REVUE DE PRESSE !
Le gouvernement Barnier à l’épreuve de la hausse d’impôts
dans Politique —
par Francesca de Villasmundo —
30 septembre 2024
Augmenter les impôts ? Quand les Français refuseront de payer
La popularité toute neuve du Premier ministre connait là son premier achoppement.
Par Marc Baudriller
[EDITO]
Augmenter les impôts ? Quand les Français refuseront de payer
Les services du Premier ministre tentent encore d’éteindre
l’incendie. Alors que la Macronie se vante de n’avoir pas augmenté les
impôts des Français, l’entourage de Michel Barnier doit démentir les
propos de Gérald Darmanin et assurer, tardivement et avec des mots
choisis, que la fiscalité record
dans le monde libre supportée par les habitants de l’Hexagone ne
s’alourdira pas davantage.
La popularité toute neuve du Premier ministre connait là son premier achoppement.
Et pour cause.
Les gouvernements successifs dansent sur le volcan en pleine activité du ras-le-bol fiscal. En 2023, notre taux de prélèvements obligatoires s’établissait à 43,2 % du PIB, selon l’INSEE, contre 39,2 % dans le reste de la zone euro et 27 % (en 2021) aux États-Unis !
Contacté par BV, le constitutionnaliste Frédéric Rouvillois, auteur de nombreux livres politiques, le rappelle : le feu couve. « Les bonnets rouges et les gilets jaunes relevaient bien du ras-le-bol fiscal, explique-t-il. En l’occurrence, du refus de payer l’essence ou les radars très cher à cause de l’importance des taxes, dont une partie revient à l’État. »
Le poids d’un État obèse et impotent sur les sujets régaliens (sécurité, immigration, justice, entre autres) excède les Français.
« Le mouvement Poujade à la fin des années 1950, c’était cela aussi », rappelle Frédéric Rouvillois.
La mécanique du plus d’État et plus d’impôts semble toucher ses limites.
En témoigne la fragilité de ce concept central : le consentement à l’impôt. « Le consentement à l’impôt des Français, c’est le pilier du principe parlementaire et de l’annualité de l’impôt, de la loi de finance annuelle », note Frédéric Rouvillois.
Celle qui sera débattue dans quelques semaines dans un contexte inédit et chaotique.
« raslebolomètre »
À ce sujet — [L’ÉTÉ BV] Impôts : et maintenant, le matraquage des résidences secondaires
Le consentement à l’impôt est si vital pour l’État qu’il est discrètement suivi par les autorités.
La Cour des comptes le mesure via un sondage réalisé par Harris Interactive pour le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), avec l’appui du Centre de recherche en économie et statistique (CREST).
La deuxième édition de ce « raslebolomètre », datée du 30 janvier dernier, tire la sonnette d’alarme. Bien sûr, trois Français sur quatre pensent que leurs impôts sont trop élevés.
Logique et pas faux, dans un des pays les plus taxés du monde libre.
Sept Français sur dix pensent qu’ils payent trop d’impôts.
Logique aussi. Mais d’autres critères alarmants bondissent : en 2023, 75,9 % des sondés considèrent que les cotisations sociales sont trop élevées en France.
Ils n’étaient que 60 % de cet avis en 2021, soit un bond supérieur à 15 points en deux ans.
Autre signe, le pourcentage des Français satisfaits de l’utilisation de leurs impôts ou de leurs cotisations sociales chute de près de quatre points à 32,1 % (plutôt satisfaits et très satisfaits).
Encore un signe d’exaspération : 45 % des Français souhaitent réduire les missions dont l’État a la charge.
Enfin, les Français interrogés sont plus de 80 % à être convaincus que l’État dépense trop pour certaines missions et pas assez pour d’autres.
En clair, qu’il gaspille et ne joue pas son rôle.
Trente milliards d’économies
Le consentement à l’impôt « est lié au pouvoir, explique Frédéric Rouvillois. Un pouvoir qui n’est pas despotique ou ultra-violent doit avoir l’assentiment des citoyens. »
Des citoyens aujourd’hui excédés. L’immigration coûte 35 à 40 milliards d’euros chaque année à la France, selon l’Observatoire de l’immigration et de la démographie.
Les économies à la fois possibles, indispensables et urgentes existent. « Les chiffres montrent que l’on court tout droit vers une crise de la dette si l’on ne change pas de trajectoire », écrit l’iFRAP.
Ces économies, la fondation spécialiste de l’analyse des politiques publiques dirigée par Agnès Verdier-Molinié les chiffre à… 30 milliards d’euros pour la seule année 2025 !
L’iFRAP rappelle, à toutes fins utiles, que la Commission européenne « a ouvert, le 19 juin dernier, une procédure pour déficit public excessif contre la France qui peut conduire à des sanctions financières, notamment une amende de 3 à 5 milliards d’euros ».
Et que la France, aux mains de ceux qui donnent tant de leçons d’économie à leurs adversaires depuis 2017, « est devenue la lanterne rouge de l’Europe ». Notre déficit pourrait atteindre 5,6 % du PIB, l’an prochain.
Avant de songer à augmenter les impôts – ce dont rêve le NFP -, le Républicain Michel Barnier devrait se pencher sur les dépenses folles de la maison France.
Avant que les Français ne se rebiffent !
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