TRIBUNES LIBRES !
Les médias et l’embarrassante idéologie du tyrannicide
La réaction de l’idéologie médiatique dominante à
l’assassinat raté de Donald Trump doit être analysée au regard de la
valorisation du tyrannicide.
Idéologie dominante et tyrannicide
Passé un moment de sidération entre émotion et admiration
obligatoire, car comment faire autrement, on s’est vite dirigé vers
autre chose.
Cet autre chose se résume dans le non-dit, mais en le disant tout de
même, que malgré tout il est le responsable de ce qui lui est arrivé par
sa violence politique et son soutien aux Américains porteurs d’armes.
Un moment, les médias français ont cru que l’oreille touchée allait
changer le cerveau de Trump et en faire un modéré rassembleur.
Cela n’a
duré que jusqu’à la désignation de son vice-président, plus radical et
image du petit Blanc de l’Amérique profonde.
En fait, l’idéologie dominante est plutôt favorable au tyrannicide,
mais n’ose pas le dire.
Ah ! si Hitler avait été assassiné !
Très
souvent, dans l’histoire, c’est au nom de la liberté et de la défense du
bien que l’on assassine.
Le tyrannicide valorisé
Le tyran gouvernant populiste de la Grèce antique est devenu un terme
péjoratif, l’histoire ayant été racontée par ses ennemis qui sont allés
jusqu’à approuver son élimination physique pour, par la mort d’un seul,
épargner le plus grand nombre.
Faux calcul de César à Sarajevo,
débouchant sur guerres civiles ou guerres mondiales.
L’attentat contre
la Couronne austro-hongroise au nom de la liberté des peuples opprimés a
provoqué la guerre mondiale où l’Europe a sombré à jamais et débouché
sur des régimes bien plus totalitaires et meurtriers.
Le tyrannicide se
retourne presque toujours contre l’idéal qui le justifie.
Le tyrannicide
est un terme qui vient de la Grèce antique.
À Athènes, un décret de −
410, faisant suite au renversement du régime des Quatre-Cents, absout
tout assassin de tyran de représailles judiciaires ou religieuses.
Sa
théorisation aux époques postérieures inclut son débat dans la
scolastique médiévale (Thomas d’Aquin) et moderne (père de Mariana)
lequel représente sans doute un des précédents intellectuels aux
révolutions.
Le tyrannicide est un des sujets récurrents de
l’indépendance des États-Unis.
On y trouve quelques apologies sur
l’élimination des tyrans. Ainsi, cette phrase attribuée à Thomas
Jefferson : « L’arbre de la liberté doit être revivifié de temps en
temps par le sang des patriotes et des tyrans », ou la devise de l’État
de Virginie : « Sic semper tyrannis »
(« Ainsi en est-il toujours des tyrans »), proposée par George Mason (source : Wikipédia).
Qui peut penser que les amis de la démocratie n’approuveraient pas
une élimination physique de Poutine ?
Ils ne cessent de le souhaiter
faute d’obtenir le même résultat par une maladie incurable.
Pour Trump,
c’est plus ambigu, mais il est bien désigné depuis des mois comme un
ennemi du bien qu’il faut éliminer… par le vote, les juges ou quoi
d’autre encore ?
Un dictateur en devenir doit être stoppé pour sauver le
peuple qui le veut et se trompe donc.
Le tyrannicide veut le bonheur du
peuple contre le choix du peuple.
La démocratie dogmatique et
totalitaire du bien a bien du mal avec l’idéologie du tyrannicide
qu’elle ne peut faire sienne mais qu’elle ne récuse jamais clairement.
Par Pierre Boisguilbert
20/07/2024
Contributeur
régulier de Polémia, Pierre Boisguilbert est journaliste spécialiste
des médias et chroniqueur de politique étrangère.
ET AUSSI
Fight !
La France cherche un Trump, désespérément
L’image a fait la une du magazine Time et le tour
du monde par la même occasion.
On y voit Donald Trump se relevant de son
attentat, le visage en sang et levant le poing en signe de défi, sur
fond de bannière étoilée.
L’image est un chef-d’œuvre du genre, mais
elle contient aussi un message politique fort.
Le poing levé a ainsi été
repris lors de la convention républicaine qui a suivi, accompagné du
slogan « Fight » : lutte, combat, bataille en français.
Un cri qui horrifie les journalistes français, ce qui est bon signe.
Fight ! La politique est un combat
Car ce poing levé n’est pas le poing de la gauche qui symbolise depuis le XIXe siècle l’appel à la haine sociale et à la lutte des classes.
Non. C’est le poing du refus de la fatalité qu’incarne le parcours
politique atypique de Donald Trump.
Et c’est le poing de la lutte contre
l’État profond. Fight !
On ne doit pas faire preuve de naïveté
mais de détermination, car la politique est aussi un combat.
Et parce
que nos adversaires sont prêts à tout.
Il s’en est fallu en effet de quelques millimètres pour que Trump échappe à la mort.
Cela tient du miracle pour certains, comme pour l’attentat contre saint Jean-Paul II en 1981.
Donald Trump s’est donc presque relevé d’entre les morts pour marcher
victorieusement vers son second mandat, ce dont de moins en moins de
gens doutent désormais aux États-Unis, pays qui reste encore religieux
dans ses fondements, malgré la décadence de ses mœurs.
La fortune sourit aux courageux
Fight ! Trump incarne ceux qui ne s’avouent jamais vaincus, qui ne s’excusent de rien et qui ne cèdent rien.
Donc ceux qui sont forts.
Et, comme par hasard, les balles n’ont pas plus d’effet sur lui que les juges, les journalistes ou la diabolisation.
Tout a été tenté contre lui mais rien n’a réussi à ce jour. La fortune sourit aux audacieux, disaient les Romains : Audaces fortunat juvat.
Elle sourit aussi aux courageux.
« Oui, mais a-t-il de la chance ? », demandait Napoléon à ceux qui lui proposaient une nomination d’officier général.
Car sans la chance on n’arrive à rien.
Fight ! Une leçon à méditer
Fight ! Voilà une leçon que ce qui reste de la droite en France ferait bien de méditer.
Ne rêvons pas : Trump ne se battra pas pour nous mais pour les
États-Unis et il a bien raison : l’avenir est aux nations, aux peuples
et aux civilisations.
Pas aux mondialistes, qui sont les mêmes des deux
côtés de l’Atlantique : bavards, la tête dans les nuées, hypocrites,
menteurs, intéressés, nihilistes, violents et belliqueux.
Hélas ! en France, nous n’avons produit aucun Trump, mais des Macron, des Attal et des Le Maire à la pelle.
En 2023, la France était troisième au classement mondial UBS-Crédit
Suisse pour le nombre de milliardaires : mais aucun ne brave les balles
dans l’arène politique comme Trump.
En France, on manque non seulement de pétrole mais surtout d’hommes
courageux, qui ne se complaisent pas dans la défaite, le dénigrement ou
la prudente influence.
Cherche un Trump désespérément
Plus de 11 millions de Français viennent de se faire insulter et
voler leur victoire électorale par la macronie et ses magouilles
politiciennes avec la gauche et LR. Et l’on viole de plus en plus
ouvertement le prétendu « État de droit » et singulièrement la
constitution : que ne fera-t-on en 2027 ?
Pendant que notre pays s’enfonce dans le chaos puisque l’agenda est de rendre la France ingouvernable de l’intérieur pour la gouverner de l’extérieur ou sur le mode ukrainien, via le dictatorial article 16.
Mais qui se lève contre ce véritable viol national ?
Personne,
sinon quelques compères de gauche, les hypocrites soutiens et profiteurs
de la macronie, de Mme von der Leyen et du Système.
Car, à droite, on fait une fois encore profil bas.
Les éternels cocus
se préparent à partir en vacances ou à regarder les JO.
On reconnaît
même avoir fait des « erreurs », ce qui augure déjà de nouvelles
capitulations, qui auront le même effet que les précédentes.
Mais, à
droite, en France, on ne fight jamais.
Alors, sans trop y croire, la France recherche un Trump, désespérément…
Par Michel Geoffroy
20/07/2024
Michel
Geoffroy, énarque, essayiste et contributeur régulier de Polémia depuis
sa création, a notamment publié, en collaboration avec Jean-Yves le
Gallou les différentes éditions du Dictionnaire de Novlangue, ainsi que La superclasse mondiale contre les peuples, La Nouvelle Guerre des mondes ou encore Le crépuscule des Lumières (Via Romana).
Source et Publications : https://www.polemia.com/
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