Le mendiant naïf ou le musulman qui fait enrichir le juif par sa naïveté

Ce récit est tiré d’un livre ayant pour titre Les fabuleux contes et légendes d’Alger de Mohammed Benmeddour, éditions Colorset Alger.
« D’après une ancienne légende rapportée de bouche à oreille par les grands-mères à leurs petits-enfants.
Il existait dans la cité un vieux pauvre mendiant, qui habitait dans une altérée baraque de la basse Casbah.
Cela remonte à l’époque du dernier dey de la période turque, El Hadj Hussein Pacha (1818-1830).
Cette légende rapporte que ce vieux mendiant de la vieille cité algéroise venait très souvent demander au seuil de l’entrée principale de la gracieuse petite mosquée « El-Barani » (l’étranger), donnant directement face à l’entrée de Dar Es-Soltan (citadelle faisant fonction de siège du pouvoir turc).
Le souverain El Hadj Hussein Pacha, comme à ses habitudes, se met chaque matin, au réveil, sur la terrasse située au-dessus de la porte d’accès de son palais.
C’est de là qu’il avait remarqué le vieux mendiant de la mosquée qui venait s’asseoir régulièrement à la même place, à l’entrée de l’édifice religieux.
Un jour, le souverain Dey ordonna à son chaouch de lui ramener le vieux mendiant qui demande souvent l’aumône à la porte de la petite mosquée mitoyenne.
Après l’avoir reçu dans la salle du Diwan (conseil), il s’informa de sa malheureuse situation sociale.
Sensible à ses peines, il ordonna de lui remettre un pain chaque matin que Dieu fait.
Ainsi, à son insu, on met à l’intérieur de chaque donation une pièce de monnaie en or, pour satisfaire aux besoins de sa nombreuse famille.
Or, malgré l’aide quotidienne et l’assistance qu’on lui apporte, souverain-dey constata que le vieux mendiant de la petite mosquée persévérait à demander de la charité.
Aussi, il demanda à son chaouch de le lui ramener de nouveau pour connaître la raison de sa mendicité récidive et sans fin.
Le vieux mendiant apprit au sultan que le pain qu’il perçoit chaque matin de la garde du palais n’a jamais été destiné à sa famille, mais il le vendait au souk de Zoudj Ayoun (Deux Fontaines) à un marchand juif qui cumulait une fortune sur le dos du vieux mendiant naïf.
Abasourdi par la naïveté de ce pauvre hère, le sultan prit étonnamment l’initiative de le tester et voir sa conduite, s’il faisait de lui un homme riche.
C’est ainsi qu’il l’emmena avec lui à Beit El-Mal (salle des trésors) où il lui remit un gros sac de pièces d’or et d’argent.
À quelques toises de la sortie du palais, le vieux marchand trébucha et tomba écrasé sous le poids du sac lourd de présents.
C’est ainsi qu’une voix vibrante venant du néant dit au sultan : « J’avais fait de cet être un pauvre, tu as voulu faire de lui un riche.
Maintenant qu’il est mort, rends-lui la vie si tu peux ».
Devant ce fait incroyable, le souverain dey El-Hadj Hussein Pacha comprit que le Mektoub (la destinée) de quelqu’un reste incontournable et seul le Tout-Puissant peut changer le cours des choses dans ce bas monde ».
On peut tirer trois conclusions de ce conte algérois :
-Les Turcs (les Ottomans) n’ont jamais colonisé l’Algérie.
Au contraire, ils ont été les défenseurs, parce que musulmans, des Algériens face à l’appétit de conquête des chrétiens.
Ils se sont comportés humainement avec eux durant trois siècles (1530-1830).
Il n’y a eu ni égorgement, ni razzia, ni viol, si esclavage et pas un centime d’impôt.
Durant ces trois siècles, ils ont semé la prospérité et la fraternité au pays des Berbères, qui sont encore frappés de l’atavisme : plus musulman que moi, tu meurs, plus arabe que moi, tu crèves.
-Les Juifs sont rusés et pervers.
Ils complotent contre les musulmans qui leur font confiance en s’enrichissant sur leur dos.
Pourtant, l’histoire est faite d’événements diamétralement opposés de ce qui est rapporté dans ce conte.
En un mot, selon l’idéologie islamique, le malheur des musulmans trouve sa source dans le comportement des Juifs à leur égard.
Il est écrit dans le verset 155 de la sourate 4 : « (Nous les avons maudits) à cause de leur rupture de l’engagement, leur mécréance aux révélations d’Allah, leur meurtre injustifié des prophètes, et leur parole : « Nos cœurs sont (enveloppés) et imperméables.
En réalité, c’est Allah qui a scellé leurs cœurs à cause de leur mécréance, car ils ne croyaient que très peu ».
Et, il est écrit aussi dans le verset 51 de la sourate 5 : «Ô les croyants !
Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les chrétiens ; ils sont alliés les uns des autres.
Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés devient un des leurs.
Allah ne guide certes pas les gens injustes ».
L’islam enseigne aux musulmans que ce qui leur a été prédit par Allah arrivera aujourd’hui, sinon demain.
Et aucune force, en dehors du Créateur, ne peut dévier de ce qui est écrit.
Seul Allah décide de la richesse ou de la pauvreté des musulmans.
S’ils sont pauvres et incultes, ce n’est pas de leur faute, c’est Allah qui l’a décidé.
Rien ne se fait ici bas sans son aval.
Il est écrit dans le verset 59 de la sourate 6 : « C’est lui (Allah) qui détient les clefs de l’Inconnaissable.
Nul autre que Lui ne les connaît.
Et Il connaît ce qui est dans la terre ferme, comme dans la mer.
Et pas une feuille ne tombe qu’Il ne le cache.
Et pas une graine dans les ténèbres de la terre, rien de frais ou de sec, qui ne soit consigné dans un livre explicite ».
Pour les musulmans, croire en la prédestination (le mektoub), c’est croire en Allah et au jugement dernier.
Alors, ils doivent accepter d’être la meilleure des communautés qu’Allah ait créée, c’est-à-dire la oumma de l’ignorance.
Par Hamdane Ammar
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Bernard Lugan - Article paru sur le site du Nouveau Présent, cliquez ici.
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