jeudi 21 décembre 2023

LA PRÉFÉRENCE NATIONALE , QUOI DE PLUS NORMALE !



 

Immigration : « Le Conseil constitutionnel va vraisemblablement censurer la loi »

Jean-Yves Le Gallou, IEP de Paris, ENA, ancien député européen du FN après être passé par l’UDF et le PR, est essayiste, président du think tank Polémia et cofondateur de l'Institut Iliade, un autre cercle de réflexion qui se consacre à la défense de l’identité française. 

Aujourd’hui favorable à l’inscription de la préférence nationale et civilisationnelle dans la Constitution, il avait formalisé cette idée de préférence nationale dans un ouvrage paru en 1985. 

Il considère que le Conseil constitutionnel risque de censurer la loi, pourtant voulue par une large majorité de la population française.

 

 

 

Marc Baudriller. Reconnaissez-vous la paternité du concept de priorité nationale qui fait polémique dans la loi Immigration votée ce 19 décembre ?

Jean Yves Le Gallou. Les idées circulent de manière virale, il y a rarement une paternité unique dans ces matières. Mais, effectivement, j’ai publié en 1985 chez Albin Michel un livre qui s’intitule La Préférence nationale : réponse à l’immigration

Ce livre est la matrice du concept de « préférence nationale ». On retrouve ensuite cette idée dans le programme du Front national de 1986 et dans d’autres qui ont suivi. On le retrouve aussi dans le débat public de manière plus générale.

 

M. B. Un sondage publié aujourd'hui par CNews donne 71 % de Français favorables à la « préférence nationale ». Y voyez-vous le résultat de votre combat et de celui du Front national auquel vous avez participé ?

J.-Y. L. G. Dans toute affaire, il y a une avant-garde. Le Front national, en particulier à l’époque de Jean-Marie Le Pen, était l’avant-garde de ce combat.

 Le FN a pu paraître laissé de côté pendant un certain temps avec le Rassemblement national, mais il revient au premier plan parce que l’actualité est terrible. 

Cela arrive tard, à un moment où nous avons une immigration massive, avec 500.000 entrées par an et 40 % des naissances qui sont d’origine extra-européenne. Mais mieux vaut tard que jamais !

Ce que nous voyons surtout aujourd’hui, en matière d’immigration, c’est l’émergence du réel. Il y a une prise de conscience et une prise de parole sur les aspects particulièrement catastrophiques de l’immigration en termes d’éducation, de budget, de délinquance.

 En contrepartie de cette prise de conscience, il y a la volonté exprimée de maîtriser cette immigration, de l’arrêter ou de la réduire. Face à cet objectif de réduction de l’immigration, la préférence nationale est une mesure déterminante.

 

M. B. Cette idée vous semble-t-elle installée durablement dans l’opinion et peut-elle être développée ?

J.-Y. L. G. Dans la loi Immigration, la préférence nationale a été introduite en effet de manière un peu limitée, dans le logement avec les APL, mais c’est une toute petite partie de ce qui pourrait être fait. Il a un champ d’extension considérable. 

Au fond, cette loi Immigration met le pied dans la porte. 

En matière de préférence nationale, on pourrait également viser les allocations familiales dans leur quasi-totalité, l’accès au logement, l’accès à l’emploi... 

Aujourd’hui, on a reconnu la légitimité du principe mais on n'a fait que 2 ou 3 % du chemin. Il y a de la marge !

 

M. B. C’est donc, pour vous, le début d’un processus ?

J.-Y. L. G. Si on veut que la France survive et que la civilisation européenne et chrétienne reste présente en France de manière majoritaire, il faudra en effet accélérer ce processus.

 

M. B. Êtes-vous confiant sur la concrétisation, dans l’avenir, de la préférence nationale dans notre pays ?

J.-Y. L. G. Le Conseil constitutionnel va vraisemblablement censurer la loi sur l’immigration sur cet aspect de la préférence nationale : il signera ainsi à terme son arrêt de mort. 

Si un certain nombre de dispositions de la loi sont invalidées en ne laissant que les aspects laxistes, comme la régularisation des clandestins, le Conseil constitutionnel se heurtera à l’immense majorité du peuple français. 

Il faudra alors que le peuple se débarrasse de cette institution dont le général de Gaulle ne voulait pas dans la forme qu’elle a prise aujourd’hui.

 
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Par Marc Baudriller

Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste      https://www.bvoltaire.fr



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