dimanche 13 octobre 2024

COUCOU LE REVOILOU ? IMMIGRATION : MACRON CRITIQUE RETAILLEAU ! SURPRENANT ?

 

Taxe d’habitation : coucou, la revoilou ?




Taxe d’habitation : coucou, la revoilou ?

Sept ans de malheur et 900 milliards de dette supplémentaires plus tard, le Mozart de la finance laisse le soin au petit personnel d’aller chercher les sous pour payer la facture de sa symphonie fantastique.

Par Georges Michel



On ne va pas tourner autour du pot ou y aller avec le dos de la cuillère : la suppression de la taxe d’habitation est sans doute l’une des plus grandes décisions démagogiques jamais mises en œuvre, si on met à part, bien entendu, la distribution du pain et les jeux gratis dans la Rome antique.

 Mesure phare lancée un soir de campagne 2017 par un Emmanuel Macron qui nous promettait des lendemains qui chantent.

Des sous, il en faut beaucoup

Sept ans de malheur et 900 milliards de dette supplémentaires plus tard, le Mozart de la finance laisse le soin au petit personnel d’aller chercher les sous pour payer la facture de sa symphonie fantastique.

 Et des sous, il en faut beaucoup. 

Le gouvernement Barnier, qui présentait ce jeudi 10 octobre en conseil des ministres le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 avant qu’il ne passe au Parlement la semaine prochaine, envisage 60 milliards d’économies (sur le budget de l’État mais aussi sur les dépenses de sécurité sociale qui font l’objet d’un projet de loi parallèle, le PLFSS) afin de passer le déficit public entre 2024 et 2025 de 6,1 % à 5 % du PIB. Colossal ! Sur ces 60 milliards, 40 consisteraient en des réductions de dépenses, 20 en augmentation de taxes et impôts.

 Chiffres que conteste déjà le Haut Conseil des finances publiques, présidé par Pierre Moscovici : selon cette instance adossée à la Cour des comptes, 70 % des efforts envisagés consisteraient en hausse d’impôt. 

L’affaire part mal… Cela pour donner le cadre général de l’action.

Dans ce vaste plan d’économies, 5 milliards seront demandés aux collectivités territoriales (régions, départements et communes). Catherine Vautrin, ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, est venue annoncer la nouvelle au Comité des finances locales, instance qui a pour rôle de contrôler la répartition de la dotation globale de fonctionnement (DGF) votée chaque année avec la loi de finances.

 Et la pilule passe mal.

 Les collectivités sont vent debout car depuis des années cette DGF, qui n’est que la juste et nécessaire allocation pour faire face aux missions de service public déléguées par l’État aux collectivités, n’a pas suivi la courbe de l’inflation.

 Or, pour faire court, il faut bien chauffer les lycées, les collèges, les écoles, entretenir les routes, etc.

 La pilule passe d’autant plus mal que les collectivités territoriales ne sont endettées que pour la réalisation d’investissements et non pour payer le fonctionnement courant, notamment les traitements et les pensions.

 À la grande différence de l’État qui fait ça depuis plus de 40 ans.

 Par ailleurs, la dette des collectivités territoriales nereprésente que 9 % de la dette publique de la France

On comprend alors la réaction de David Lisnard, maire de Cannes et président de l’association des maires de France, ce jeudi matin sur franceinfo : « Une fois de plus, l'État demande aux autres d'assumer ses propres turpitudes ».

Un nouvel impôt local ?

Mais la taxe d’habitation ? Nous y voici. Et vous allez vite comprendre. 

Catherine Vautrin, lors de cette audition devant le Comité des finances locales, a fait un aveu : à terme [toujours se méfier de ce terme flou qui peut dire tout autant « jamais » que « demain »], il sera nécessaire de créer un impôt local. 

Tiens donc ! Nous y voici, nous y voilà. Mais, attention, un impôt qui ne serait pas la taxe d’habitation, a précisé la ministre.

 Non, bien sûr, le génie administratif niché dans un étage de Bercy trouvera bien une appellation, un acronyme, un truc qui permettra de faire les poches des Français.

 On pourrait appeler ça, par exemple, la « Contribution au fonctionnement de proximité des territoires ». 

Faut les mots « territoire » et « proximité », ça sent tout de suite son plein de gasoil pour aller bosser. La CFPT, ça en jette, non ? 

Une CFPT que, bien évidemment, paieront aussi les propriétaires fonciers que l’on a matraqué depuis sept ans, vu qu’il n’y a plus que sur eux que l’on peut taper avec la suppression de la taxe d'habitation.... 

On n’y est pas encore mais un petit effort et on réinventera la taille, la dîme, la capitation et bien sûr la gabelle, ça ne manquera pas de sel.

 Le concours Lépine des taxes et impôt est d'ores et déjà lancé. Et celui des appellations et autres acronymes...

La nouvelle ministre des Territoires (Catherine Vautrin) a évoqué devant le Comité des finances locales la nécessité de recréer, à teme, un impôt local #FolleFabriqueDesImpôts pic.twitter.com/wmnYdKWueQ

— Frédéric Douet (@Fiscalitor) October 9, 2024

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ET AUSSI


 TRIBUNE LIBRE !

Immigration : Macron critique Retailleau avec un argument choc : Aznavour 

Macron a enfilé son manteau mitterrandien de Président de cohabitation pour contredire et critiquer l’un de ses ministres et, tout comme Mitterrand en 1986, sur le sujet clivant de l’immigration.

    

Immigration : Macron critique Retailleau avec un argument choc : Aznavour !


On le croyait parti pour assurer son avenir « à l’international », loin du jeu de quilles renversées qu’il a laissé au gouvernement Barnier.

 On espérait même un peu de cure de silence, de décence, après la succession de défaites électorales qu’il a essuyées.

 On l’imaginait peut-être en train de contempler sa cote de popularité, au plus bas depuis sa première élection en 2017.

 Eh bien, non, c’est mal connaître Emmanuel Macron : le nouveau gouvernement à peine nommé, il a enfilé son manteau mitterrandien de Président de cohabitation pour contredire et critiquer l’un de ses ministres et, tout comme Mitterrand en 1986, sur le sujet clivant de l’immigration.

C’est évidemment la phrase du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui estimait dimanche que « l’immigration n’est pas une chance », qui lui a servi de prétexte. 

Dans un entretien diffusé ce samedi 5 octobre par France Inter, le président de la République a donc tenté de dérouler l’argumentaire éculé de l’immigration heureuse.

 L’assertion de Retailleau serait « résolument en contradiction […] avec la réalité »

Quelle réalité ? Celle des territoires perdus de la République ? 

Celle de la sur-représentation immigrée ou issue de l’immigration dans les prisons ? 

Du nombre d’OQTF ? Non, la réalité des gloires françaises issues de l’immigration, ces phares tellement aveuglants qu’ils empêchent de regarder le quotidien de nos rues, de nos prisons, de nos drames. 

Alors, oui, Macron a invoqué les mânes de la Polonaise Marie Curie et de l’Arménien Aznavour. 

Il l’a fait sur le ton de l’ironie, ce qui était tout de même un peu malvenu, une semaine après les obsèques de Philippine : « On aurait pu décider qu’on aurait mieux fait de la physique nucléaire sans la Polonaise Marie Curie, qu’on aurait pu danser beaucoup mieux sans Charles Aznavour. »

  Et, sans ces meurtriers algériens, marocains, etc., n’aurait-on pas pu mieux faire, aussi ?

À ce sujet — Et si l’on osait (enfin) parler du coût de l’immigration ?


Au-delà de la vulgate traditionnelle de la gauche immigrationniste (la France est « un pays ouvert, depuis toujours »et « qui a vécu de l’immigration européenne, non européenne »), on demeure consterné de ne trouver chez ce Président confronté à une situation historique explosive aucune analyse en profondeur du phénomène.

 Ni sur la quantité ni sur la qualité de cette immigration devant laquelle il se pâme paresseusement. 

Rien sur l’islamisation. Les seules questions à régler ?

 La « difficulté du moment », pour Emmanuel Macron, est de parvenir « à lutter contre les trafiquants d’êtres humains » et les « filières d’immigration clandestines ».

 On reste pantois devant tant d’inconscience irénique, tant de déni devant une délinquance endémique, une islamisation porteuse de tous les dangers et un coût de l’immigration qui plombe nos comptes sociaux, remplit nos prisons et disloque la société.

À vrai dire, on n’avait aucune illusion sur Macron et l’immigration. 

 Tout comme Attal, les semblants de fermeté qu’il a étalés n’étaient que des leurres électoraux dans un contexte de droitisation de l’opinion. 

 Maintenant qu’une compétition s’ouvre à gauche contre le RN, ils ont retrouvé leur ADN socialiste.

 La bonne nouvelle, c’est que ce Président de cohabitation, aussi cynique que Mitterrand, ne pourra pas se représenter et que l’opinion pourrait lui tenir rigueur plus longtemps qu’il ne le croit des multiples naufrages dans lesquels il a entraîné le pays.

 La mauvaise, c’est que Bruno Retailleau, comme c’était prévisible, va se retrouver bien seul, se heurtant pour agir à la gauche, à sa majorité macroniste, à ses collègues (la bayrouiste Darrieussecq a exclu de toucher à l’AME vendredi…) et, donc, au Président.

 Tôt ou tard, s’il veut rester crédible auprès de ceux qui saluent son discours de fermeté (et c’est une majorité de Français), il devra en tirer les conséquences.

 

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