Italie : démantèlement d’un vaste réseau d’espionnage en lien avec le Mossad
dans Europe / International / Israël / Italie —
par Francesca de Villasmundo —
5 novembre 2024
Démantèlement d’un vaste réseau d’espionnage et d’extorsion en Italie, avec un lien avec le Mossad. De Milan à Israël, le lien dans le scandale d’espionnage italien.
Giorgia Meloni, le Premier ministre italien, qui a imposé un embargo sur les armes italiennes vers Israël, figure parmi les victimes.
« Nous avons volé des informations sur 800 mille personnes »
« Nous avons volé des informations sur 800 mille personnes ».
L’Italie est secouée par un scandale d’espionnage interne, centré sur Equalize, une société d’enquête privée, dirigée par d’anciens et actuels hauts responsables de la sécurité, qui a cambriolé des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur avec des pirates et des taupes et collecté des secrets sur de hauts responsables politiques, des hommes d’affaires et des athlètes. Le but : les échanger par le chantage.
Des rapports indiquent que l’agence de renseignement israélienne Mossad aurait été impliquée dans des accords avec la société Equalize, basée à Milan.
On soupçonne qu’Equalize a eu recours à des pirates informatiques et à des cyber-experts pour s’introduire dans les serveurs sécurisés du ministère italien de l’Intérieur.
Des rapports indiquent que l’agence de renseignement israélienne Mossad aurait été impliquée
Parmi les victimes de cette affaire figurent de hauts responsables politiques, parmi lesquels également le Premier ministre Giorgia Meloni, qui a réagi fortement à l’affaire.
Elle l’a qualifié d’« inacceptable » et de « menace pour la démocratie ».
Le ministre de la Défense, Guido Crosto, a demandé une commission d’enquête parlementaire urgente, craignant que ce qui a été révélé jusqu’à présent sur le piratage de secrets d’État et d’informations personnelles ne soit, selon lui, que la « pointe de l’iceberg ».
On estime que de nombreux clients du cabinet Equalize sont de grandes entreprises et des cabinets d’avocats à la recherche d’avantages concurrentiels, d’un moyen de pression devant les tribunaux ou d’éléments d’extorsion.
Quatre individus ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête : l’ancien policier Carmine Gallo, directeur d’Equalize, ainsi que les hackers Nunzio Calamucci, Massimiliano Camponovo et Giulio Cornelli.
L’autorité italienne de radiodiffusion Rai a indiqué qu’au moins 60 autres suspects font l’objet d’une enquête dans le cadre de ce complot présumé visant à obtenir frauduleusement un accès interdit aux systèmes informatiques du gouvernement et à révéler des secrets d’État, et pour suspicion de corruption grave.
Les enquêteurs estiment que cet espionnage à des fins de chantage a déjà commencé en 2019 et s’est poursuivi jusqu’en mars de cette année.
Le chef de l’équipe d’enquête, le procureur Francesco De Tomasi, spécialisé dans la lutte contre la mafia, aurait déclaré qu’Equalize se vantait auprès de ses clients et affirmait qu’elle était en mesure d’influencer les enquêtes et les procès en cours et d’utiliser des contacts au sein de la police et d’autres services publics afin d’obtenir des informations.
La connexion israélienne : « des membres du renseignement non identifiés ont été identifiés lors de la surveillance »
Les médias italiens citent déjà des sources qui estiment qu’il s’agit d’une « conspiration » au plus haut niveau, impliquant également des membres de la mafia, des agents de renseignement et des agences étrangères, dont le Mossad.
Le journal Corriere della Sera a rapporté, ainsi que le site italien d’enquête et d’information OPEN, que les enquêteurs, dans le cadre de la surveillance du PDG d’Equalize, Carmine Gallo et de ses partenaires, ont documenté l’arrivée de « deux Israéliens non identifiés » décrits comme des agents des services de renseignement israélien.
Selon le rapport, lors des écoutes téléphoniques des suspects, ces Israéliens sont mentionnés comme des « officiers du renseignement israélien », qui cherchaient à négocier avec Equalize, afin d’échanger des renseignements sensibles dans le domaine du gaz iranien.
Lors des écoutes téléphoniques, le hacker Calamucci a été entendu également se vanter d’avoir réussi à constituer un fichier contenant des informations volées sur au moins 800 000 personnes.
Rai News a cité le même rapport d’enquête, affirmant que Calamucci « a confirmé et expliqué comment le groupe avait déjà gagné 40 000 euros (d’Israël) » et a mentionné qu’un « nouveau travail d’une valeur d’un million d’euros » était désormais en jeu avec l’agence d’espionnage israélienne.
Calamucci aurait déclaré : « Ils m’ont proposé un travail d’un million d’euros ! » et ajouté : « La moitié des données a été donnée au Vatican ; l’autre moitié est nécessaire pour combattre Wagner. »
Il a également fait remarquer : « Ils ont tous les documents originaux du Qatar Gate. »
Cette affaire d’espionnage dont le Premier ministre Meloni est une victime n’a pas mis fin pour autant à l’embargo sur les armes italiennes à destination d’Israël
Selon le rapport, l’entreprise a gagné des millions d’euros grâce à son exploitation.
Parmi les victimes figuraient le président italien Sergio Mattarella et l’ancien Premier ministre italien Matteo Renzi.
Pour le gouvernement italien, c’est un énorme embarras.
Le ministre des Affaires étrangères Antonio Taiani a déclaré qu’« espionner la vie privée des citoyens et utiliser ensuite ces informations à des fins commerciales, économiques et politiques constitue une menace réelle pour la démocratie ».
Inzio La Ruscia, président du Sénat et membre de Fratelli d’Italia du Premier ministre Meloni, fait également partie des victimes des pirates informatiques.
Cette affaire d’espionnage dont le Premier ministre italien Giorgia Meloni est une victime n’a pas mis fin pour autant à l’embargo sur les armes italiennes à destination d’Israël décidé par le gouvernement italien.
En clair, le Mossad n’a pas dû obtenir de données sensibles la concernant…
Par Francesca de Villasmundo
Source et Publication : https://www.medias-presse.info/italie-
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