Mobilisation des agriculteurs en Bretagne.
Les principales revendications et les mobilisations du jour
La mobilisation des agriculteurs va s’étendre aujourd’hui à toute la Bretagne.
La colère gronde contre les autorités, les agriculteurs en ayant marre de ne pas vivre de leur métier et de ne se voir proposer que des perfusions d’aides alors qu’ils meurent sous les charges, les taxes, les normes délirantes pondues par des pseudo écologistes planqués dans des bureaux.
« Depuis plusieurs mois déjà, nous tentons d’alerter les élus et l’administration sur la situation actuelle de l’agriculture en France et dans notre région.
Démarches malheureusement restées sans réponses à ce jour. A la crise toujours non-résolue du renouvellement des générations en agriculture, vient s’ajouter une accumulation de mesures, de normes et d’interdictions souvent incompatibles avec des ambitions de souveraineté alimentaire française.
Ce qui traduit une fois de plus le manque d’une vision claire sur la politique agricole alors même que notre production est en baisse et que les importations sont en hausse.
Le manque de cap à long terme pour notre agriculture se ressent dans nos campagnes et jusque dans nos cours de ferme bretonnes » indiquent les Jeunes Agriculteurs, mobilisés ce jour, et qui rappellent les problèmes qu’ils rencontrent :
– IED : l’accord du trilogue européen pour la révision de la directive européenne sur les émissions se fait au détriment de certaines filières d’élevage.
C’est l’intégralité de l’agriculture qui doit être exemptée du nouveau texte sur les IED (toutes filières confondues).
– ICPE : les procédures pour obtenir des autorisations d’exploiter sont toujours plus longues, plus complexes avec toujours plus de justificatifs à fournir (6/7.000€ en 2015, 30/35.000€ aujourd’hui). JAB demande la simplification administrative pour les agriculteurs et la limitation dans le temps des recours pour les associations avec la mise en place d’un cadre légal de la date de dépôt, un raccourcissement des délais de traitement et une responsabilité financière des associations qui attaquent sans fondement et abusivement les autorisations d’exploiter délivrées par les Préfets.
– BCAE 1 : le mode de calcul actuel représente une menace directe pour l’élevage breton avec le passage cette année de la région en régime d’autorisation.
C’est pourquoi JAB demande de revoir le mode de calcul. JAB demande sa suspension du régime tant que le mode de calcul du ratio n’aura pas été changé soit avec ratio national, soit avec la prise en compte de la diminution des effectifs ruminants bretons.
– Importation de poulets ukrainiens : la suspension des droits de douane pour les poulets ukrainiens depuis 2022 a inondé le marché français de produits peu cher et de moins bonne qualité.
Cette concurrence déloyale pèse directement sur la filière de la volaille française déjà en crise. JAB demande la non-reconduction de la suppression des droits de douane des produits ukrainiens qui rentrent en Europe.
– MAEC : le manque de 60 millions d’euros pour le financement des Mesures AgroEnvironnementales et Climatiques (MAEC) à l’échelle régionale doit être comblé pour ne pas freiner la transition environnementale bretonne.
Les différentes mobilisations du jour
22 – Côtes d’Armor : – Mercredi 24/01 à partir de 11h – voie rapide au niveau de Kernilien (RN12) – Mercredi 24/01 à partir de 11h – voie rapide au niveau de Caulnes (RN12) – Mercredi 24/01 à partir de 11h – voie rapide au niveau de Trémorel (RN164)
29 – Finistère : – Mardi 23/01 à partir de 10h – voie rapide Brest/Quimper – Mardi 23/01 à partir de 18h – voie rapide Morlaix – Mercredi 24/01 à partir de 11h – Pont d’Iroise. A Carhaix, sur la RN au niveau de l’usine Synutra à 17h30
35 – Ille et Vilaine : – Mercredi 24/01 à partir de 11h – voie rapide de Rennes/Saint Malo – Mercredi 24/01 à partir de 11h – voie rapide de Rennes/Nantes – Mercredi 24/01 à partir de 11h – voie rapide de Fougère
56 – Morbihan : – Mercredi 24/01 à partir de 11h – voie rapide au niveau de Josselin – Mercredi 24/01 à partir de 11h – voie rapide au niveau de la Trinité Surzur
Blocages des agriculteurs en Bretagne : une mobilisation qui devrait durer
Dans l’attente de “propositions concrètes” du gouvernement, les agriculteurs français se mobilisent partout en France cette semaine.
À Quimper, la RN165 était bloquée depuis le début d’après midi, ce mardi 23 janvier.
Les agriculteurs annoncent que le mouvement va durer plusieurs jours.
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OPINION TÉMOIGNAGE
« L’UE tue ses vaches, nous importons de la viande du Brésil, du Mexique et de l’Inde »
Tout le dossier : Agriculteurs en colère
Photo : Pascal Bernardon23 Jan. 2024Dans une tribune publiée par nos confrères du Figarovox, l’agricultrice Anne-Cécile Suzanne raconte son quotidien et le désarroi vécu par sa profession. Extraits :
(…)
Alors que je traverse la cour, je pense à ce métier qui est le mien.
Il est fait de ses peines, de ses duretés.
Mais il est surtout si mal aimé.
En particulier dernièrement, alors que Bruxelles a décidé que l’élevage bovin n’avait plus lieu d’être sur le territoire européen.
On pourrait se dire que c’est bien pour le climat, moins de vaches occupées à roter.
Mais à quoi ça rime, alors qu’on importe seulement plus de l’étranger ?
Pendant que l’Union européenne tue ses vaches, le cheptel mondial, lui, augmente, et nos importations avec lui.
Entre 2021 et 2022, les hausses de production ont notamment mené à une hausse des exports brésiliens, mexicains, états-uniens et indiens. Je pense à mes vaches qui élèvent leur veau en pâture, de mars à décembre, comme tout le cheptel allaitant français.
Elles permettent la préservation de prairies millénaires, qui sont à la fois des puits à carbone précieux et un merveilleux réservoir de biodiversité.
Pourquoi ont-elles moins le droit de vivre que celles élevées en feedlots à l’autre bout du monde ?
Pourquoi est ce que ce sont à nos vaches de payer pour toutes les autres ?
(…)
Vouloir faire mieux pour l’agriculture européenne, c’est très bien.
Mais il faut alors arrêter d’importer n’importe quoi.
On nous a vendu des « clauses miroir », devant sécuriser le fait que les denrées agricoles entrant sur le territoire européen respectent ses standards.
Mais on ne se donne pas la peine de les faire appliquer, alors à quoi bon, pensais-je ?
Que du vent, de la communication.
(…)
L’avantage, me dis-je, avec la situation actuelle, c’est que les éleveurs français sont si peu nombreux qu’il commence à leur être possible de peser sur les marchés, pour se faire respecter.
Mais encore faut-il s’organiser.
Les actions syndicales c’est très bien, mais ça n’aide pas à écouler à bon prix les productions agricoles.
La rémunération agricole est trop souvent la variable d’ajustement du marché. Il faudrait que les agriculteurs dépassent leur différence pour s’organiser.
C’est un vœu presque aussi fou que celui d’une Union européenne cohérente avec elle-même.
Mais il faut bien rêver pour voir ses rêves se réaliser.
(…) https://lalettrepatriote.com/
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