mardi 28 janvier 2025

CE SYSTÈME DE PROTECTION SOCIALE JAMAIS EXAMINÉ À LA LOUPE ! POURQUOI ?

 

Tabou parmi les tabous en France, le système de protection sociale n’est jamais examiné à la loupe. 

La nouvelle vidéo évènement des Contribuables associés explique comment des milliards sont engloutis dans le brouillard opaque d’un carcan bureaucratique devenu si tentaculaire que plus aucun responsable politique n’ose l’affronter…


Les derniers chiffres sont là[1] : Les dépenses de protection sociale ont atteint en France 888 milliards d’euros en 2023, soit 31,5 % du PIB. 

Si on rapporte cela à la dépense publique, on constate que sur 1 000 € de dépenses publiques, 562 € constituent désormais des prestations sociales.

 

Démographie inquiétante

Mais foin de tous ces chiffres et regardons au-delà.

 Notre protection sociale, autrefois enviée, est devenue un gouffre financier qui ne fait plus recette, c’est le cas de le dire.

 À cela diverses raisons qui touchent toutes les branches de notre régime social.

 Une des premières causes est bien entendu le vieillissement de la population. 

Celui-ci touche à la fois la branche maladie puisque les dépenses de santé augmentent proportionnellement avec l’âge, et la branche retraite puisqu’avec l’allongement de la durée de la vie et la baisse des naissances, les personnes à la retraite sont plus nombreuses à la fois en valeur absolue et en valeur relative par rapport aux actifs cotisants. 

A la création de notre régime de retraite par répartition, il existait plus de cinq actifs, pour un retraité. 

 Aujourd’hui, il reste 1,4 cotisant pour un retraité. Une remise en cause du système s’impose donc.

Mais les origines de la faillite qui se profile sont parfois plus complexes.

 Elles sont parfois idéologiques mais aussi psychologiques. 

Ainsi, le chômage chronique qui sévit en France depuis plus de 40 ans a entraîné une explosion du système d’aides sociales.

 Pour des raisons où la politique rejoint l’idéologie, il s’est agi d’éviter la misère à tout prix pour les personnes confrontées au chômage de longue durée. 

Il en est malheureusement sorti des mécanismes pervers d’allocations et de prestations d’un niveau tel que le citoyen peut aujourd’hui être dissuadé de reprendre le travail. 

Ainsi en témoigne le fait que nombre de postes de travail ne sont actuellement pas pourvus alors que les chômeurs se comptent par millions.

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Ce n’est pas là le seul paradoxe d’un modèle social à bout de souffle. 

Si le déficit public ne cesse de croître, notamment à cause d’un montant de dépenses sociales toujours plus fort, la qualité de nos services sociaux se dégrade pourtant toujours plus. 

Qui n’a pas attendu plusieurs heures aux urgences ou plusieurs mois un rendez-vous chez le spécialiste ? 

Or, les prélèvements obligatoires ne baissent pas et les dépenses sociales non plus puisqu’elles ont même doublé en 20 ans.

Une révolution copernicienne de la protection sociale à la française s’impose donc.

 En commençant par un changement des mentalités.

 Alors que la lutte contre la fraude fiscale est une évidence pour tous, certains montrent une indulgence coupable envers la fraude sociale, comme si celle-ci n’était pas aussi grave et ne pénalisait pas autant les citoyens. 

Car, à la fin, ce sont toujours les honnêtes gens qui payent pour les fraudeurs.

 Selon le Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale, la fraude aux prestations sociales a représenté près de 16 milliards d’euros en 2024, dont moins de 3 milliards d’euros ont été récupérés ou bloqués, soit un manque à gagner de plus de 13 milliards.

De même, le maquis des prestations sociales ne doit plus être source d’inégalités sociales. 

Là où certains se transforment en chasseurs de primes et vivent de la générosité publique, d’autres n’ont rien parce que le travail ne rapporte plus.

 

Appauvrissement généralisé

La complexité du système entretient lui-même sa propre gabegie. Il crée des dépenses de fonctionnement là où il faudrait de l’investissement.

 Or, n’importe quel ménage sérieux sait que là où le fonctionnement excède l’investissement, l’appauvrissement devient inéluctable. 

Une simplification s’impose donc. La complexité a conduit à l’augmentation sans fin des dépenses et en même temps à une dégradation patente de la qualité des soins et services. 

On peut alors légitimement penser qu’un retour à la simplicité amènera une réduction de la dépense, cette fois-ci sans dégradation du système. 

Cela passerait par exemple par plus de personnel dans les hôpitaux pour soigner et moins pour gérer, ou plus de personnel dans les écoles pour instruire et moins pour théoriser. 

Il s’agit aussi d’adapter dans le temps la protection à nos moyens. Si les futurs retraités ne sont plus assez nombreux pour financer les pensions des retraités actuels, il faut penser à capitaliser là où on ne peut plus répartir.

 Le travail, qui est seul créateur de richesses, doit redevenir une source de revenus pour celui qui l’accomplit et non pour celui qui en profite.

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Enfin, si la communauté dépense 100 euros pour se couvrir, elle ne doit pas en dépenser plus de 100 au moment d’actionner cette couverture. 

Quand l’État intervient comme il le fait aujourd’hui pour combler l’écart, il le fait forcément payer à quelqu’un.

 Et comme lui-même, malgré un taux prohibitif de prélèvements obligatoires, arrive à peine à récolter 80 lorsqu’il dépense 100, ce seront forcément nos enfants et nos petits-enfants qui paieront un jour. 

 Est-ce cela que nous voulons ?

Si vous voulez, vous aussi, lever le tabou sur l’état de notre protection sociale, nous vous invitons à regarder le documentaire de Contribuables Associés sur le sujet «  Enquête sur une omerta française »…

 

VIDÉO:  https://www.youtube.com/watch?v=qRUdVXU6scY&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.causeur.fr%2F&source_ve_path=Mjg2NjY 


Retrouvez les interventions d’Olivier Babeau, Jean-Pascal Beaufret, Frédéric Bizard, Jean-Marc Daniel, Jérôme Fourquet, Nathalie Goulet ou encore Pascal Perri dans ce documentaire consacré à la protection sociale.


[1] Publiés par la DREES le 23 décembre 2024.

Source  ET Publication :   https://www.causeur.fr/contribuables-associes
 
 
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Le déclin du prince des centristes est déjà bien entamé. 

79% des Français seraient mécontents de l’action d’Emmanuel Macron. 

Après les défaites électorales, c’est désormais son propre camp qui étrille son maigre héritage politique.


On n’est jamais mieux trahi que par les siens.

 L’adage est juste : Emmanuel Macron l’a pratiqué avec ses compères socialistes. 

Ce sont désormais ses complices centristes qui vérifient la formule.

 En l’espace de quelques mois, ce qu’Emmanuel Macron a tenu à réaliser de marquant pour le pays a été détricoté ou est en train de l’être.

Au sommet des désaveux se trouve la réforme des retraites. 

C’était sa réforme, celle pour laquelle il avait tenu tête aux syndicats dans un contexte de manifestations massives. Indispensable pour la pérennité du système de retraite, la loi sur la réforme des retraites de 2023 était lacunaire et insuffisante. 

Elle devrait désormais être remodelée conformément à l’accord entre le Parti socialiste et le nouveau Premier ministre François Bayrou. 

Si les négociations ne portent pas leurs fruits, le chef de gouvernement pourrait sauter, mais son sort pourrait aussi sceller celui du chef de l’État.

 

Autre symbole du macronisme : le Service national universel, dit SNU, sorte de format hybride entre la journée d’appel à la défense et un service militaire dans une version « cours d’éducation civique ». 

Très critiqué à gauche, très coûteux et jamais vraiment plébiscité par son propre camp ni par la droite, le SNU a été enterré par le Sénat, dominé par Les Républicains qui sont pourtant en coalition avec le président.

 Après le désaveu de la Chambre haute, le président a fait des annonces pour inciter les jeunes à s’investir dans la réserve de l’armée. 

Une manière de dire qu’il ne renonce pas vraiment, alors même qu’il est désavoué.

Même constat pour les crédits alloués au sport.

 Les Jeux olympiques de Paris devaient faire entrer la France dans une nouvelle ère sportive, mais dans un contexte de morosité économique, les crédits alloués au sport sont en baisse. 

Quelques sportifs s’en sont émus ainsi que des fédérations…

 Emmanuel Macron leur a emboîté le pas, mais il n’a plus la main là-dessus faute de majorité.

Le roi est nu.

 À mesure que le quinquennat arrive à son crépuscule, les soutiens d’Emmanuel Macron lui tournent le dos, celui-ci n’ayant plus rien à offrir.

 

Il convient désormais d’observer et de tenter d’anticiper ce que fera le président dans les vingt-sept mois qui le séparent de la prochaine élection présidentielle.

 Dans la reconfiguration de la droite et du centre, Emmanuel Macron devrait tenter d’avoir un mot à dire et, à défaut d’être faiseur de roi, il pourrait s’attribuer un rôle négatif contre ses anciens proches ou lieutenants qu’il considère comme des traîtres.

 

Par Olivier Frèrejacques

Président de Liberté politique

 


 

 

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