REVUE DE PRESSE !
V. Pécresse et la laïcité : la droite la plus bête du monde a (encore) frappé
La droite la plus bête du monde, épisode 476.
Valérie Pécresse était invitée sur BFMTV pour présenter son nouveau programme régional destiné à défendre la laïcité.
Valérie Pécresse survole au départ des généralités : « Qu’est-ce c’est que la notion de laïcité ? Qu’est-ce que c’est le droit de se moquer ? »
Mais Apolline de Malherbe insiste, pousse son invitée dans ses retranchements : « C’est la représentation de Mahomet qui aujourd’hui est incomprise pas une partie des élèves (…) Est-ce que vous vous êtes dit, on n’ira pas sur ce terrain-là ? ».
La réponse est surréaliste : « On ne représentera pas une caricature du prophète dans le cadre de ce programme, mais on montrera des caricatures pour montrer que l’on peut se moquer des religions dans la République ».
Que comprendre ? Si l’on s’en tient à la lettre de ses propos, que l’on ne représentera pas Mahomet, mais qu’en revanche, on s’en donnera à cœur joie, par exemple… pour le Christ. Pour lutter contre la montée de l’islam, on décide d’apprendre aux enfants à taper sur les autres religions.
Il fallait y penser.
Si l’on en croit le commentaire de Geoffroy Didier, il ne fallait pas entendre ce que nous avons entendu : Valérie Pécresse appartiendrait au contraire à la droite « la plus courageuse », puisqu’elle « [défendrait] le droit absolu à la caricature de TOUTES les religions, sans en cibler une plus qu’une autre, voilà tout. »
Selon lui, « Les républicains peuvent se réjouir de cette promotion de la liberté d’expression ».
La droite n’a donc rien de plus beau, de plus grand, de plus admirable pour alimenter cette matière ?
Tout d'abord, si c’est ce qu’entendait exprimer Valérie Pécresse, il faudrait commencer par préciser que sa langue a fourché, et qu’elle s’est trompée.
Car il aurait fallu dire alors « On ne représentera pas seulement le prophète… ».
Or n’y a pas eu, à ma connaissance, de rectificatif.
Par ailleurs, quand bien même ce qu'avance Geoffroy Didier serait le fond de sa pensée, pourquoi, on se le demande, faire de la caricature façon Charlie Hebdo l’alpha et l’omega de la laïcité ?
Comment espère-t-on faire aimer cette sacro-sainte laïcité en la montrant sous un jour provocateur, blessant, vulgaire, scatologique ?
Est-ce donc le seul projet en matière d’Enseignement Moral et Civique que la droite trouve à porter ?
Elle n’a donc rien de plus beau, de plus grand, de plus admirable pour alimenter cette matière censée tirer vers le haut les enfants d'âge scolaire ?
Ce que l‘on reproche aux islamistes qui ont égorgé Samuel Paty ou qui en sont complices, ce n’est pas de détester les caricatures de leur prophète : c’est leur droit le plus strict, et le contraire serait même étonnant. Leur crime, en revanche, c'est d’avoir assassiné un homme, ou poussé d’autres à le faire, pour cela.
Mais Valérie Pécresse est-elle encore de droite ?
Au Parlement européen, S. Séjourné taillé en pièces par M. Maréchal et S. Knafo
C'est un grand classique du cinéma : une brune et une blonde, pas forcément amies, toutes les deux belles et intelligentes, et surtout sans pitié.
On peut penser à Mulholland Drive, de David Lynch, ou, un peu moins intello, aux pétroleuses que furent Claudia Cardinale et Brigitte Bardot.
Cette fois, ce n'est pas du cinéma, mais c'est tout de même un excellent moment à regarder.
Stéphane Séjourné, éphémère ministre des Affaires étrangères de la Macronie, s'était illustré par son absence totale de charisme, une absence qui illustrait bien la considération présidentielle pour ce portefeuille jadis régalien.
Avant le Quai d'Orsay dans le gouvernement Attal, Stéphane Séjourné avait été le chef de file des députés européens Renaissance.
Il fallait le recaser, car la Macronie n'oublie jamais les copains : quoi de mieux, alors, qu'un retour à Bruxelles ?
Le contexte était favorable : au poste de commissaire européen à l'industrie, Ursula von der Leyen n'avait pas voulu de Thierry Breton, démissionnaire.
Alors on allait sortir du chapeau un homme qui était tout ce que Breton n'était pas : jeune, illégitime, docile, silencieux. Et le tour serait joué.
« Nous avons besoin d'un chef de guerre, pas d'un chef de bureau »
️ @steph_sejourne, l'élément clé de votre stratégie sera « la perspective de genre et la neutralité climatique » !
Quelle ambition ! Voilà qui va sauver notre industrie des Chinois et des Américains !
Nous voulons un chef de guerre, pas un chef de bureau. pic.twitter.com/JAnqzu46Eg
— Sarah Knafo (@knafo_sarah) November 12, 2024
Sauf que ça ne s'est pas exactement passé comme ça.
On n'est pas en France, on ne peut pas nommer n'importe qui juste par caprice.
Il a fallu que Stéphane Séjourné passe par une audition parlementaire.
Et là…Marion Maréchal et Sarah Knafo ont beau, désormais, être adversaires, elles ont livré un numéro de duettistes particulièrement réjouissant.
Sarah Knafo lui a demandé s'il avait l'intention de défendre l'industrie française, après que son patron a laissé démembrer quelques-uns de nos plus beaux fleurons.
Face à ses réponses filandreuses, des réponses de cancre qui a révisé, elle a enfoncé le clou sur la lutte contre nos adversaires économiques, au premier rang desquels la Chine et les États-Unis.
Face à des menaces de plus en plus décomplexées, elle a rappelé que l'ambition principale du candidat au poste de commissaire européen à l'industrie est de se saisir à bras-le-corps des problématiques de genre, en faisant en sorte qu'il y ait plus de femmes dans les conseils d'administration.
La belle affaire !
Et son deuxième sujet de préoccupation ? Aller vers plus de décarbonation…
La conclusion claque comme un clou martelé dans un cercueil : « Nous avons besoin d'un chef de guerre, pas d'un chef de bureau ».
« Le dernier caprice » d'Emmanuel Macron
Monsieur @steph_sejourne, quelle est votre légitimité pour ce poste de Commissaire européen à l’Industrie ?
Vous êtes le dernier caprice d’un Président français désavoué dans les urnes qui espère, à travers vous, garder en Europe l’influence qu’il a perdue en France. pic.twitter.com/qBGYcCnVtF
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) November 12, 2024
Marion Maréchal, elle, s'est attardée sur les faiblesses professionnelles de Stéphane Séjourné.
Elle a rappelé qu'il n'avait jamais travaillé en entreprise, encore moins dans l'industrie, et qu'il était totalement incompétent pour le poste qu'il voulait occuper.
Homme d'appareil, sans expérience, sans qualifications particulières, sans réalisations concrètes, que fait-il là ?
Pour elle, la raison est simple : Stéphane Séjourné est « le dernier caprice » d'un Macron aux abois, qui place ses protégés pour essayer de ne pas totalement perdre la main.
L'intéressé encaisse, avec un certain art de la pokerface, il faut le reconnaître.
Mais le match, dans l'esprit de l'opinion publique, est déjà plié.
Ces deux femmes, avec charme et cruauté, viennent de tailler en pièces le malheureux candidat, soudain renvoyé à ce qu'il est : l'un de ces courtisans de la Macronie, aussi incapables qu’interchangeables, que le régime mourant essaie de recycler avant la chute…
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