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Lyon : après l’agression d’une vendeuse, la commerçante témoigne auprès de BV

La scène a eu lieu en plein jour, dans une boutique de décoration du IIe arrondissement de Lyon.
Le 19 juillet, une employée est victime d’un vol, suivi d’insultes violentes et d’intimidation.
La vidéo, issue de la caméra de surveillance et postée ce mercredi 30 juillet par sa patronne, a suscité une vague de réactions... avant d’être supprimée sous la pression.
Une agression en plein centre-ville
Sur les images relayées des milliers de fois sur les réseaux sociaux, on distingue trois personnes – deux femmes et un homme – entrer dans la boutique Maison Craie Craie.
Derrière ses écrans, la vendeuse repère un geste suspect : l’homme dissimule un sac dans ses affaires.
Lorsqu’il tente de quitter les lieux, elle l’interpelle, mais lui nie, puis finit par jeter le sac à ses pieds.
Le ton monte et lorsque la jeune femme leur intime l’ordre de partir, l’homme lui lance : « Wesh, sale lesbienne de mes cou***es ! »
S’ensuivent des commentaires humiliants sur le physique de la vendeuse, puis une tentative d’intimidation tête contre tête, avant que le groupe ne quitte les lieux sous la menace d’un appel à la police.
À ce sujet — À Uzès, le boulanger distribue des pains à un voyou
« Beaucoup de vols, mais c’est la première fois avec autant d’agressivité », confie Célia Reubrecht à Boulevard Voltaire.
Patronne de la boutique, c’est elle qui a décidé de publier la vidéo, après avoir visionné les images de l’agression.
Les images frôlent rapidement les 200.000 vues et déclenchent une quantité de réactions, le plus souvent bienveillantes, mais certaines loin d’être attendues : appels téléphoniques et messages malveillants, commentaires d’intimidation, parfois même des notes « 1 étoile » pour porter préjudice à l’image de la boutique.
« Ça marche, vous avez gagné », déclare-t-elle sobrement, sur ses réseaux, en annonçant le retrait de la vidéo.
Des commerçants qui se font justice
« Je sais que je n’ai pas le droit de communiquer pour montrer le visage des gens.
Je trouve ça d’ailleurs aberrant. La honte, pour ces personnes-là.
Qu’ils viennent porter plainte contre moi parce que j’ai montré leur visage.
Je n’attends que leurs noms pour, à l’inverse, aller porter plainte contre eux », se défendait-elle déjà, auprès du journal Lyon Mag.
Depuis la publication, elle nous raconte avoir reçu « énormément de témoignages de gens qui avaient déjà croisé ces personnes-là et avaient eu affaire à la même attitude ».
L’incident trouve un écho particulièrement amer dans le contexte de ces derniers mois.
En mai, un boulanger d’Uzès (Gard) a été attaqué dans sa boutique par un homme armé d’un fusil, venu se venger après que le commerçant avait pris la défense de jeunes filles que l’individu avait importunées dans la rue.
Il l’a désarmé à mains nues, avant d’appeler la gendarmerie et que l’agresseur s’enfuie.
À Brest, un vendeur du marché Saint-Louis avait été passé à tabac au petit matin, pendant son installation quelques jours plus tôt.
Plus récemment encore, le 27 juillet, un boucher marseillais a été suivi jusqu’à son domicile par deux hommes encagoulés, armés d’un pistolet automatique, qui l’ont roué de coups pour lui dérober les milliers d’euros de recette de la journée.
Des cas isolés ?
Pas vraiment puisque, déjà en 2024, un rapport concluait que 80 % des commerçants avaient subi des incivilités l’année précédente, quand un sur dix avait été victime d’une agression physique.
Que ces agressions augmentent encore ou que ceux qui en sont victimes osent davantage les dénoncer, une chose est sûre : personne ne peut plus être dupe de cette augmentation de la violence qui expose même les travailleurs, qu'ils soient patrons ou employés, jusque dans leurs boutiques.
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