[SATIRE À VUE]
Les riverains de la fusillade de Rennes font une farandole

À Rennes, les habitants du quartier où une fusillade fit quatre blessés se réunissent sur le parvis pour faire une farandole.
Le dépôt de bougies et de peluches qui suit tout épisode sanglant a pris un coup de vieux.
En juin 2024, la ville d'Annecy avait tenté la boîte à musique lors de la cérémonie qui suivit l'attaque au couteau survenue dans un square.
« Parlez-moi d'amour » était interprété par une chanteuse tournant la manivelle de l'instrument devant un micro.
L'innovation ne fut pas reprise.
La niaiserie atteignait un sommet, mais l'investissement dans des milliers de boîtes s'annonçait coûteux.
À Rennes, les habitants du quartier où eut lieu la récente fusillade proposent une indignation sans frais.
Adieu bouquets, ballons et chandelles hors de prix, les riverains réunis sur le parvis se donnent la main et se lancent dans une farandole.
Les enfants jubilent.
Un tour de balançoire pour exprimer sa colère contre l'inaction du gouvernement et on rentre regarder T'choupi à la télé.
Les parents ont dit que le visionnage du dessin animé serait en réaction à la violence qui sévit aux quatre coins de la ville.
Des éléments plus radicaux menacent de diffuser à tue-tête des chansons de Chantal Goya.
Barbe à papa et papier crépon
L'équipe municipale signale que tous les participants sont sortis indemnes de la farandole.
Nulle main ne fut broyée par l'émotion, nulle larme ne provoqua de court-circuit dans les tableaux électriques défoncés par les dealers.
Les experts ont estimé la chaîne humaine à 95 mètres de long sur 55 centimètres (calcul effectué au plus large d'un participant).
Annecy attend sa prochaine attaque en découpant des petits bonhommes dans du papier crépon.
La gauche à prévenu : l'infantilisme sera proportionnel à la fréquence des actes de barbarie.
Des hochets contre les kalachnikov, des barbes à papa pour dénoncer l'islamisme.
Le mot d'ordre mobilise les troupes.
Au PS, les livraisons de sucre se succèdent, les écologistes font rentrer du miel.
Marine Tondelier butine tout ce qui porte pétales.
Les farandoles qui tuent toute esquisse de réflexion seront agrémentées de lancers de bonbons fabriqués par les partis de gauche.
Du made in France, de la confiserie bio garantie sans adjonction de matière grise.
Sur les réseaux sociaux, les moqueries se mêlent à l'indignation.
« Jusqu'où vont-ils descendre ? » est la question qui hante les esprits.
Tous d'imaginer les trafiquants derrière leurs fenêtres regardant ce pitoyable élan populaire.
Les médias de nous informer sur le profil des assaillants.
Seul Le Parisien ose murmurer que l'un d'entre eux est de nationalité congolaise.
Les autres, promis-juré, sont originaires de la région parisienne et de la région de Tours.
Préfèrent-ils une kermesse ou un bal costumé ?
Une chaîne humaine ou une ronde enfantine ?
Un sondage est en cours.

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