mardi 16 janvier 2024

POUR NOUS LES ANCIENS DU FRONT NATIONAL ! LES MÉMOIRES DE JEAN-CLAUDE ROLINAT !

 52 LE HARFANG 

 

LECTURE DISSIDENTE 

LES MÉMOIRES DE NOTRE AMI ROLINAT 

 


RÉMI TREMBLAY 

 

 Jean-Claude Rolinat n’est plus à présenter aux lecteurs assidus du Harfang qui ont pu le connaître avec ses entrevues et collaborations et qui ont certainement lu plusieurs présentations de ses ouvrages. 

 C’est que celui-ci a eu une abondante production livresque ces dernières années avec des titres touchant autant l’histoire du nationalisme (biographies des Peron, de Mannerheim, de Salazar et de Ian Smith) que la géographie (Porto Rico, Chypre, les micro-États, ainsi qu’un livre en partenariat avec l’auteur de ces lignes) ou la politique (Abécédaire de la décadence, La bombe africaine et ses fragmentations).

 Mais son dernier ouvrage est sans conteste le plus personnel et le plus marquant, il s’agit ni plus ni moins de ses mémoires politiques. Il fut tour à tour « membre de la commission de discipline, journaliste à National Hebdo, pigiste à Présent et à Français d'abord, donnant accessoirement des articles à Ecrits de Paris et à Rivarol, membre du comité central du FN conseiller municipal, assistant puis secrétaire-général du groupe régional FN en Île-de-France, « candidat » potentiel permanent, (il a) presque cumulé toutes les casquettes. »

 Avec un tel bagage, les anecdotes ne manquent pas. 

Comme son titre l’indique, il relate d’abord dans ces pages ses 17 ans au Front national; 17 années littéralement au front.

 Il le rejoignit dans sa jeunesse, lorsqu’il y avait un véritable foisonnement intellectuel et culturel autour du parti. 

 Les artistes et auteurs qui gravitaient autour du FN faisaient sa renommée et lui donnaient une substance qui lui manque terriblement aujourd’hui. Inutile de dire que si Marine Le Pen engrange des millions de votes (tout comme pour Giorgia Meloni qui fut réellement décevante), on ne retrouve plus « la Rolinat, Jean-Claude, 17 ans dans les tranchées du Front national, Éditions Dualpha, 2022, 360 p.fraternité », « la solidarité », ou « la fraternelle chaleur du militantisme » qui ont marqué le Front d’hier. 

 Ce parti n’avait rien de commun avec les partis comme on les connaît au Québec : il avait des journaux, organisait des manifs et des grandes fêtes, ainsi que des collectes de denrées pour les moins nantis... 

 Avant de devenir un parti « normalisé », une formation comme les autres, le Front fut ainsi un organe militant et c’est ce parcours que Rolinat raconte, lui qui fut de toutes les grandes aventures du Front avant de le quitter pour rejoindre le Mouvement national républicain de Bruno Mégret, puis d’autres petits partis avant d’atterrir au Parti de la France de Carl Lang. 

Cette histoire nous fait pénétrer dans les coulisses de ce parti atypique que nous aimerions avoir de notre côté de l’océan. 

Il ne le fait pas à la manière des mémoires de Le Pen; ici, c’est un militant de base qui nous parle; un homme qui gravit les échelons à une époque où il fallait être visionnaire pour comprendre l’ampleur du fléau que représenterait l’immigration de masse.

 Dès les années 1970, alors que le problème était à des années lumières de la situation explosive actuelle, le FN sonnait l’alarme avec ses campagnes contre l’immigration et l’insécurité. 

 Les amateurs d’histoire du nationalisme seront ravis, car Rolinat offre au lecteur un autre son de cloche concernant certaines affaires plus ou moins claires comme la mort « accidentelle » de Jean-Pierre Stirbois, grand nom du FN, l’affaire Van Dorne, la fameuse histoire du « détail » de Jean-Marie Le Pen, etc.  

On remarque rapidement que s’il suivit Le Pen durant des années, il n’a pas été aveuglé et a su conserver un salutaire sens critique qui lui fait dire que souvent, « Le Menhir » aurait pu et dû se retirer pour laisser la place à une relève moins provocatrice, plus apte à gouverner. 

Sa dernière erreur de jugement fut d’ailleurs de laisser sa place à sa fille plutôt qu’à Bruno Gollnisch, un homme de convictions et de courage. 

C’est donc par fidélité aux idéaux et non pas par reniement que Rolinat quitta le Front, qui finalement n’avait déjà plus grand-chose à voir aujourd’hui avec ses débuts. 

 Il revient aussi, trop rapidement toutefois, sur son implication dans la création de « pro-Québec » organisme français en appui à la souveraineté québécoise qui regroupa Martin Peltier, Damien Bariller, Philippe Malaud et feu l’inclassable Rodolphe Crevelle. 

 Voilà qui pourrait mériter un article in extenso  dans nos pages !

 

Rolinat, Jean-Claude, 17 ans dans les tranchées du Front national, Éditions Dualpha, 2022, 360 p. 

Jean-Claude ROLINAT Membre du  Bureau Politique du Parti de la France !

 

 

ET AUSSI

 

  LECTURE DISSIDENTE

 

 DU FN AU RN, LA LETTRE QUI CHANGE L’ADN 

 

MARIE GROULX 

 

 La collection des Cahiers d’histoire du nationalisme n’est plus à présenter. 

 Le format agréable et concis de ses livres, d’environ 200 pages en moyenne avec de nombreuses photos, en ont fait une référence dans notre milieu. 

 L’un des derniers en date est celui consacré au Front National, écrit à l’automne 2022. 

On soulignait alors le 50ème anniversaire du mouvement, créé le 5 octobre 1972. 

 Quel parcours que celui de cette formation issue d’Ordre nouveau! 

D’essence quasi révolutionnaire à ses débuts, elle finit par obtenir 41% des suffrages et 89 députés en 2022, mais à quel prix peut-on se demander! 

Avant de devenir un parti de pouvoir, prêt à toutes les compromissions, ce fut une coalition visant à détrôner de Gaulle.

 On alla chercher Jean-Marie Le Pen, ancien député poujadiste à la retraite de la vie publique, pour prendre la barre du Front français pour l’unité française. 

 À cette époque, Le Pen dirigeait une maison de disques, la SERP. À ses débuts, les succès du FN furent plus que limités (on atteignait rarement la barre du 5%). 

Pourtant, malgré ce manque d’intérêt populaire, la répression à laquelle le FN faisait face était bien réelle : assassinat de François Duprat, attentat contre la demeure des Le Pen, tentative d’attentat contre le siège social, violences contre les militants, sans compter les procès, les interdictions de salle, les boycotts, etc. 

 Pourtant, le Front alla de l’avant, lança des journaux (National Hebdo, Identité, Année Zéro), mit sur pied des syndicats, organisa des grandes fêtes (les fêtes Bleu, blanc, rouge) et continua d’aller de l’avant, remportant finalement ses premiers succès électoraux en 1980. 

 Comme le mentionne Jacques Mayadoux dans son témoignage, le FN était une grande famille réunissant des mondes que tout séparait : « 

Les anciens maréchalistes côtoyaient les anciens résistants ou les volontaires de la deuxième division Leclerc, les pieds-noirs proches de l'OAS, les gaullistes rescapés du SAC, les anciens communistes, les comtesses ou marquises désargentées sans oublier les catholiques intégristes avec les athées, les païens ou les protestants. 

 Pour une telle cohabitation, la diplomatie s'imposait comme règle d'or et l'autorité du secrétaire départemental apaisait les conflits potentiels. 

» Aujourd’hui, quiconque déroge de la ligne populiste républicaine de Marine Le Pen se voit exclu automatiquement. 

 Le Harfang comptait plus d’abonnés et d’amis dans l’ancien FN que dans le Rassemblement national, version édulcorée de l’originale. 

Comme tout mouvement d’importance, le FN connut son lot de scissions, la plus importante étant sans contredit celle de Bruno Mégret, le 5 mars 1998. 

 Pourtant, aucun groupe scissionnaire ou même concurrent le FN sur sa droite (pensons à Reconquête d’Éric Zemmour) n’est parvenu à talonner le FN.

 Les Français ont toujours préféré l’original à la copie et la personnalité haute en couleur du Menhir, Jean-Marie Le Pen, n’y est probablement pas étrangère. 

Ce Cahier vient compléter la série entamée avec ceux sur Jean-Pierre Stirbois et François Duprat, ainsi que celui sur le Parti des Forces nouvelles, concurrent du FN à ses tous débuts. 

Les photos y sont nombreuses et fort évocatrices, on peut féliciter Guirec Sèvres pour ce travail. 

On y voit les meetings encore très groupusculaires du début et les affiches ouvertement provocatrices qui feraient frémir Marine. 

Notons aussi l’excellente contribution de notre confrère George Feltin-Tracol qui décortique les mille et une scissions qui ont affligé le FN. 

Par contre, petit bémol, ceux qui lisent de façon assidue les Cahiers trouveront plusieurs textes « recyclés », réutilisés après avoir été déjà publiés dans le passé. 

Sèvres, Guirec, sous la direction de. Le Front national, avoir tellement eu raison.

 Coll. « Les Cahiers d’histoire du nationalisme », n. 24, 2022, 195 p.

 

 Source et Publications :  http://synthesenationale.hautetfort.com/media/00/02/1080431826

 

Pour les Élections Européennes  R D V le 9 Juin 2024 

 

Avec le PDF/ BRETAGNE





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire