mercredi 27 décembre 2023

L' ULTRA-DROITE ", LE NOUVEL ÉPOUVANTAIL SÉMANTIQUE EN MARCHE ! ( JEAN-PIERRE PÉLAEZ )

 






[POINT DE VUE] 

« Ultra-droite », nouvel épouvantail sémantique en marche

 

Il y eut la droite, qui était le cauchemar de la gauche des temps anciens, aujourd’hui devenue bien-pensance ordinaire, et qui représentait l’exploiteur, le méchant, le raciste, le colonialiste, le catholique intégriste et tout ce qu’il y a de pire en ce monde.

Mais à force de gouvernements de droite qui faisaient la même chose que ceux de gauche, lesquels faisaient la même chose que ceux de droite, on finit par s’habituer.

 Le mot de droite perdit tout son sens, il n’était plus qu’un sucre d’orge politique pour enfant sage et, même (preuve suprême), il participerait au front républicain, dernier rempart de la démocratie.

 

À force de crier au loup...

Car alors vint l’extrême droite, qui était pire que l’ancienne droite devenue on ne savait trop quoi.

 Et tous les jours de toutes les semaines, à la moindre occasion et du matin au soir, on criait à la montée de l’extrême droite, qui était un peu la droite des origines, une sorte de gaullisme ressuscité, que lesdits gaullistes avaient abandonné. 

Et son évocation seule suffisait à faire trembler l’électeur. 

 Comme on avait tremblé lorsque de Gaulle avait pris le pouvoir en 58 et qu’il avait répondu à un journaliste : « Pourquoi voulez-vous qu’à 68 ans, moi qui ai rétabli les libertés publiques, je commence une carrière de dictateur ? »

Mais le problème des mots, c’est qu’à force de les rabâcher à tout propos, ils perdent leur sens et toute leur force et leur saveur. 

C’est l’histoire de l’homme qui ne cesse de crier au loup et ce loup ne vient jamais. 

À la fin, plus personne ne le croit et on voit bien qu’il prend les gens pour des imbéciles, avec son loup.

 

Au-delà du réel

Alors, les gouvernements et les médias bien-pensants, qui n’arrivaient plus à faire peur avec l’extrême droite, inventèrent l’ultra-droite.

 L’ultra-droite, c’est encore pire que l’extrême droite et que les fascismes les plus imaginaires à l’usage du gogo français. 

L’ultra-droite, c’est indescriptible, c’est tellement horrible qu’on ne peut même pas dire ce que c’est. 

Au point que personne ne le sait vraiment. C’est au-delà du réel. 

C’est l’indicible dans l’épouvante, une sorte de « Dracula cha-cha-cha » qu’à peine on le prononce, un frisson glacial parcourt les plateaux de télévision, les cages à perroquets et les réunions parlementaires de LFI.

Et, face à la déroute de sa politique, si tant est qu’il y en ait une, et le coup du Kärcher™ ayant fait long feu, le gouvernement actuel, son Darmanin, sa Borne, ses Dupond, ses Moretti et ses perroquets médiatiques adoubés, qui ne savaient plus que dire, après l’assassinat d’un gamin de 16 ans à Crépol, et la multiplication des coups de couteau un peu partout, et jusque dans les lycées ou près de la tour Eiffel, ce gouvernement alluma le contre-feu de cette nouvelle épouvante : le danger de l’ultra-droite.

Et après ?

Que des émeutes issues d’une diversité dite Mattéo mettent à feu et à sang le pays pendant quinze jours, on essaie de comprendre et tous les politologues de France se penchent sur cette problématique. 

Mais qu’un groupe de Français en colère, face à toutes ces dérives et un état de face-à-face prédit par le socialiste Collomb, descende dans la rue, et l’on parle aussitôt d’ultra-droite et l’on dissout à tout va. 

L’ultra-droite est partout !

L’ultra-droite, c’est l’excuse du déni, la culture de l’autruche, c’est la tartufferie dans la sémantique. 

Mais lorsque ce mot, à force d’être répété, va se galvauder à son tour et ne sera plus qu’un synonyme de l’ancienne droite devenue gauche-bobo, quel mot le gouvernement et ses médias aux ordres vont ils trouver : la giga-droite, la droite Nosferatu, la super-droite, l’extra-droite, l’hyper-droite, l’outre-droite ou peut-être, même, la droite pour les nuls ?

 

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