[Point de vue]
B. Retailleau à Rennes : constat en direct de 40 ans de lâcheté
- Arnaud Florac
- 03 novembre 2024
- Articles, Immigration et diversité, Politique
- Bruno Retailleau, narcotrafic
Nombreux sont ceux qui attendent beaucoup de la nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur : l’ancien sénateur de la Vendée, autrefois proche de Philippe de Villiers, est réputé pour son intransigeance et son souci de faire respecter l’ordre.
Avec lui, pas de forfanteries comme chez Sarkozy ou Darmanin : plutôt une attention calme, une concentration polie, qui rappellent le style d’un Bernard Cazeneuve.
Bruno Retailleau s’est rendu cette semaine à Rennes, dans le quartier de Maurepas, une de ces nombreuses zones de non-droit soumises à la loi des dealers. « La France sera sur la voie de la mexicanisation » si l’on ne fait rien, a-t-il d’emblée rappelé ; on ne peut pas lui reprocher d’utiliser la langue de bois.
Tout au plus peut-on se demander si l’emploi du futur n’est pas optimiste, dans un pays qui ne compte plus depuis longtemps les assassinats liés au narcotrafic.
Parmi les passages obligés de ce genre de déplacements officiels, il y a toujours des entretiens avec les habitants du quartier.
On se souvient que Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait promis « le Kärcher™ » à une brave dame qui n’en pouvait plus de « ces racailles ».
Vingt ans plus tard, les racailles font la loi.
À Rennes comme ailleurs, cependant, il y a toujours des gens qui vivent dans ces quartiers que l’État a abandonnés.
Ils n’ont pas les moyens d’en partir.
On leur refuse même, parfois, un relogement.
Or, justement, parmi les interlocuteurs de M. Retailleau, il y avait une dame dont le témoignage était édifiant.
Son mari est malade, sa fille la supplie de déménager pour que sa vie ne soit plus en danger, elle évite le centre commercial qui est en bas de chez elle car elle a trop peur de s’y promener… mais il n’est pas possible de lui donner un autre logement social.
La raison en est bien simple : la « mairesse » de Rennes les a promis à des migrants.
On ne peut pas satisfaire tout le monde.
Il faut regarder cet échange entre un ministre que l’on sent honnêtement préoccupé par ce qu’il voit et ces femmes qui lui expliquent à quoi ressemble le quotidien des Français qui vivent dans une cité sous emprise.
« On entend les tirs de kalachnikov », « on n’est plus en France », disent-elles.
Une autre habitante dit que ce quartier, jadis « vivant », a aujourd’hui radicalement changé en dix ans seulement.
Qu’est-ce qu’il peut bien s’être passé en une décennie, dans les cités ?
Si seulement on avait un indice… « Ce sont des gens de couleur », tous « des étrangers », dit cette autre femme.
Peut-être se trompe-t-elle, peut-être tous ces narcotrafiquants ont-ils des papiers français parfaitement en règle.
Mais on voit très bien ce qu’elle veut dire tout de même, et sans doute M. Retailleau le voit-il également.
Des témoignages aussi poignants, qui montrent des « Gaulois » aux prises avec une jeunesse agressive, qui a pris le contrôle de l’endroit où ils vivent, il y en a depuis une vingtaine d’années, au moins.
L’irruption du narcotrafic à grande échelle est une nouveauté qui change la donne.
À l’invasion migratoire s’ajoute cette « mexicanisation » que le nouveau ministre a eu le courage d’appeler par son nom.
Cet entretien, sous l’œil des caméras, est le symbole de quarante ans de lâcheté.
Espérons que les déclarations de fermeté de Bruno Retailleau seront suivies d’effet… pour la première fois, depuis bien longtemps, au ministère de l’Intérieur.
[Chronique]
La nouvelle bataille de Poitiers
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, une fusillade a opposé des bandes rivales dans le quartier des Couronneries, à Poitiers.
Cinq personnes ont été grièvement blessées, dont un adolescent de quinze ans entre la vie et la mort.
À la suite de cette fusillade, des dizaines d'individus se sont affrontés, armes diverses au poing.
Bruno Retailleau a dénoncé une « mexicanisation » de la société française et promis de mobiliser les forces de l’ordre, la Justice et les services fiscaux et de l’URSSAF afin de lutter sans faiblesse contre le narcotrafic, sans oublier d’alourdir les sanctions contre les consommateurs de stupéfiants qui sont, bien évidemment, les moteurs de cette délinquance.
Le grand mérite du ministre de l’Intérieur est de nommer les choses et de mettre en œuvre les moyens qu’il peut aligner pour combattre le fléau.
Le philosophe, bien oublié, Brice Parain écrivait : « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur du monde, car le mensonge est justement la grande misère humaine, c’est pourquoi la grande tâche humaine correspondante sera de ne pas servir le mensonge. »
Or, la situation que nous connaissons aujourd’hui à Poitiers, à Rennes, à Maurepas et jusque dans nos campagnes - c’est un élu rural qui l'écrit - n’est pas le fruit du hasard mais de la complaisance, du déni et de la faiblesse.
Complaisance, d’abord.
Lorsque je siégeais au Parlement européen, j’avais rédigé un rapport intitulé « Une Europe sans drogue ».
Je m’étais alors heurté aux sarcasmes de la gauche de l’Hémicycle, et notamment de Daniel Cohn-Bendit.
Réclamer une Europe sans drogue revenait à souhaiter une Europe sans crimes, sans violence, etc.
C’était donc aussi illusoire que ridicule.
Et, de fait, il était et il est encore de bon ton, pour une certaine gauche et certains milieux friqués, de minimiser l’usage de stupéfiants.
Le cas récent du député LFI Andy Kerbrat, pris en flagrant délit d’achat de drogue auprès d’un dealer de rue, a quelque chose de tristement symbolique de cette complaisance fondamentalement idéologique.
Déni, ensuite.
Pour avoir présidé pendant plusieurs années des organismes de logement social, j’ai bien évidemment été confronté à la problématique du trafic de drogue et des points de deal dans les halls d’immeubles, qui pourrissaient la vie des résidents qui se voyaient soumis à « des contrôles d’identité » de la part des dealers !
Les représentants de locataires venaient s’en plaindre auprès de moi et me racontaient leur parcours du combattant pour tenter de faire intervenir les pouvoirs publics : lettres au maire, au commissaire de police, au député, au préfet.
Le plus souvent sans réponse ou avec des réponses dilatoires.
Il était plus simple de détourner le regard.
Faiblesse, enfin. Ne pas faire de vague semblait être le maître mot.
Il ne fallait pas risquer de mettre le feu aux banlieues et, finalement, cette économie parallèle permettait de faire circuler de l’argent qui évitait des tensions sociales parce que, malheureusement, l’offre d’emplois pour des jeunes nombreux,français ou non, pas forcément très qualifiés, était insuffisante et moins rémunératrice que les trafics.
Ainsi s’est développée à bas bruit une contre-société violente, sans repères, animée par le goût du lucre sans effort mais, en fin de compte, reflet criminel de la société déracinée, matérialiste, hédoniste et libertaire que propose aux yeux de tous une oligarchie occidentale cynique et décadente, sans autre horizon que la satisfaction immédiate de ses désirs individuels et de sa soif de pouvoir et d’argent.
Cette bataille de Poitiers d’un nouveau genre n’est que la conséquence de décennies de laisser-aller idéologique et de faiblesse politique, notamment parce que s’attaquer au problème amenait nécessairement à s’interroger sur les conséquences du laisser-faire, laisser-passer en matière migratoire.
Ce qu’interdisait une gauche faussement morale mais vraiment électoraliste, qui tétanisait la « droite » conformiste.
Laquelle se bornait à déplorer la multiplication des quartiers de « reconquête républicaine » - infâme jargon de l’impuissance politique.
Pendant ce temps, au Maroc, le Président Macron, flanqué de Yassine Belattar, célébrait le poncif éculé de l’Al-Andalus, lieu d’un dialogue apaisé entre l’islam, la chrétienté et le judaïsme, alors que c’était le règne de la dhimmitude, c'est-à-dire de l’humiliation des non-musulmans qui devaient acquitter « l’impôt de soumission » (djizia et kharâj).
Les combats de rue de Poitiers ont aussi une portée symbolique.
Celle d’un « ordre républicain » tombé dans le ruisseau, dans le lieu même où notre civilisation fut sauvée.
Souvenons-nous des mots de Napoléon : « J’ai trouvé une couronne dans le ruisseau, j’ai essuyé la boue qui la couvrait, je l’ai mise sur ma tête. »
Qui donc relèvera la souveraineté française en déshérence ?
Narcotrafic : les mesures chocs que ces deux sénateurs proposent à Retailleau
Ce week-end de la Toussaint 2024 restera-t-il comme celui de la prise de conscience, du « point de bascule », selon les mots du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, venu à Rennes constater les dégâts et le désarroi de quartiers contrôlés par les narcotrafiquants ?
Les jours qui s'achèvent ont en effet été marqués par des fusillades, d'ordinaire constatées à Marseille ou Grenoble, dans « des villes de l'Ouest » réputées tranquilles comme Rennes ou Poitiers.
Et des « faits divers» liés au narcotrafic se sont aussi multipliés à Clermont-Ferrand et à Sète.
Bruno Retailleau s'est montré martial dans le discours, tout comme son ministre délégué Nicolas Daragon à l'Assemblée, sur l'immigration, qui comporte aussi un volet lié au narcotrafic.
Des mots forts, donc, mais les actes ?
Un rapport sénatorial qui dit tout
Si ces ministres en charge de la sécurité des Français veulent réellement agir, ils ont à leur disposition un rapport parlementaire tout chaud issu de la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier, créée à l’initiative du groupe Les Républicains, et qui s’est réunie à partir du 21 novembre 2023, rapport rédigé par Jérôme Durain (PS) et Étienne Blanc (LR) et consultable sur le site du Sénat, tout comme les différentes auditions.
Samuel Martin avait fait ici même un état des lieux terrifiant des premiers constats, il y a un an.
Darmanin : un bilan négatif
La commission, qui avait auditionné le précédent ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait étrillé son action et ses opérations Place nette au « bilan décevant » et qui s’apparentent à « vider l’océan à la petite cuillère », tout comme « l’abandon » des territoires d’outre-mer où transite la drogue en provenance du continent américain.
La commission avait aussi fait le constat que l'Union européenne, envahissante dans certains domaines, était, là, étrangement inopérante : « On s’est parfois demandé si l’Europe avait un numéro de téléphone », écrivent les rapporteurs.
Trois grandes préconisations
Les auteurs du rapport présentaient trois grands axes de lutte pour gagner la guerre contre le narcotrafic.
D'abord un changement copernicien dans l'appréhension du phénomène : « Faire preuve de lucidité sur la nature du narcotrafic et le traiter pour ce qu’il est : une menace pour les intérêts fondamentaux de la nation » avec, en ligne de mire, la perspective inquiétante de voir la France, ou tout au moins certains pans de son administration, devenir un narco-État.
Concrètement, il s'agirait de renforcer le renseignement et de « se donner les moyens de la sécurité dans les outre-mer, aujourd’hui sacrifiés, et dans les infrastructures portuaires et aéroportuaires ».
Et, bien sûr, d'« endiguer la corruption liée au narcotrafic ».
Ensuite, faire de l'anti-Darmanin et « frapper le "haut du spectre" et ne pas limiter la lutte à des opérations d’ordre public de type "place nette" » mais, entre autres mesures, « taper les trafiquants au portefeuille en systématisant les enquêtes patrimoniales, en instaurant un gel judiciaire de leurs avoirs et en créant une confiscation sans condamnation pénale ».
Avec, aussi, un recours « plus fréquent » à la présomption de blanchiment et la création d’une procédure d’injonction pour richesse inexpliquée - une « enquête de patrimoine ».
« Si une personne qui a un appartement, une grosse voiture ou des titres en Bourse ne peut pas démontrer qu’il les a acquis légalement, alors son patrimoine est confisqué », comme l'expliquait, sur France Info, le sénateur Étienne Blanc, ce samedi 2 novembre.
Un parquet national antistupéfiants
Enfin, les sénateurs proposaient de « structurer l’action des services en charge de la lutte contre le narcotrafic » en faisant de « l’Office antistupéfiants une véritable "DEA à la française" en lui donnant une pleine autorité sur les services de terrain chargés de la lutte contre le narcotrafic (police, gendarmerie et douane) » et en créant « un parquet national antistupéfiants pour spécialiser et incarner la lutte contre le narcotrafic dans la sphère judiciaire ».
Un projet qui trouverait une majorité
Le constat est clair, il est partagé par des sénateurs de gauche comme de droite ; l'opinion est également en train d'ouvrir les yeux et les mesures sont sur la table.
Nul doute qu'une majorité se dégagerait aussi à l'Assemblée nationale, où le RN soutiendrait une loi de fermeté.
Et les groupes qui hésiteraient seraient montrés du doigt.
Il n'y a plus qu'à... Question de volonté et de courage.
Drogue et désespoir : le naufrage d’une jeunesse trahie par ses élites
[L’Agora]
La France d’aujourd’hui, autrefois phare de la culture et de l’identité européenne, se trouve gangrenée par un fléau qui dépasse de loin le simple cadre criminel : l’explosion du trafic de drogues et de médicaments.
Derrière ce phénomène se cache un mal plus profond, une souffrance collective qui pousse de plus en plus de personnes à s’échapper dans des paradis artificiels.
Pourquoi cette quête effrénée de l’oubli, cette fuite vers des substances chimiques qui corrodent corps et esprit ?
La question mérite d’être posée, mais elle est soigneusement esquivée par nos élites et médias.
Car admettre la vérité signifierait admettre l’échec d’un modèle de société construit sur le mensonge et l’abandon de notre héritage civilisationnel.
Une jeunesse sans repères, sans espoir
La première victime de ce désastre est la jeunesse.
Une jeunesse qui, autrefois, portait en elle les germes de l’avenir, aujourd’hui condamnée à errer sans but dans un monde déconnecté de ses racines.
Pourquoi voit-on des adolescents et des jeunes adultes se tourner vers la drogue ou les psychotropes ? Parce qu’ils cherchent à combler un vide, un gouffre existentiel laissé par la destruction systématique de tout ce qui donnait sens à la vie : la famille, la patrie, la spiritualité.
Ce mal n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat de décennies de politiques progressistes et de l’idéologie égalitariste qui a cherché à gommer les différences et détruit l’essence même de la communauté.
Cette société malade est aussi le produit d’une immigration massive et incontrôlée qui a transformé le paysage culturel et social en un puzzle incohérent.
Loin de l’image d’un enrichissement mutuel, cette cohabitation forcée génère tensions, insécurité, et perte de repères.
La jeunesse, témoin de ce bouleversement, voit son quotidien marqué par la violence, le rejet des valeurs européennes et la déliquescence de la cohésion nationale.
Privée d’un socle solide, elle cherche l’évasion, non plus dans l’effort et l’accomplissement, mais dans l’oubli et la fuite chimique.
La montée du désespoir : un choix délibéré ?
On pourrait croire que cette situation a échappé aux dirigeants, qu’elle résulte d’une suite de maladresses. Mais la vérité est bien plus sombre.
Les élites, enfermées dans leurs tours d’ivoire, ont sciemment détruit les fondements de la société traditionnelle au profit d’une utopie mondialisée où l’individu n’est plus qu’un consommateur interchangeable, déraciné et docile.
Dans ce cadre, le trafic de drogue devient l’exutoire d’un mal-être imposé, une conséquence directe d’une société qui préfère maintenir les masses sous anesthésie plutôt que de rétablir les valeurs fondatrices.
Les autorités brandissent la répression comme une solution miracle. Éradiquer les dealers, renforcer les sanctions : des mesures nécessaires mais insuffisantes.
Car même si les réseaux de trafiquants sont démantelés, même si les trafiquants sont liquidés, et que les petites mains finissent dans des prisons, tant que la société reste un désert spirituel, la demande perdurera. On traite les symptômes, mais jamais la cause.
Et la cause, c’est ce malaise civilisationnel que nos élites refusent de nommer.
Elles ne veulent pas reconnaître que l’Europe est en crise, non pas en raison d’une pauvreté matérielle, mais par une misère identitaire et spirituelle qui ronge chaque pilier de la société.
Vers un renouveau ou la chute ?
La solution n’est pas de vivre dans l’illusion que l’on pourra endiguer le problème en ignorant ses racines.
Elle passe par un réveil, un sursaut civilisationnel qui réinstaurera la fierté d’appartenir à une nation, à un peuple, à une histoire.
Tant que ce réveil n’aura pas lieu, la jeunesse continuera à se réfugier dans l’oubli des drogues et des médicaments, cherchant désespérément à fuir un monde qui ne lui offre plus aucune espérance.
L’avenir de l’Europe dépend de sa capacité à reconquérir son âme, à renouer avec ce qui a toujours fait sa force : la foi en ses valeurs, le sens du sacré et la transmission intergénérationnelle de son héritage.
Les drogues, qu’elles soient vendues dans des ruelles sombres ou prescrites dans des cabinets médicaux, sont le reflet d’un mal profond.
Il est temps d’en finir avec l’hypocrisie et de poser les mots justes sur ce que nous vivons : un combat pour la survie d’une civilisation qui doit retrouver sa fierté et sa raison d’être.
Par Julien Dir
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