fait tomber la tête des monarques ».

 Dans l’attente d’une audition reportée au 26 mars 2026 devant le tribunal judiciaire de Paris, son avocat a notifié qu’il encourait une peine de 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende pour « menace de mort à l’encontre d’une personne investie d’un mandat électif public ».

« Du bon côté de l'Histoire », vraiment ?

Du côté de Science Po, les mêmes propos sont reprochés à un ancien étudiant de l’université, aujourd’hui assistant parlementaire de l’eurodéputée LFI, Rima Hassan. 

Pour avoir déclaré sur son compte Instagram « long live the resistance, long live the intifada », Hicham Touili-Idrissi a fait l’objet d’un signalement par le nouveau directeur de l’établissement, Luis Vassy, auprès du procureur de la République. 

Malgré la fin de sa scolarité à Science Po, le jeune militant continue son activité au sein du collectif qu'il a créé, le Comité Palestine, impliqué dans de nombreux débordements et blocages de l'université depuis le retour du conflit israélo-palestinien. 

Il est reproché au collectif notamment d'avoir interdit d'entrée et menacé une étudiante membre de l'Union des Etudiants Juifs de France, en raison de son appartenance à ce collectif.

« Nous serons toujours du bon côté de l'Histoire », peut on entendre crier Ritchy Thibault dans une vidéo publiée sur son compte Instagram, lors de la manifestation de samedi dernier et juste après son appel à l'insurrection.

 Les historiens, à n'en pas douter, comme la Justice, finiront par trancher.

Alienor de Pompignan
Par Alienor de Pompignan 
 
Journaliste 
 
 
ET AUSSI
 
 

« Vous aurez des comptes à rendre » : quand Rima Hassan menace BFM TV

Capture d'écran X
Capture d'écran X

Une interview qu’ils n’oublieront pas de sitôt.

 Mardi après-midi, Olivier Truchot et Alain Marshall ont proposé à Rima Hassan de réagir, en duplex sur BFM TV, aux huées dont Emmanuel Macron avait été la cible la veille, lors de la soirée en hommage aux victimes du 7 Octobre. 

Mais avant de répondre à la moindre question, la députée européenne LFI, recouverte d'un ostentatoire keffieh, s'en est vivement prise à la chaîne des deux journalistes. 

« Je veux dénoncer le fait que vous avez été félicités par un porte-parole de l’armée israélienne, une armée génocidaire, a-t-elle attaqué.  

C’est très important de dénoncer ça parce que ça dit beaucoup de la ligne éditoriale qui est la vôtre sur le sujet et j’espère que vous vous rendez compte que vous aurez tôt ou tard des comptes à rendre en tant que média.

 Je vais maintenant répondre à votre question... »

 Mais les deux présentateurs n’ont pas laissé passer ces menaces à peine voilées. 

« Attendez, attendez, Rima Hassan ! On vous invite poliment à répondre à nos questions et vous mettez en doute la ligne éditoriale de BFM TV, a rétorqué Olivier Truchot

. Vous mettez en cause le travail d’une rédaction, c’est inacceptable. 

On va arrêter l’interview dans ce cas-là. »

 

Quelques minutes plus tard, Alain Marshall est revenu sur cette interview et la décision prise d’y couper court.

 « Quand on ment et nous menace, oui on coupe ! », a-t-il écrit sur X. Olivier Truchot s’est lui aussi exprimé sur le réseau social et a témoigné de la même indignation. 

« Vous dites n’importe quoi sur la ligne éditoriale de notre chaîne.

 Mais peu importe la vérité, l’objectif était d’obtenir votre petit moment de buzz », a-t-il répondu à Rima Hassan.

 Et de lancer à Mathilde Panot, qui l'avait également mis en cause : « Votre amie, députée européenne, menace des journalistes en direct. 

C’est votre conception de la liberté d’informer ? ».

 

Les journalistes ont reçu ensuite le soutien de plusieurs personnalités publiques.

 À commencer par Laurent de Béchade, président de l’association Lutte pour l’Égalité dans l’Antiracisme, qui a dénoncé des propos « irresponsables » qui « mettent en danger l’ensemble d’une rédaction », ou encore Jordan Bardella.  

« L’extrême gauche a fait élire une véritable porte-parole du Hamas au Parlement européen : elle en partage l’idéologie meurtrière et les pratiques d’intimidation », a commenté le président du RN.

 

Le cas Rima Hassan

Ce n’est pas la première fois, en effet, que madame Hassan se montre menaçante. 

La députée européenne LFI fait déjà l’objet d’une plainte déposée en juillet par son collègue François-Xavier Bellamy, consécutive à plusieurs tweets pour le moins troublants. 

« Tremblez. Ce n’est que le début », avait ainsi écrit la juriste à l’adresse du député LR, avant d’en rajouter une couche le lendemain : « Pour le moment, François-Xavier Bellamy et ses petits copains, proches du régime génocidaire israélien, dorment bien la nuit.

 Ça ne va pas durer »...

 

 

Celle qui estime que le Hamas « mène une action légitime » est également visée par une plainte déposée par Avocats Sans Frontières pour « intelligence avec des organisations classées terroristes »

Lui est notamment reprochée sa participation au mois d’août dernier à une manifestation pro-Hamas à Amman en Jordanie.

 « Les liens entre Rima Hassan et les groupes terroristes palestiniens semblent établis, a commenté Gilles-William Goldnadel, président d’Avocats Sans Frontières.

 L’impunité, c’est fini. »

 

Une grande privilégiée médiatique

Est-ce pour autant la fin de l’incroyable immunité dont jouit depuis des mois la passionaria des pro-palestiniens ?  Rien n’est moins sûr. 

En dépit de sa violence et de ses compromissions ahurissantes, Rima Hassan continue de bénéficier de la clémence du système médiatique.

 BFM TV a bien réagi à l’incident survenu mardi, mais le communiqué de presse publié par la chaîne se contente de souligner le travail « rigoureux, impartial et équilibré » de sa rédaction.

 Rien sur les menaces, pourtant claires, proférées par l’Insoumise. 

Très promptes à réagir dans d’autres cas, les diverses sociétés de journalistes que compte ce pays se sont également montrées fort peu critiques envers les accusations portées à l’encontre de BFM TV. 

 

Faut-il en déduire que l’écrasante majorité des journalistes pencherait à gauche et partagerait peu ou prou les convictions de Rima Hassan ?

Cette dernière affirme que « les médias sont censés informer de façon neutre ». Soit. 

Tout le monde est d’accord là-dessus. 

Mais cette neutralité n’a en réalité jamais existé sur la question du conflit israélo-palestinien. 

 Depuis des décennies, le sujet est très souvent abordé dans la presse française avec un certain biais pro-arabe. 

Un parti pris que l'on peut retrouver après le 7 octobre : c’est par exemple France Inter qui relaie les communiqués du Hamas, c’est l’AFP qui refuse de qualifier cette organisation de « terroriste », c’est Libération qui publie une photo mensongère, c’est Le Monde qui qualifie le défunt chef du Hezbollah de « charismatique »… 

Alors, quand Rima Hassan exige la « neutralité » des médias français, on ne sait plus s’il faut rire ou pleurer.

Jean Kast
 
Par Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société 
 
Source et Publications :    https://www.bvoltaire.fr




 

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