mercredi 29 janvier 2025

SAUVONS NOTRE PATRIMOINE ! QU' IL SOIT RELIGIEUX OU NON ! CALVAIRES , FONTAINES , MOULINS , COLOMBIERS ETC .......

 PATRIMOINE !

Dégradation du musée du Louvre : pourquoi il est urgent de sauver ce joyau du patrimoine français. 

Par Paul Melun dans le JDD

Emmanuel Macron au Louvre 28.1.2025

Par Paul Melun.

 

LE COMMENTAIRE DE JSF 

Paul Melun, dans le JDD du 24 janvier, joint sa voix à toutes celles qui se sont élevées en apprenant, pour la plupart avec surprise, le mauvais état du Palais du Louvre et du musée lui-même, pourtant si vivant et magnifique lorsqu’on a la chance de le visiter. 

Paul Melun s’est fait une spécialité des sujets touchant à la culture, au patrimoine sous toutes ses facettes et, surtout, à la transmission. 

Vaste programme, devenu existentiel à l’heure démocratique, où l’on ne produit plus grand-chose capable de susciter l’enthousiasme, et où la conservation des œuvres du passé est donc devenue une exigence plus impérieuse qu’autrefois.

 Emmanuel Macron y trouve un exutoire à son isolement et à son inaction forcée. 

Tant mieux pour le patrimoine et pour le Louvre, où, en effet, dialoguent les cultures qui furent celles de l’ancienne Europe, sous leurs formes communes tout en restant bien distinctes selon les nations, les peuples et les traditions qui la constituent.  

CHRONIQUE. À l’heure où la présidente-directrice du Louvre alerte sur l’état préoccupant (infiltrations d’eau, équipements vétustes…) du musée, l’essayiste Paul Melun appelle à sauver ce joyau du patrimoine français et espère qu’il bénéficiera d’un élan similaire à celui de Notre-Dame de Paris.

« Sauver le Louvre, c’est sauver ce qui nous unit »

En ce mois de janvier, une alerte a retenti au cœur du patrimoine français. 

Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre, a tiré la sonnette d’alarme sur l’état préoccupant de ce joyau national. 

 Infiltrations d’eau, équipements vétustes, variations de température menaçant la conservation des œuvres… Le tableau est sombre. 

Face à cette situation, Emmanuel Macron s’apprête à annoncer un « grand chantier présidentiel », répondant ainsi à l’urgence exprimée. 

Une réaction rapide et salutaire qui, espérons-le, sera à la hauteur des enjeux.

Laurence des Cars mérite d’être saluée pour sa lucidité. 

Être à la tête du plus grand musée du monde, c’est non seulement gérer des chefs-d’œuvre, mais aussi porter la responsabilité d’un symbole universel.

 Par sa vigilance et son rôle de lanceuse d’alerte, elle satisfait pleinement à la mission que l’État lui a confiée.

 Il serait inconcevable que les appels de cette vigie courageuse soient ignorés.

La réactivité du président de la République, qui s’est rendu sur place il y a peu, témoigne d’une prise de conscience prometteuse.

 Si la restauration de Notre-Dame de Paris a montré ce que la mobilisation nationale pouvait accomplir en un temps record, souhaitons que le Louvre bénéficie d’un élan similaire. 

Notre-Dame, comme le Louvre, ne sont pas que de simples monuments, ils sont une part de l’âme française.

 

Une histoire de transformation

Le Louvre lui-même est une histoire de transformation.

 Forteresse médiévale sous Philippe Auguste, palais royal sous François Ier, ce bâtiment devint musée sous la Révolution, en 1793, dans un geste symbolique fort : celui de mettre l’art à la portée de tous, de faire du trésor des rois un bien commun. 

Victor Hugo, dans ses écrits, célébrait ce Louvre où l’Histoire rencontre la Beauté, cet univers où l’âme française se mire. 

Chaque pierre, chaque salle, chaque tableau raconte une page de notre passé et un fragment de notre identité.

 

Le Louvre est bien plus qu’un réceptacle de mémoire : il est une ambassade vivante de la France dans le monde

Au-delà de sa dimension patrimoniale, le Louvre incarne aussi une mission de médiation culturelle essentielle.

 Ce musée ouvert sur le monde est également ouvert à sa jeunesse : rappelons que l’accès aux collections et aux expositions temporaires y est gratuit pour les moins de 26 ans.

Cette mesure, exemplaire, n’est pas une vaine largesse financière : c’est une conviction profonde que l’art appartient à tous.

 En France, une grande politique culturelle porte en elle un aspect social indissociable de son ambition. 

Ouvrir les portes du Louvre à la jeunesse, c’est offrir à chacun, quelle que soit son origine sociale, un accès à la beauté, à la réflexion, à l’émotion. 

C’est rappeler que la République se construit autant dans les écoles que dans les musées, lieux d’émancipation et de transmission.

Mais le Louvre est bien plus qu’un réceptacle de mémoire : il est une ambassade vivante de la France dans le monde.

 Avec près de huit millions de visiteurs en 2022, il fait rayonner l’excellence culturelle et artistique française sur tous les continents.

 Ses œuvres, de La Joconde à La Victoire de Samothrace, incarnent un dialogue universel, un langage de beauté qui traverse les frontières et les âges. 

Délaisser le Louvre serait renoncer à une partie de notre influence et de notre grandeur.

 

Ne pas oublier les autres musées

Cependant, concentrer nos efforts sur le Louvre ne doit pas nous faire oublier les autres musées, plus modestes, dispersés à travers le territoire. 

Ces lieux, parfois oubliés, sont eux aussi des sanctuaires de la culture, des ponts entre le passé et les générations futures. 

Dans les campagnes comme dans les petites villes, chaque musée raconte une histoire locale qui enrichit le récit national. 

La République a le devoir de garantir leur pérennité, car la culture ne saurait se limiter aux grands centres urbains ou au tourisme international.

Cette alerte sur le Louvre doit être l’occasion de repenser une grande politique culturelle, ambitieuse comme celle qu’André Malraux avait initiée.

 À l’époque où la mondialisation uniformise les imaginaires, protéger et promouvoir notre patrimoine est un acte de résistance, un rappel que la France demeure une terre de création et d’innovation.

Que le Louvre retrouve vite son éclat, et avec lui, la fierté d’un pays tout entier. 

Car sauver le Louvre, c’est sauver ce qui nous unit, ce qui nous élève, ce qui nous dépasse. 

C’est sauver un fragment essentiel de la France.  ■  

 

Par  PAUL MELUN 

ET AUSSI 


 COMMUNIQUÉ :
 

TWITTER


Il y a déjà un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, Maurice Barrès alertait sur la grande pitié des églises de France.
 
 C’est aujourd’hui toujours et plus que jamais d’actualité, Notre-Dame de Paris s’est révélée être l’arbre qui cache la forêt quand nombre, non seulement de cathédrales, mais aussi d’églises paroissiales ou de chapelles, sont prêtes à s’écrouler quand elles ne sont pas purement et simplement détruites « par mesure de sécurité » ; le cas de l’église Saint Jacques d’Abbeville avait fait polémique il y a une dizaine d’années mais c’est aujourd’hui loin d’être un cas isolé. 
 
 En dehors du patrimoine religieux, nombre de demeures, de l’imposant château à la modeste maison paysanne, sont dans un état très préoccupant. 
 
Sans parler des fontaines, moulins, colombiers, manufactures, ponts, bornes routières, mobilier urbain ou que sais-je encore. 
 
Nos joyaux du paysage se meurent dans un silence de mort et dans l’indifférence des organismes publics sensés les protéger. 
 
Il existe bien des initiatives publiques comme le loto de « Mission patrimoine » mais c’est une aspirine donnée à un mourant.
 
 Le gros du travail de préservation est entrepris par le maillage associatif dans nos villages ou dans nos quartiers, à grands coups de brocantes, ventes de gâteaux ou thés dansants.
 
 Le budget du Ministère de la Culture (hors audiovisuel public) est de 4,45 milliards d’euros, sur cette somme seulement 1,2 milliard est alloué à la protection du patrimoine.
 
 Le reste part en grande partie dans la « création artistique ». 
 
Bien sûr que la culture ne peut être figée et qu’il y aura toujours une création foisonnante dans tous les domaines : beaux arts, littérature, musique, spectacle, cinéma… 
 
Mais si on imagine que le soutien à la création artistique en France s’apparente au mécénat des Médicis, on se trompe ; ils sont loin les Vinci les Botticelli ou les Michel-Ange.
 
 Non pas qu’il n’y ait plus de bons artistes mais ceux-ci travaillent souvent dans l’indifférence des DRAC et des expositions subventionnées qui, à défaut de choisir le beau, le bien et le vrai ou même d’agir avec une neutralité de goût, préfèrent soutenir le laid et le banal.
 
 Nos musées des beaux-arts sont remplis de gribouillages ou de « concepts » dont on a fait le tour plusieurs fois.
 
 Si l’urinoir de Duchamp avait, à sa création, le mérite d’être jamais vu (qu’on aime ou non), il faut bien avouer qu’on a usé le concept, tout comme cette mode de monter des opéras ou des tragédies classiques dans des habits contemporains du quotidien, pour « montrer l’intemporalité du propos » quand on a vu Britannicus ou Antigone en blue-jeans une fois, pourquoi pas, mais au-delà c’est de la redite et de la paresse intellectuelle.
 
 Pour beaucoup de cultureux qui souillent le beau mot de culture, l’art doit surtout choquer, qu’il s’agisse d’expositions réellement bêtes et méchantes comme « Piss Christ », pensée uniquement pour heurter les convictions religieuses des chrétiens (ceux-ci ne risquent pas de se venger en décapitant des gens) ou de pseudo-rebellions convenues comme des tags « Merde au F-Haine » dont les auteurs se voient sans doute comme des artistes courageux et novateurs. 
 
Pendant ce temps-là de vrais artistes qui gagneraient à être connus restent dans l’ombre.
 
 L’idée n’est pas ici d’entrer dans un débat sur l’art subventionné, à savoir s’il est meilleur ou non que celui des artistes pleinement indépendants, il y a eu de grands artistes misérables persécutés qui vivaient sous les toits en se nourrissant d’un camembert les jours fastes tout comme il y a eu dans l’Histoire de grands peintres de cour ou des ménestrels chantant les louanges de leur seigneur, mais force est de constater que Jean-Michel Ribes n’est pas Racine.
 
 La nouveauté de notre époque réside dans le fait que les artistes les plus subventionnés et les plus promus jouent les rebelles.
 
 1 milliard de nos deniers alloués aux draceux ou aux habitués des biennales d’art contemporain et du Festival d’Avignon soulagerait un peu nos monuments qui font le prestige de nos paysages. 
 
Le Parti de la France est favorable à la création d’un grand ministère du patrimoine qui poursuivrait l’œuvre de préservation du patrimoine de Prosper Mérimée plutôt que les inepties de Jack Lang et de sa camarilla.
 
 Par Iannis Moriaud - 
Membre du Bureau politique du Parti de la France
 
Image

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire