samedi 27 juillet 2024

SUPPRESSION DE LA CHAINE C8 PAR L' ARCOM ! STUPEUR ! UNE CENSUR D' ÉTAT ? L' ARCOM IMPARTIAL ???

 


C8 supprimée : le Conseil d’État et l’Arcom sont-ils vraiment neutres ?

Mire télévision

L'annonce du retrait de la chaîne télévisée C8 des fréquences TNT, ce 24 juillet, pose la question des pouvoirs étendus dévolus à l'autorité de contrôle des médias, l'Arcom, et à la juridiction suprême de l'ordre administratif, le Conseil d'État.

En vertu de son statut juridique, l’Arcom a pour rôle de garantir une information honnête, pluraliste et indépendante (loi Léotard du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication).

 Les décisions de cette autorité publique indépendante sont susceptibles d’appel devant le Conseil d’État. 

L’association Reporters sans frontières avait saisi les magistrats administratifs du Palais-Royal en 2022, estimant que la chaîne d’information CNews ne répondait pas aux exigences requises. 

Les plaignants furent déboutés, le Conseil d'État jugeant, dans sa décision du 13 février 2024, que l’équilibre des temps de parole accordés aux personnalités politiques avait été respecté.

Changer les règles

Les règles étant respectées, il fallait donc changer les règles ? 

Le Conseil d'État en a, en tout cas, profité pour accroître considérablement le pouvoir de contrôle de l’Arcom, passant outre la plume du législateur et jugeant que l'autorité de régulation des médias qui a succédé au CSA avait non seulement compétence pour veiller au temps d’intervention des personnalités publiques invitées à l’antenne, mais également le devoir de surveiller « la diversité des courants de pensée et d’opinions représentés par l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités ».

 

Problème : la composition de l’Arcom n'est pas au-dessus de tout soupçon. 

Le président de l'Arcom (qui dispose d'une voix prépondérante) est nommé par le président de la République.

 Trois membres de l'Arcom sur neuf sont désignés par la présidence macroniste de l'Assemblée.

 Un conseiller est désigné par le vice président du Conseil d'État, Didier-Roland Tabuteau, marqué très à gauche, selon Europe 1.

 Par ailleurs, certains liens sont révélateurs. 

Le directeur général de l'Arcom, Alban de Nervaux, nommé par décret présidentiel et auparavant membre du Conseil d'État, est l’époux de Laurence de Nervaux, directeur exécutif de Destin commun, un think tank financé notamment par l'Open Society Foundations du financier George Soros et par le groupe activiste écologiste Greenpeace.

 Destin commun planifie la répartition des migrants dans les communes rurales.

 Enfin, une des neuf membres de l'Arcom, Laurence Pécaut-Rivolier, nommée en 2021, figurait sur la liste PS-EELV lors des élections municipales à Gentilly. « Voici venu le temps des copains et des coquins », déclare Philippe de Villiers, sur son compte Twitter.

 

Les membres du Conseil d’État nommés par décret

Quant aux membres du Conseil d’État, ils sont nommés par décret en Conseil des ministres, sur la proposition du garde des Sceaux, ministre de la Justice.

 Une nomination gouvernementale, donc, qui peut faire douter de leur indépendance et de leur impartialité.

 C'est le président de la République qui a ainsi nommé, en janvier 2022, à la vice-présidence du Conseil d'État un fidèle collaborateur : Didier-Roland Tabuteau, passé par plusieurs cabinets socialistes sous François Mitterrand et Lionel Jospin, avant de s’illustrer dans la gestion de la crise du Covid-19. 

Rappelons que le Conseil d’État s’était alors montré des plus conciliants avec le gouvernement sur le sujet des atteintes aux libertés publiques.

« Charité bien ordonnée commence par soi-même » ? 

Selon Thierry Benne, docteur en droit public et enseignant, l'adage semble opportun. Interrogé par BV, il estime que la composition de l'Arcom, tout comme celle du Conseil d'État, n'est pas exempte de tout soupçon de partialité.

 L’affaire C8 repose donc la question du fonctionnement de nos hautes institutions judiciaires et administratives.

 Un fonctionnement à repenser de fond en comble, tant l’entremise de la justice et de l’administration au service du politique est grande. 

Cette inquiétude est transpartisane, puisque même le Parti socialiste d'Olivier Faure dénonce, ce 24 juillet, sans lien avec C8, une pratique abusive du pouvoir réglementaire par le gouvernement.

 Olivier Faure a saisi, mercredi, le Conseil d’État, s’inquiétant « d’actes réglementaires qui excèdent [...] les prérogatives du gouvernement ».

 Il s'appuie sur certaines nominations précipitées depuis la dissolution de l'Assemblée et évoque un

Anna Morel
Anna Morel
Journaliste stagiaire. Master en relations internationales. 
 
 
ET AUSSI 



C8 supprimée : le groupe Bolloré sous le choc

Vincent Bolloré

« Je suis choquée. » 

Quelques heures après la décision de l’Arcom, cette cadre de C8 et CNews partie en vacances et jointe par BV résumait le sentiment général au sein de la chaîne C8 et, plus largement, du groupe Canal+. 

La stupeur fut telle dans la filiale média du groupe Bolloré que la plupart des responsables ont mis longtemps à réagir sur les réseaux sociaux.

 L’un des premiers concernés, Cyril Hanouna, a annoncé sur X qu’il prendrait la parole dimanche 28 juillet : « Je posterai une vidéo dimanche soir pour tout vous raconter. Et vous donner mon sentiment sur tout ça. ».

Comme Hanouna, les animateurs stars de CNews, propriété, comme C8, du groupe Canal+ de Bolloré, affichent leur surprise. 

« Tout mon soutien et mon affection aux équipes de C8 qui sont sous le choc après cette décision brutale, écrit, sur X, Laurence Ferrari.

 Je pense aux 300 salariés qui ont travaillé depuis douze ans sous la direction de Franck Appieto (le patron de la chaîne C8) […] »

  Elle cite, notamment, Cyril Hanouna. « L’esprit de C8 saura rebondir », conclut-elle.

 L’émission phare de la chaîne, Touche pas à mon poste !, pourrait migrer dès la rentrée sur Canal+ ou CStar avec son animateur star Cyril Hanouna.

 

« Censure de C8 par l’État »

Le directeur général de Canal+ France en charge des antennes et des programmes, responsable de C8 et de CNews au sein du groupe Canal+, enfin, ne cache pas son indignation : « On marche sur la tête !, écrit Gérald-Brice Viret. Je suis comme beaucoup, sous le choc de l’annonce de l’Arcom de retirer sa fréquence à C8 […]

 Quel mépris pour le public ! »

Au-delà de Canal+, le monde politique est lui aussi estomaqué par cette décision inédite vis-à-vis d’une chaîne qui affichait 3,1 % d’audience moyenne en 2023, en tête des chaînes de la télévision numérique terrestre, selon Médiamétrie, avec une audience moyenne supérieure à CNews (2,9 % en 2023). 

Éric Ciotti qualifie la décision de l’Arcom de « scandale démocratique retentissant », n’hésitant pas à évoquer « la censure de C8 par l’État ».  

« Sommes-nous toujours un pays de liberté, demande-t-il ? Les amis du pouvoir récompensés, les autres sanctionnés […] 

» Il stigmatise une « dérive mortelle pour notre démocratie ».

Marine Le Pen voit la main de la Macronie et dénonce un danger démocratique : « Pour le pouvoir, le pluralisme est insupportable. Alors, petit à petit, ils vont chercher à le faire disparaître pour que toutes les chaînes et radios délivrent le même message que l’audiovisuel public : un panel de toutes les nuances de gauche. 

» Jordan Bardella va plus loin, accusant la gauche d’avoir fait pression sur l’Arcom : « La gauche, qui ne supporte aucune remise en cause de son hégémonie culturelle, aucune expression différente de la sienne, a eu le scalp de C8 en faisant pression sur une autorité "indépendante".

 Les censeurs se réjouissent d’avoir fait taire une voix pluraliste. 

Bienvenue dans notre démocratie. »

Seul l'animateur star de CNews Pascal Praud revient sur l’histoire de la chaîne. « Je pense aux 300 collaborateurs et collaboratrices de C8 qui, ce matin, sont plongés dans l’incertitude, écrit-il. 

Je pense à Philippe Labro qui, le 31 mars 2005, avait lancé avec Vincent Bolloré la chaîne Direct 8, la grande sœur de C8 ».

 

C8, le premier média acquis par Vincent Bolloré

Dans ce concert d’étonnement mêlé de tristesse, en effet, quelques voix manquent : celles de Wauquiez et de Bellamy, restés silencieux. 

Celles, surtout, de la famille Bolloré. Et pourtant, c’est avec l’attribution par le CSA (ancêtre de l’Arcom) du canal 8 que Vincent Bolloré a fait ses premiers pas dans la télévision, en 2005.

 L'histoire compte, dans cette décision contestée. 

Totalement néophyte, l’industriel se penche alors lui-même sur la grille des programmes, tente de comprendre la mécanique d’une chaîne de télévision en s’appuyant sur Philippe Labro, célèbre journaliste et ancien patron de RTL, règle les détails de certaines émissions lors de dîners tardifs à la tour Bolloré de Puteaux, près de Paris, et s’investit sans compter. 

C’est au sein de Direct 8 que son fils Yannick, aujourd’hui à la tête de Vivendi, a fait ses premiers pas dans l’empire paternel comme directeur marketing de la chaîne.

 Et qu'il a appris les médias.

 Il y promenait une allure tranquille et une silhouette encore adolescente. 

 C’est en cédant Direct 8, enfin, contre une participation financière dans le capital du groupe Canal+ que Bolloré prend peu à peu le contrôle de l’empire Vivendi, maison mère de Canal+

Toute l’aventure de Bolloré dans les médias, marquée notamment par le redressement de Canal+, est née à Direct 8, devenue C8.

 Nul doute que Vincent Bolloré, si sensible à la saga industrielle familiale, à l'histoire de sa famille et de son groupe et aux signes du destin, aura pris de plein fouet la décision de l’Arcom. 

Nul doute, surtout, que s’échafaude aujourd'hui, dans les étages du groupe, une réponse et une contre-offensive. 

Parti d’une entreprise familiale en ruine voilà près de cinquante ans, devenu multimilliardaire, 

Vincent Bolloré n’est pas homme à se laisser manœuvrer.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste 
 
 Source :   https://www.bvoltaire.fr/
 
ET AUSSI
 

Ils veulent la peau de CNews

Le journaliste d’extrême gauche Kamil Abderrahman, qui multiplie les sorties controversées, rêve que « Le Media » prenne la place de CNews.    Capture d’écran.

Par Didier Desrimais*.  

 

 Cet  article doté de toutes les qualités que nous reconnaissions habituellement à son auteur et que nous avons dites cent fois, est paru dans Causeur le 24 juillet. Nous n’y ajouterons rien. 

Tout y est dit, décortiqué, exposé avec une parfaite connaissance du sujet et un clair positionnement. 

Tout simplement, nous sommes ‘accord !  

 

Attribution des fréquences TNT: le verdict de l’Arcom est imminent.

L’hypothèse du non-renouvellement de la fréquence de CNews par l’Arcom est improbable, mais pas impossible.

 En coulisses, de nombreux journalistes et militants politiques en rêvent encore. Qui sont-ils ?

Dernière minut L’vient d’annoncer que la chaîne C8 perd sa fréquence sur la TNT, ainsi que NRJ12. Les deux chaînes seront remplacées par celles de Ouest-France et de Daniel Kretinsky •

En termes d’audience, CNews est depuis deux mois devant BFMTV, LCI et France Info TV. Son succès est dû aussi bien aux sujets abordés qu’à la qualité des journalistes, chroniqueurs et débatteurs qui se succèdent sur ses plateaux. 

Chaque soir, Christine Kelly et ses « mousquetaires » proposent des analyses documentées sur des sujets politiques, économiques, historiques ou sociétaux.

 Certains rendez-vous hebdomadaires affolent les compteurs : Le « Face à Face » entre Gilles-William Goldnadel et Julien Dray remporte un franc succès, tandis que l’émission « Face à Philippe de Villiers » frôle ou dépasse régulièrement le million de téléspectateurs. 

Au 1er juillet 2024, CNews, qui a connu la plus forte progression toutes chaînes confondues depuis un an, est devenue la 1re chaîne d’info, la 1re chaîne TNT, la 5e chaîne nationale. 

Et ça, ça défrise le système politico-médiatique en place.

 

La pression terrible mise sur Roch-Olivier Maistre

Pour Le Monde, il ne fait aucun doute que CNews doit disparaître. 

Un long papier paru le 17 juillet met subtilement en garde l’Arcom : « la décision qu’elle prendra à l’encontre de CNews et C8 marquera le mandat de son président ». 

 Roch-Olivier Maistre quittera en effet ses fonctions de président de l’Arcom fin janvier 2025. Son mandat sera salué ou hué par la caste médiatico-politique aux manettes selon qu’il sera parvenu ou non à interdire CNews ou C8 sur la TNT. Le quotidien aimerait plus de sévérité envers les dirigeants de Canal + qui, lors de leur audition devant l’Arcom, « n’ont affiché ni humilité ni contrition devant ceux dont dépend leur avenir : les conseillers réunis autour du président Roch-Olivier Maistre ».

 Mettre un genou à terre devant les juges médiatiques ou craindre leur colère, tel semble être le destin des prétendants à la TNT.

 Concernant CNews, il est attendu de leurs dirigeants qu’ils se versent en plus un tombereau de cendres sur la tête.

 Le conseiller Hervé Godechot n’a pas hésité, paraît-il, à mettre les représentants de Canal + en difficulté en leur rappelant les neuf motifs de reproches adressés à CNews en trois ans. 

M. Godechot a fait toute sa carrière dans le service télévisuel public, France 3, France 2 et France Info TV (cette dernière bénéficiant d’une autorisation d’émission sur la TNT). 

Nous supposons que pour Le Monde un tel CV atteste une totale impartialité et éloigne tout soupçon idéologique qui pourrait entacher le travail de M. Godechot au sein de l’Arcom… 

Un autre membre du tribunal de l’inquisition médiatique, Antoine Boilley, n’a pas craint, selon le quotidien, de recadrer CNews – selon la méthode dite du « sentiment d’insécurité » usitée par notre encore actuel garde des Sceaux – sur la manière de traiter les sujets concernant la délinquance et l’immigration : « Comme la météo, il y a la température et il y a le ressenti. Pareil pour la délinquance et l’immigration, il y a les chiffres de la délinquance et le ressenti qui est souvent débattu sur vos plateaux. 

 » Le Monde omet de préciser que M. Boilley a rejoint l’Arcom en février 2023 et que, de 2001 à cette date, son unique employeur a été…

 France Télévisions, où il a occupé les fonctions de secrétaire général et directeur délégué (France 2) puis celles de directeur adjoint du marketing et de la communication pour l’ensemble du groupe. 

La pensée unique règne depuis longtemps sur les ondes d’un service public où près de 80% des journalistes et des dirigeants avouent voter à gauche ou à l’extrême gauche.

 Les obstacles mis en travers d’une chaîne privée ne partageant pas la doxa auront au moins servi à dévoiler la réalité sur les médias et la liberté d’expression dans notre pays. 

Disons-le tout net : cette liberté est un leurre. 

Les rênes du système politico-médiatique sont fermement tenues par des militants de gauche aussi bien que de droite, de cette droite qui n’a jamais su se défaire d’un sentiment d’infériorité face à la gauche culturelle, progressiste et morale, ainsi que par des journalistes sortant d’IEP ou d’Écoles de journalisme entièrement gangrénés par l’extrême gauche et le wokisme.

Ce système ayant pris conscience qu’un petit mais vigoureux grain médiatique pouvait enrayer la machine propagandiste pro-UE, pro-immigration, pro-wokisme, il met en branle tous les moyens possibles pour l’écraser. 

Les censeurs fourbissent leurs armes dans les arrières-boutiques politiques, syndicales ou associatives. 

Inondée de plaintes, de réclamations, de saisines venant principalement de ces arrières-boutiques, l’Arcom est le bras armé à la fois du gouvernement et des ennemis traditionnels de la liberté d’expression, la gauche et l’extrême gauche, lesquelles ravivent ainsi une vieille tradition révolutionnaire, la censure au nom de la juste cause, au nom du bien du peuple, au nom du progrès. 

 

Le Média rêve de piquer le canal de Bolloré

Kamil Abderrahman, journaliste d’extrême gauche du Média (organe mélenchoniste de propagation des idéologies racialistes, immigrationnistes et antisionistes), participe à sa manière brutale à la charge contre les médias « bollorisés ». 

 Il s’est fait une spécialité d’inonder les réseaux sociaux de messages anti-israéliens, surtout depuis le pogrom du 7 octobre 2023. 

Les excès et les mensonges ne lui font pas peur. 

Ainsi accusa-t-il l’armée israélienne d’avoir tué nombre de ses compatriotes le jour fatidique de l’attaque du Hamas à cause d’une « intensité de la riposte » disproportionnée. 

Ainsi appelle-t-il régulièrement au boycott de SFR, propriété de l’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi, lequel était également à l’époque actionnaire majoritaire de BFMTV et I24News, chaînes faisant « l’apologie du génocide des Palestiniens », selon le journaliste mélenchoniste qui considère d’autre part que « l’imam Chalghoumi, Gilles Kepel et Florence Bergeaud-Blackler sont des guignols ». 

Après avoir averti l’Arcom dans un tweet du 16 juillet – « Arcom, on vous observe ! » – à propos de CNews, « cette chaîne de merde », le journaliste militant a profité de l’atmosphère générale anti-Bolloré pour menacer à nouveau récemment l’organisme de surveillance médiatique : « Arcom, lisez bien. 

Maintenant si vous renouvelez la fréquence de cette chaîne raciste qui œuvre tous les jours pour mettre en danger la vie d’une partie de la population française en raison de sa religion, attendez-vous à d’énormes manifestations devant votre siège. »

 On reconnaît là les détestables méthodes d’un certain mouvement, de son leader et de ses sbires. 

Il faut préciser que l’interdiction de diffusion de CNews (ou de C8) sur la TNT arrangerait bien Le Média qui est sur les rangs pour remplacer la chaîne bolloréenne et bénéficie à cette fin du soutien de… Rokhaya Diallo, Guillaume Meurice, Thomas Porchet, Benoît Hamon, Audrey Pulvar et Christiane Taubira, entre autres personnalités ayant signé la tribune « Le Média doit devenir une chaîne de la TNT » parue le 28 juin dans L’Humanité. 

 Il n’est pas certain que les propos comminatoires de Kamil Abderrahman aient été appréciés par les membres de l’Arcom. 

Cela aura-t-il un impact sur leur décision ? Affaire à suivre… 

Quoi qu’il en soit, la dernière délibération de l’Arcom « relative au respect du principe de pluralisme des courants de pensée et d’opinion par les éditeurs de services » éclaire sur ce qu’attend le « gendarme de l’audiovisuel » des chaînes désireuses de jouir d’une des fréquences de la TNT. 

Cette délibération fait suite à la demande du Conseil d’État, lui-même sollicité par l’ONG Reporters sans frontières, exigeant plus de contrôle des chaînes de télé et de radio, surtout de CNews. Le « en même temps » macronien semble avoir présidé aux discussions qui ont mené à l’écriture de ce court manuel de surveillance des médias. 

En effet, en même temps qu’elle affirme que « les éditeurs sont seuls responsables du choix des thèmes abordés sur les antennes et des intervenants » et qu’il « n’est pas question de ficher ni d’étiqueter les intervenants en télé ou radio », l’Arcom prévient qu’elle tiendra compte « de la variété des sujets ou thématiques abordés à l’antenne » et de « la diversité des intervenants dans les programmes ».

 De plus, elle assure qu’elle sanctionnera les chaînes de télé ou les stations de radio si elle constate un « déséquilibre manifeste et durable », par exemple sur « le choix des sujets » – ce qui veut dire en clair qu’elle décidera de la ligne éditoriale qu’un média doit afficher pour éviter des sanctions. 

Et on peut le craindre, cette ligne éditoriale serait globalement celle du système médiatico-politique : diversitaire, immigrationniste, progressiste, écologiste, européiste et woke ! 

 Malheur à ceux qui s’en écartent.

 La France n’est plus le pays de la liberté d’expression mais celui de l’expression médiatique moutonnière, paresseuse et inculte d’une caste qui n’a nullement l’intention d’aller à l’encontre de l’idéologie mondialo-progressiste du moment, laquelle l’assure d’un certain confort intellectuel – même un minimum de culture générale y est superfétatoire et le travail véritable y est inutile – puisqu’il lui suffit de reprendre sans les examiner les dépêches orientées de l’AFP et les analyses du Monde ou de Libération pour être de plain-pied avec elle.

 L’audiovisuel public fait ça très bien, sans barguigner – elle n’a par conséquent rien à craindre de l’Arcom. 

La chaîne CNews rechigne à participer au petit théâtre médiatique de la pensée unique ? Au pire, elle se verra retirer son autorisation d’émettre sur la TNT ; au mieux, elle se verra imposer de nouvelles et draconiennes obligations. 

Quoi qu’il arrive, qu’elle émette sur la TNT ou ailleurs, elle restera sous la surveillance acharnée de ce système politico-médiatique qui parle beaucoup de pluralisme mais supporte de moins en moins la contradiction.    ■ 

 Par DIDIER DESRIMAIS


 

Didier Desrimais

* Amateur de livres et de musique, scrutateur des mouvements du monde.

 

 jmlb
 
Avant sa disparition programmée ???



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