En démocratie, donc en France,
tout le monde a le droit de s’exprimer et de faire part de ses opinions.
Encore
faudrait-il qu’elles soient valablement étayées et émises par des associations
relativement objectives ou des personnalités au-dessus de tout soupçon.
Dans le cas présent, il s’agit
d’un mouvement d’humeur émis par des associations de gauche voire d’extrême-gauche
et de personnes de même tendance et bien peu connues du grand public d’ailleurs
et qui s’insurgent contre l’érection de la statue du général Marcel Bigeard à
Toul, sa ville natale.
Une affaire amorcée par une pétition lancée le 10 mars 2024
et relancée par une manifestation le 25 mai dernier demandant d’interdire la
présence de cette statue sur le domaine public.
En effet, la statue ayant été
financée exclusivement par des fonds privés, les contestataires n’avaient plus
d’argument à critiquer autre que le lieu d’édification. C’est bien léger comme
argumentaire.
Mais que reprochent-ils donc au
Général Marcel Bigeard ?
D’être un fils du peuple qui a
commencé comme soldat de seconde classe et qui a terminé Général de Corps
d’Armée ?
D’avoir été prisonnier des
Allemands en 1940 et de s’être évadé pour entrer dans la Résistance ?
D’avoir effectué 3 séjours en Indochine avant d’être fait prisonnier par le
Vietminh après Dien Bien Phu ?
D’avoir fait deux séjours en
Algérie où il a été gravement blessé deux fois ?
Cela n’a pas empêché
Bigeard de reconnaître le courage de ses adversaires qu’ils appartiennent au
Vietminh ou au FLN.
En particulier lorsqu’il évoquait le commandant Azzedine,
en disant « On ne se déshonore pas en rendant hommage à
l’adversaire ».
Un parcours militaire aussi
exceptionnel au service de la France lui a valu d’être décoré de la plaque de
Grand-Croix de la Légion d’Honneur par le Président Coty, le 14 juillet 1956.
Puis comme si cela ne suffisait
pas, il a servi sa Patrie en s’engageant en politique.
Nommé Secrétaire d’État
à la Défense par Valéry Giscard d’Estaing, il a été ensuite deux fois élu
député de la 5ème circonscription de Meurthe et Moselle chaque fois
contre des adversaires de gauche.
Après son décès, pour lui rendre
hommage, la 50ième promotion de l’École Militaire Interarmes (EMIA)
a pris comme nom de baptême « Général Bigeard ».
Que reprochent donc à Marcel
Bigeard ces associations plus ou moins confidentielles et ces soi-disant
personnalités irréprochables.
Une accusation de torture en
Algérie que le général Bigeard a toujours nié ?
Si cela avait été le cas,
aurait-il été nommé au Gouvernement de Giscard d’Estaing ?
Aurait-il été
élu député comme ces deux députés LFI-NUPES qui le critiquent et dont pourtant
l’un des leurs est fiché S ?
Pour le bien et la grandeur de la France,
naturellement !
Pour critiquer de tels états de
service, il faut en avoir quelques-uns soi-même pour être crédible.
Sous peine
d’être ridicule.
Cette contestation n’est donc que
politique, simplement pour permettre aux contestataires d’exister et de critiquer
les valeurs de la République en général et de l’Armée en particulier.
Ce n’est pas nouveau.
Déjà en 1978, Mr Yvon Bourges,
Ministre de la Défense, a obligé le Colonel Érulin alors en pleine opération à
Kolwezi, en Afrique australe avec le 2ème REP, de recevoir Alain
Ménargues, journaliste à France Inter, pour répondre à la question de tortures
qu’il aurait infligées en Algérie 15 années auparavant.
Tout ceci sous la
pression d’une gauche qui voulait décrédibiliser une opération de sauvetage en
vies humaines réussie, mais lancée par un gouvernement de droite.
Cette
opération « Bonite » aura coûté quand même la vie à 5 légionnaires,
mais pour sauver plusieurs centaines d’autres vies.
Hélas certains contestataires
n’ont que faire de la vérité.
On peut alors leur conseiller
d’aller voir la stèle en marbre de 3,65m de haut et pesant 8 tonnes avec le
profil sculpté du général Bigeard érigée devant la caserne Laperrine à
Carcassonne.
Et s’ils ont le courage d’aller frapper au poste de garde du 3ème
RPIMa, son ancien régiment, pour faire valoir leur point de vue, nul doute
qu’ils y recevront le meilleur accueil !
En conclusion, s’il y a bien un
domaine où les Armées en général et Marcel Bigeard en particulier n’ont pas de
leçon à recevoir des politiques et autres affidés, c’est bien celui de la
morale.
Colonel (h) Christian Châtillon
Délégué National de l'ASAF
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