vendredi 26 janvier 2024

MILLAU ( 12 )L' UNION DES VRAIES DROITES POUR LES MUNICIPALES .....

 

Millau (12) : Pour les municipales, alliance inédite entre le RN et Reconquête

L’union des droites en passe de se réaliser en Aveyron ? 

Alors qu’Emmanuelle Gazel, socialiste élue à la mairie de Millau en 2020, peine à convaincre même parmi ses premiers soutiens, un appel a été lancé, jeudi 25 janvier, pour constituer une liste alliant « toutes les sensibilités de droite » en vue des prochaines élections municipales. 

Co-signé par Laurent Bourillon, délégué départemental de Reconquête, Guy Brahic, ancien membre de la liste « Millau à venir » (proche des Républicains et du Centre), et Jean-Philippe Chartier, délégué départemental Rassemblement national, le communiqué ratisse large : « Nous lançons un appel aux citoyens millavois de toutes les sensibilités de droite, que vous soyez encartés chez les Républicains, au Rassemblement national, chez Reconquête ou sans étiquette politique. »

Contacté par téléphone, Laurent Bourrillon, ancien candidat du Front national pour les départementales, dit qu’il faut « être prêts en cas de dissolution pour ne pas partir en rang dispersé » : « Nous avons démarché des personnes du Rassemblement national, des Républicains mais aussi de Résistons afin de faire une grande liste commune », précise-t-il. 

Toutefois, du côté des LR locaux, la situation coince. « La situation est compliquée avec les LR. 

Guy Brahic [ancien proche de l’ex-maire de Millau, Christophe Saint-Pierre, NDLR] a reçu un non catégorique de M. Saint-Pierre plus proche d’Horizons que de notre camp », explique le militant Reconquête.

 

Objectif : « casser les clivages au niveau national »

Laurent Bourrillon est fier. « L’alliance entre le Rassemblement national et Reconquête est une première nationale ! » insiste-t-il. 

« Pour Reconquête, cette alliance, est une bonne nouvelle, renchérit le commercial.

 À l’échelle locale, les militants sont ravis et certaines personnes qui s’étaient abstenues aux dernières élections comptent bien se déplacer au bureau de vote si une liste d’union des droites émerge. » 

 Suivant la ligne introduite par Éric Zemmour lors de la campagne présidentielle et répétée par Marion Maréchal pour les élections européennes, l’union des droites est un thème cher aux yeux des militants Reconquête.

Du côté du RN, cette démarche ne semble pas déplaire au bureau national. 

« Lorsque nous avons rencontré Jean-Philippe Chartier, celui-ci était sur la même longueur d’onde mais il lui fallait l’accord du bureau national pour publier notre communiqué », précise Laurent Bourrillon, qui ajoute : « Tout ce que nous savons, c’est qu’il a eu le feu vert oral de sa hiérarchie. 

Cette alliance est donc une première nationale ! » Et de réaffirmer : « Tout cela est porteur d’espoir et j’espère que ça permettra de casser les clivages au niveau national. »

 

Bientôt des élections anticipées ?

La place d’Emmanuelle Gazel ne tient plus qu’à un fil. 

Après le départ d’une partie de sa majorité en septembre dernier, rapidement rejointe par l’opposition (conduite par l’ancien maire LR Christophe Saint-Pierre), l’édile reconnaît que son mandat « est extrêmement difficile » auprès de nos confrères de La Dépêche, alors qu’une élection anticipée pointe le bout de son nez. 

Pour Laurent Bourrillon, Emmanuel Gazel paie les conséquences de son alliance avec « les écolos radicaux ».

 « Madame le maire a fait une sorte de NUPES à échelle locale pour gagner les municipales de 2022, remarque le délégué Reconquête. 

Le problème, c’est qu’en s’alliant avec des radicaux et des écolos, elle a beaucoup déçu. »

Maintenant, « son conseil municipal ne tient plus qu’à une personne », ajoute le soutien d’Éric Zemmour, qui dénonce les pratiques au sein du conseil municipal pour se maintenir en place. 

« Pour l’anecdote, un des membres de son conseil n’a jamais siégé en mairie, s’insurge-t-il. 

Il est bien loin de Millau et du terrain, puisqu’il étudie actuellement au Japon [dans un programme d’échange semestriel dans le cadre de son Master 2, jusqu’en mars 2024, NDLR] et fait ses études en Picardie à Compiègne. » 

 Des informations dont BV a pu avoir confirmation.

 La place est vide mais toujours considérée comme occupée aux yeux de la loi ; ce qui sauve, à un siège près, la place du maire (art. L. 270 du Code électoral).

 En effet, pour procéder à des élections anticipées, le conseil municipal de Millau, normalement composé de trente-cinq sièges (dont onze sièges sont aujourd’hui vacants) doit être vide au tiers (ce qui serait le cas si une démission survenait).

 

En cas d’élection anticipée, la bataille risque néanmoins d’être rude pour la droite unificatrice qui doit encore convaincre les électeurs des Républicains et s’installer dans une commune où LFI arrive en deuxième position des législatives.

 
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Par Julien Tellier

Etudiant en Master 2 d'Histoire politique contemporaine, journaliste stagiaire à la rédaction de BV
https://www.bvoltaire.fr 


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