lundi 6 janvier 2025

LES AGRICULTEURS FRANÇAIS SONT DÉSORMAIS LE DOS AU MUR .........

 TRIBUNES LIBRES !

 


 

Coordination rurale : sortir des accords de libre-échange de l’Organisation mondiale du commerce (OMCV)


La Coordination rurale milite pour que l’agriculture sorte des accords de libre-échange de l’Organisation mondiale du commerce (OMCV) comme c’est déjà le cas pour la culture.

« Nous demandons que l’agriculture ne soit pas considérée comme la variable d’ajustement des accords de l’OMC. 

Nous voulons, au même titre que la culture, bénéficier du statut d’exception et sortir de ces accords.

 Ils n’apportent rien de bon. 

On le voit avec le Mercosur qui vient d’être signé.

 Nous allons importer dans l’assiette des consommateurs français des denrées qui ne correspondant pas aux standards de qualité européens. 

Ces importations vont en outre déstabiliser les filières de la viande  et du sucre pour, en contrepartie, permettre à l’Europe d’exporter vers ces pays plus d’électronique, de médicaments, des produits de luxe ou d’automobiles. » 

(Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, Le Figaro, samedi 4-dimanche 5 janvier 2025)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

[L’INVITÉE] 

« Qu’on dise la vérité aux consommateurs ! »

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Les agriculteurs français sont désormais dos au mur.

 Au moment où la mobilisation rurale reprend, où l’accord du Mercosur, dévastateur pour les agriculteurs français, semble en bonne voie de s’imposer à la France, BV reçoit en grande invitée Véronique Le Floc’h. Présidente de la Coordination rurale, un des trois principaux syndicats agricoles, elle exploite avec son mari, dans le Finistère, 180 hectares sur lesquels elle élève une centaine de vaches laitières et vingt limousines.

La France vit un changement de gouvernement et les agriculteurs s’apprêtent à renouveler leurs représentants dans les chambres d’agriculture. 

Nous avons demandé à Véronique Le Floc’h si le Mercosur allait vraiment changer quelque chose, alors que les frontières françaises laissent déjà passer de nombreux produits agricoles venus du monde entier, et ce qu’elle attend concrètement du gouvernement Bayrou et du ministre de l’Agriculture Annie Genevard, que son syndicat accuse de servir d’agence de com' au syndicat concurrent la FNSEA. 

« On perd le tissu rural », s'alarme Véronique Le Floc'h, qui précise que 100.000 fermes ont disparu en dix ans. 

Elle défend « un modèle familial qui vit d’indépendance et de liberté » et interroge : « Jusqu’où va-t-on sacrifier l’agriculture ? » Nous lui avons demandé qui s’engraissait sur le dos des agriculteurs français et comment vivre avec le loup. 

Entretien avec une représentante de ceux qui nous nourrissent et font vivre les trois quarts du territoire français.

Entretien réalisé le 16 décembre 2024. Annie Genevard est restée ministre de l'Agriculture dans le gouvernement Bayrou.

  VIDÉO:  https://www.youtube.com/watch?time_continue=106&v=mgcHPXn_eps&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.bvoltaire.fr%2F&source_ve_path=Mjg2NjY

Picture of Marc Baudriller
Par Marc Baudriller
 
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste 
 

 

ET AUSSI

 

[TRIBUNE] 

L’Agriculture serait-elle rangée six pieds sous terre ?

agriculture campagne

Nous (les agriculteurs) souhaitions ardemment un rassemblement pour l'avenir de la France, mais le Premier ministre en a décidé autrement ! 

Alors que le ministère de l'Agriculture (et de l'Alimentation) avait déjà vu l'Écologie le quitter précédemment, pour créer son propre ministère, il se voit également amputer de la Mer, la Pêche et la Biodiversité...

 Maintenant, c'est au tour de la Forêt de rejoindre ce nouveau ministère de la Transition écologique, dirigé par Mme Agnès Pannier-Runacher !

 Et la Planification écologique (serait-ce l'Environnement?) et l'Énergie, exit

 Direction la rue de Varenne sous l’égide du Premier ministre, Monsieur Bayrou. 

Or, au regard des enjeux futurs, l'Agriculture avait pourtant toute sa place comme ministère de tutelle de ces deux domaines.

Malheureusement, l’État en a décidé autrement, jugeant peut-être la transition agro-écologique de l'agriculture trop coûteuse ?

 D'ailleurs, si l’on revient au « rang » de l'agriculture lors de l'annonce du nouveau gouvernement, ce ministère, si prioritaire lors des diverses allocutions politiques ou sur les plateaux de télévision, et encore positionné au cinquième rang sous le gouvernement de M. Attal, se situe désormais au douzième rang !

En tout état de cause, préférant taxer des véhicules électriques étrangers pour protéger l'industrie automobile française plutôt que de taxer la nourriture néfaste, dégradant la santé de nos concitoyens et le climat à l'autre bout du monde, l’État aurait pu avoir finalement le courage de protéger sa propre agriculture, sa diversité, son savoir-faire, en la sortant, par la même occasion, de la crise dans laquelle elle s'enfonce depuis de nombreuses années !

 Mais, comme le dit le dicton, loin des yeux, loin du cœur.

Pourtant, les défis des productions issues de la forêt et de la mer sont les mêmes : l'adaptation au changement climatique, la décarbonation et le stockage du carbone notamment, tout en préservant la santé des hommes et des sols. 

Il y a déjà beaucoup de sources de distorsion et de complexification. 

Voilà que maintenant, pour les mêmes objectifs, même au sein de l'État, il va en apparaître de nouvelles en fonction des ministères !

Néanmoins, le monde agricole a-t-il réagi à ces départs/scissions des domaines d'activité des différents ministères et ministres ? 

A-t-il compris les dangers qui l'attendent ? Ou bien est-il trop obnubilé par les prochaines élections de chambres d'agriculture qui approchent pour trouver une issue à ces crises agricoles récurrentes ?

Il est primordial que le gouvernement comme le monde agricole se ressaisissent et apportent - non pas en divisant mais en fédérant - de vraies solutions répondant aux enjeux futurs.


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Par Jean Lefèvre
Agriculteur écologiste, conseiller en transition agro-écologique et sociale

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