samedi 23 décembre 2023

LA LOI IMMIGRATION DANS LES MAINS DU TRÈS PROGRESSISTE CONSEIL CONSTITUTIONNEL ?

 

 


 

 

TRIBUNE LIBRE

Loi Immigration : Qui tranchera au sein du Conseil constitutionnel ?

 Des sages très progressistes

Pressé par le calendrier et soucieux de voir son texte adopté avant les vacances de Noël, Emmanuel Macron n’a pas hésité à pousser sa majorité parlementaire à adopter la loi Immigration, malgré les concessions faites à la droite.

 Quotas pluriannuels, rétablissement du délit de séjour irrégulier, resserrement du regroupement familial... autant de mesures, insérées dans le projet de loi, qui ne semblent pas du goût de tous les macronistes.

 Mais voilà, loin d’être partisan d’un durcissement de la politique migratoire, l’exécutif mise en réalité sur le Conseil constitutionnel pour retoquer ces dispositions, qu’il a pourtant fait adopter. 

Gérald Darmanin n’a pas attendu longtemps après l’adoption du texte pour admettre que « des mesures sont manifestement et clairement contraires à la Constitution ».

 Le gouvernement compte donc sur les sages de la rue de Montpensier pour aller dans son sens.

 

Fabius et le principe de fraternité

Formé de neuf membres, nommés de façon égalitaire par le président de la République, le président du Sénat et le président de l’Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel s’est récemment illustré par ses positions en faveur d’un certain laxisme - ou du moins d'un assouplissement - sur la question migratoire. 

À sa tête depuis 2016, Laurent Fabius, ancien Premier ministre de Mitterrand et ancien ministre de François Hollande, illustre parfaitement cette position.

 Si, au début de sa longue carrière politique, l’ancien ministre des Affaires étrangères appelait à être « beaucoup plus sévère » vis-à-vis de l’immigration clandestine et réclamait de la « fermeté » avec « les migrants qui ne peuvent bénéficier du droit d’asile », aujourd’hui, il semble avoir troqué ses anciennes convictions contre un credo plus laxiste. 

Ainsi, en 2018, le Conseil constitutionnel qu’il présidait depuis deux ans déjà entérinait le principe de fraternité considérant que l’aide désintéressée au séjour irrégulier n’était plus passible de poursuites. 

Autrement dit, le militant Cédric Herrou peut désormais continuer à aider des clandestins à traverser la frontière franco-italienne sans être inquiété.

 

Abrogation du délit de séjour irrégulier

À ses côtés, Jacques Mézard, fidèle d’Emmanuel Macron, nommé par celui-ci rue de Montpensier en 2019, partage cette même vision de l’immigration.

 En décembre 2012, alors sénateur du Cantal, il votait en faveur de l’abrogation du délit de séjour irrégulier

Délit que la droite souhaite aujourd’hui rétablir avec la loi Immigration… 

À l’époque, Jacques Mézard admettait que « la lutte contre l’immigration clandestine est légitime » mais considérait que « la tradition humaniste de notre République » devait l’emporter. 

Alain Juppé, Jacqueline Gourault, ancien ministre d’Emmanuel Macron, et Véronique Malbec, magistrate auparavant membre du cabinet d’Éric Dupond-Moretti, qui siègent également au Conseil constitutionnel, par fidélité à l’exécutif, pourraient eux aussi s’aligner sur la ligne du gouvernement.

Enfin, François Pillet, avocat de formation proche des Républicains, nommé par Gérard Larcher au Conseil constitutionnel en 2019, s’est illustré un an plus tôt, lors de l’affaire de l'Aquarius, un bateau affrété par SOS Méditerranée pour acheminer 630 migrants sur les côtes européennes. 

Après un refus de l’Italie et de Malte d’accueillir ce navire, l’Espagne l'a finalement autorisé à accoster dans l’un de ses ports. Interrogé à ce sujet, François Pillet semblait alors « regretter que la France n’ait pas été un modèle (et qu'elle n'ait pas) pris d’initiative humaniste » pour accueillir le bateau de SOS Méditerranée.

Ces différents profils et leurs prises de position passées sur la question migratoire ne laissent que peu de doutes sur les conclusions que le Conseil constitutionnel, temple du progressisme, rendra début janvier sur la loi Immigration.

 
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Par Clémence de Longraye

Journaliste à BV      https://www.bvoltaire.fr
 
 
ET AUSSI
 
 
 

 

[Satire à vue] 

Loi Immigration : il faut sauver la Marianne de Bègles !

La gauche redoutait un retour vers les heures les plus sombres. C'est chose faite. 

À la mairie de Bègles, une cérémonie a officialisé cette entrée dans la noirceur des temps. 

La loi Immigration a plongé monsieur le maire et huit de ses conseillers dans un désespoir que rien ne pourra atténuer. 

Réunis autour du buste de Marianne, les élus vont masquer celle qui ne mérite plus de figurer dans la salle de réunion. 

L'instant est solennel. 

Le mélodrame se joue entre amis. 

Dans le rôle du fossoyeur, Clément Rossignol-Puech. 

Mise en scène de William Shakespeare. 

La mairie n'a reculé devant aucune grandiloquence pour marquer l'arrivée des troupes fascistes sur le territoire français.

Dans un geste que tous suivent des yeux, le résistant en chef recouvre le buste noir d'un tissu noir. « Black is black, il n'y a plus d'espoir », chantait Johnny. Non. Pas d'accompagnement musical. Pas de dialogue. 

Les grandes douleurs sont muettes. Le maire vient se replacer face caméra. 

Plus rien ne sera comme avant. Sous le voile, Marianne sourit. 

 On ne l'avait jamais sollicitée pour jouer dans une parodie de deuil national. Clément Rossignol-Puech s'empresse de diffuser la captation vidéo de ce grand moment de mythomanie.

 Le message qui l'accompagne informe que la pauvre fille restera couverte jusqu'à ce que Laurent Fabius et ses hommes repoussent les forces fascistes qui sont aux portes de Bègles. 

Dans son empressement, l'auteur a amputé Marianne d'un « N ». On ne se ruine pas en lettres « N » pour une traînée qui couche avec « l'ultra-droite ».

Des représentants de l'immigrationnisme délirant

Comment valider la loi Immigration après une telle démonstration de neurasthénie collective ? 

Pour les membres du Conseil constitutionnel qui s'apprêtaient à donner leur accord plein et entier, la question se pose désormais avec gravité.

 Rester insensible à la détresse de ces neuf élus de Bègles et de la gauche tout entière serait inhumain.

 En entrant dans la salle du Conseil, Alain Juppé s'est exclamé : « Il faut sauver la Marianne de Bègles ! » 

De son côté, Laurent Fabius a calmé les esprits en suggérant qu'il s'agissait peut-être de la première partie d'un numéro de prestidigitation. Apparition, disparition. 

« Dans une prochaine vidéo, ils soulèveront le voile et hop... une statuette représentant un imam. »

Au sein de la vénérable institution, l'inquiétude grandit. Préférer les migrants aux Français ramènerait la sérénité dans les mairies de gauche.

 Les élus béglais décrocheraient les cordes auxquelles ils menaçaient de se pendre, les futurs veuves décommanderaient les couronnes et autres opérations de compostage des corps. 

Et la vie reprendrait ses droits. Bon an mal an, l'africanisation de la Gironde enchanterait tout le monde, sauf 75 % des habitants... 

Le chantage aux valeurs de la République prend un tour grotesque. 

Huit élus de Bègles et le maire, bientôt seuls survivants d'un immigrationnisme délirant.

 
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Par Jany Leroy

Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)
 



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