lundi 22 juillet 2024

COMMENT MÉPRISER À CE POINT LA PAROLE DE 11MILLIONS DE FRANÇAIS ???

 


REVUE DE PRESSE !

François Marcilhac : 

Une victoire à la Pyrrhus ?


Par François Marcilhac.

Le feuilleton de l’été est manifestement politique. 

Et il aura commencé dès le début du mois de juin, avec les élections européennes et la décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale.

 Tiendra-t-il encore les Français longtemps en haleine, alors que les Jeux olympiques vont bientôt faire l’actualité ?

 Ne soyons pas dupes : sans être un génie politique ni même un stratège de haut vol, Macron n’a pas choisi au hasard le prétexte des européennes pour dissoudre, car le calendrier lui permettait justement, en cas d’assemblée sans majorité identifiable, ce qu’il n’était pas difficile de prévoir, de laisser du temps au temps, autrement dit de laisser pourrir la situation. 

Sera-ce au profit du bloc central ?

 Il l’espère et les prochaines semaines le diront.

 Il est clair, toutefois, que l’arc républicain s’est d’autant plus fortement recomposé au sein de l’Assemblée que le pays légal a eu peur, une peur surjouée, assurément, mais qui a tout de même vu le RN progresser et même avoir un allié. 

Les LR dits canal historique se sont vendus à la Macronie pour un poste de vice-présidente, une Macronie qui a même réussi à rafler la grande majorité des présidences de commission (six sur huit )… tout en se laissant avoir par la gauche et l’extrême gauche qui ont réussi à obtenir la majorité au bureau, ce qui n’est pas sans conséquence.

 Les députés RN n’auront qu’à bien se tenir : le bureau décide des sanctions.

« Zone de non-droit », l’Assemblée ? 

Marine Le Pen a eu raison de fustiger le fait que le RN et ses alliés n’aient obtenu aucun poste à responsabilité, et ce contrairement à la lettre même du règlement de l’Assemblée. 

Mais qui pour le faire appliquer ? Le bureau lui-même. On tourne en rond.

Quelle leçon retiendront les Français de ce mauvais feuilleton politique de l’été ? 

Que le pays légal les méprise ouvertement en faisant de 11 millions d’électeurs des citoyens de seconde zone.

NFP, Macronie et Républicains croient avoir remporté le gros lot en se mettant ainsi d’accord pour ostraciser un tiers de l’électorat français et rester entre gens de bonne compagnie.

 Ils montrent surtout leur aveuglement : ce n’est pas en leur tournant le dos qu’on évacue les problèmes. 

Or la progression continue du RN est bien l’expression non seulement d’un malaise mais d’une angoisse existentielle justifiée.

 Que le RN soit ou non à la hauteur de cette mission historique – répondre à cette angoisse pour sauver le pays –, est une autre histoire. 

Mépriser à ce point la parole des Français est, en revanche, non seulement d’une profonde lâcheté, mais surtout d’une incalculable bêtise.

 Et croire qu’on va pouvoir tranquillement revenir à ses petites préoccupations politiciennes – les seules qui intéressent le prétendu arc républicain – est d’une rare prétention. 

La victoire d’un pays légal aussi méprisant – et méprisable – et aussi aveugle pourrait bien n’être qu’une victoire à la Pyrrhus.   ■ 

 Par FRANÇOIS MARCILHAC

 

ET AUSSI

Guillaume Roquette, lui aussi… « Les Élites et les proscrits » 

(Figaro Magazine, semaine en cours)


Par Guillaume Roquette.

 

 

N’alourdissons pas d’un long commentaire ce bref et courageux éditorial. 

Deux remarques pourtant : une symétrie trop marquée entre classe de ploucs périphériques non diplômés et déclassés versus élites sachantes et opulentes, nous paraît devenir un peu lassante, discutable et peut-être en voie d’obsolescence.

 Les chiffres et les sondages nous ont dit ces derniers temps que des glissements substantiels des classes dirigeantes ou élevées vers le RN sont devenus réalité.

 Quant aux élites, la contestation de leur compétence, de la valeur de leurs diplômes, de leur culture ou inculture, et, surtout, de leurs résultats, cette contestation, donc, est devenue assez générale, y compris, bien sûr, au delà des 11 millions d’électeurs du RN.  

 Deuxième remarque : Guillaume Roquette se croit tenu de noter que « la proscription du RN est peut-être justifiée politiquement« . Peut-être en effet.

 Mais alors que dire des politiques menées jusqu’à ce jour  par les proscripteurs du RN ? Les résultats sont là et sont tangents à la catastrophe.       

    

Le contraste est saisissant. 

Au moment où les Français qui ont voté pour le Rassemblement national ont quelques raisons de se sentir ostracisés (on a même voulu écarter leurs députés des postes hiérarchiques de l’Assemblée nationale, en violation de tous les usages républicains), Donald Trump vient d’introniser en grandes pompes un des héros de l’électorat populaire américain. 

Le candidat républicain à la présidentielle a en effet choisi le sénateur de l’Ohio James David Vance comme vice-président, s’il est élu en novembre prochain. 

Né dans une famille pauvre, brillamment diplômé de Yale et financier multimillionnaire, Vance s’est érigé depuis son entrée en politique en défenseur acharné de l’homme blanc non diplômé, victime de la désindustrialisation et méprisé par les élites.

Aux États-Unis, les préoccupations de cette population défavorisée (que Hillary Clinton nommait avec dédain « les déplorables ») sont au cœur de la campagne présidentielle.

 Tandis que chez nous, au contraire, « la France d’en bas » est victime de ce que le grand géographe Christophe Guilluy appelle « le nihilisme d’en haut ».

 En effet, pour les classes supérieures de notre pays, le peuple et la majorité ordinaire n’existent pas, il faut juste faire barrage à ceux qui s’en réclament pour faire disparaître le sujet.

 L’insécurité n’est qu’un sentiment, le refus de l’immigration une phobie, le rejet de la mondialisation un enfantillage.

 

Comment expliquer cette relégation ? La première cause est évidemment géographique : la France périphérique (l’expression est de Guilluy) ne croise plus jamais celle des métropoles. 

Chacun vit dans sa bulle.

 Mais on peut aussi évoquer une fracture des valeurs. 

Aux États-Unis, toutes les classes sociales se retrouvent autour du drapeau et d’une fierté nationale partagée. En France, le patriotisme est au contraire une valeur ringarde chez les élites.

 L’historien Patrick Boucheron, co-concepteur de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, se félicite ainsi de ne pas avoir fait un spectacle qui aurait pu être « une leçon d’histoire adressée au monde par la France » ou « une ode à la grandeur ». 

Il a choisi pour référence la cérémonie du bicentenaire de la Révolution française, qui avait « déjoué les stéréotypes nationaux » et prôné « le métissage planétaire ». 

Seuls le défilé et les festivités du 14 Juillet échappent encore à cette déconstruction en règle, et c’est sans doute pour cela que ces célébrations sont si populaires dans le pays.

La mise à l’écart des classes défavorisées est aussi une réalité électorale.

Moins les Français sont diplômés et plus ils votent pour un parti, le Rassemblement national, qui est exclu des responsabilités nationales. 

Cette proscription est peut-être justifiée politiquement mais elle n’en demeure pas moins un vrai danger pour la cohésion de notre pays.  


Par 

Directeur de la rédaction du Figaro Magazine

 

Source et Publications :    https://www.jesuisfrancais.blog/2024/07/22





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Un véritable braquage démocratique! 
 Nos 11 millions d’électeurs ont été privés de représentation au bureau de l’Assemblée nationale. 
 Leur vote ne vaut donc rien et ne sert à rien ?
 Pire, rien ne change et on recommence avec les mêmes. 
 Notre seule boussole: les Français, la  !
 

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