mardi 19 décembre 2023

LOI IMMIGRATION , QUE DE TEMPS PERDU ........RÉACTIONS !

 REVUE DE PRESSE !



« Un texte largement inspiré des mesures proposées par le RN »

À l’issue de la commission mixte paritaire réunie pour négocier au sujet du projet de loi Immigration proposé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, un accord a été trouvé.

 Le Rassemblement national s’en félicite. 

Quelles sont les modifications de ce texte de loi si problématique qui a fait l’objet d’une motion de rejet, symbole de la défaite de la majorité ? 

Pour BV, Edwige Diaz, députée RN de Gironde, revient sur cette victoire du RN.

 

Raphaëlle Claisse. 

Pourquoi Marine Le Pen déclare-t-elle l’issue de la commission mixte paritaire comme « une victoire idéologique du Rassemblement national » ?

Edwige Diaz. Ce texte acte plusieurs choses. 

Il acte le fait qu’il y a, en effet, trop d’immigration dans notre pays.

 Il fait un lien entre l’immigration et l’insécurité et, enfin, ce texte instaure, pour la première fois, une forme de priorité nationale.

 Ce sont trois points essentiels qui figurent dans notre programme depuis très longtemps et que nous voyons apparaître pour la première fois dans un texte présenté par des macronistes à l’Assemblée nationale.

 

R. C. Quels sont les points durcis qui feront que le Rassemblement national votera cette loi, alors que Jordan Bardella avait initialement déclaré qu’elle était insuffisante ?

E. D. Il y a eu beaucoup d’évolution sur le texte, aujourd’hui. Hier, il y a eu plusieurs faux départs. 

La CMP avait été particulièrement mal ficelée par Gérald Darmanin. 

Elle devait commencer à 17 heures et, finalement, nous n’avons commencé qu’à 21 heures.

 Puis nous avons débattu seulement trois heures pour reprendre ce matin. 

Hier, ce qui a été acté, c’est un débat avec le Parlement, chaque année, qui instaure des quotas.

 Nous n’étions pas du tout favorables à cela.

En revanche, il y a eu quelques signaux intéressants et perçus favorablement par le RN, à savoir le rétablissement du délit de séjour irrégulier.

 Ce matin, le durcissement des conditions pour le regroupement familial est arrivé, pour le droit du sol et pour la délivrance des visas. 

Il y a, également, la suppression de la réduction dans les transports en commun, qui était jusqu’à présent accordée aux clandestins. 

Il y a, surtout, la facilitation pour expulser les délinquants étrangers dangereux avec la possibilité de déchoir de leur nationalité française des binationaux qui commettaient certains crimes ou délits. 

Il y a, de plus, l’instauration de la préférence nationale pour l’accès à certaines aides sociales.

 Lorsque Jordan Bardella a dit qu’il n’était pas favorable au texte, c’était avant ces avancées.

Je précise que les mesures qui viennent d’être ajoutées avaient été rejetées par les macronistes lors de la commission des lois de l’Assemblée nationale. 

Nous n’envisagions pas que les macronistes procèdent à un tel retournement de veste.

 Il y a dix jours, ils conspuaient ces mesures. 

On n'imaginait pas qu’ils aient si peu de convictions et qu’ils soient prêts, aujourd’hui, à accepter ce qu’ils rejetaient il y a à peine dix jours.

 Aujourd’hui, ça change tout.

 

R. C. Pouvez-vous nous expliquer le changement de l’article 4 bis ?

E. D. L’article 4 bis fait partie des articles qui ne nous apportent pas satisfaction. 

En effet, celui-ci prévoit la régularisation des clandestins qui travaillent. 

Au Rassemblement national, notre position est la suivante : dès lors que vous rentrez de manière illégale sur le territoire national, vous n’aurez aucun droit à la régularisation.

 Avant, c’était quasiment un droit inconditionnel à la régularisation.

 L’article 4 bis durcit considérablement cette possibilité. 

Ce n’est plus un droit automatique, cela restera une possibilité dépendant des préfets. 

Le jour où nous arriverons au pouvoir, nous donnerons des consignes claires aux préfets.

 Ce dispositif est mis en place à titre expérimental jusqu’en 2026.

 En 2027, il y a des élections présidentielles et nous pourrons revenir sur ce point précis.

Ce texte va dans le bon sens. 

Aujourd’hui, c’est l’acte I du durcissement de la politique migratoire, et l’acte II de ce durcissement interviendra avec l’accession de Marine Le Pen à la présidence de la République.

 Elle présentera un référendum aux Français pour qu’ils reprennent leur souveraineté en matière d’immigration.

 

R. C. Que pensez-vous de la réaction de Gérald Darmanin ?

E. D. Je m'étonne de sa réaction. 

En effet, il y a pile une semaine, M. Darmanin pleurnichait, car son texte avait été balayé en raison du vote de la motion de rejet.

 Aujourd’hui, son texte va être adopté, et il pleurniche encore ! 

C’est bizarre de présenter un texte et regretter qu’il soit adopté.

 Si j'étais M. Darmanin, je m’épargnerais des commentaires sur les votes du Rassemblement national et je m’occuperais de préserver ma majorité, car nous voyons qu’un certain nombre d'éminents député de la majorité ont d’ores et déjà indiqué qu’ils voteraient contre ce texte. 

Nous vivons une implosion, une fracture au sein de la majorité.

 Que M. Darmanin s’occupe un peu moins du Rassemblement national et un peu plus des siens.

 

R. C. Le gouvernement a-t-il été vaincu par l’opposition ?

E. D. Le gouvernement voulait faire passer ce texte à tout prix pour éviter, une fois de plus, de manger son chapeau. 

Il a fait beaucoup de concessions, de compromissions. 

Les électeurs macronistes doivent se sentir particulièrement trahis, car ce qui sera voté ce soir ne correspond absolument pas au programme d’Emmanuel Macron.

 Les premiers électeurs trahis sont les macronistes, et le deuxième groupe d’électeurs trahis, ce sont ceux de la NUPES qui avait appelé à voter Emmanuel Macron pour faire barrage au Rassemblement national. 

Ce soir, ils se retrouvent avec un texte largement inspiré des mesures proposées par le RN.

 
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Par Raphaelle Claisse

Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.
 
 
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mardi, 19 décembre 2023

le temps perdu

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Vincent Trémolet de Villers 

Muni d’un microscope, la loi immigration offrira à l’entomologiste de quoi satisfaire sa curiosité. 

Il y verra un ministre de l’Intérieur venu de la droite trébucher en voulant convertir son camp, une première ministre venue de la gauche cajoler Éric Ciotti et Bruno Retailleau, une majorité déboussolée tiraillée entre des objectifs contradictoires et, comme toujours, Marine Le Pen qui se frotte les mains en attendant une nouvelle récolte. 

Mais si l’on quitte ce divertissement pour retrouver la réalité de notre pays, le tableau est beaucoup moins réjouissant.

 Et l’on se désole du temps perdu. 

Les effets de la pression migratoire se ressentent désormais à tous les niveaux de la société et dans les moindres détails de la vie quotidienne. 

Les millions d’étrangers qui vivent paisiblement en France sont eux aussi (et parfois en première ligne) les victimes de cette anarchie insensée que les belles âmes appellent politique de l’accueil. 

La vérité est que les pouvoirs publics sont complètement désarmés face à un phénomène qui embolise nos services publics, menace la sécurité ordinaire, fragmente la communauté nationale. 

Nul besoin de savoir le destin de la loi immigration pour tirer un enseignement essentiel : la France est à droite, l’opinion est très largement favorable à une politique migratoire de très grande fermeté et le Parlement ne peut être indéfiniment en décalage avec ces deux évidences. 

Par le jeu conjugué du Rassemblement national lors de la motion de rejet et des Républicains dans les tractations qui ont suivi, ce texte s’est rapproché un peu des aspirations des Français. 

Mais tout cela reste de l’ordre du symbole. 

Il n’y a pas d’alchimiste au Parle- ment pour transformer le plomb en or.

Avec sous sans cette loi, la France reste dépassée dans sa politique migratoire par le redoutable tandem où roulent à un rythme effrayant les jurisprudences des différentes cours de justice et la logique d’accueil inconditionnel de l’Union européenne. 

L’épisode politique interminable de ce projet de loi n’est qu’un événement d’apparence. 

Sur l’immigration, pour reprendre le contrôle, c’est aux Français qu’Emmanuel Macron doit demander leur avis.

Source : Le Figaro 19/12/2023

11:34 Publié dans Revue de presse

 


 

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