Chère Madame, cher Monsieur,
Le
retour des beaux jours nous fait un bien fou ! Le ciel dégagé, les
bourgeons sur les branches, la douceur du soleil l’après-midi…
Nous en avions tous besoin !
Mais le retour des beaux jours, pour beaucoup de Français, s’accompagne aussi d’une nuisance tout à fait odieuse.
Une
pratique qui se développe depuis plusieurs années qui empoisonne la vie
des honnêtes gens.
Une pratique qui les met même en danger.
Il s’agit des rodéos urbains.
Le rodéo urbain est d’après le site du ministère de l’Intérieur “un
délit commis sur la voie publique avec des véhicules motorisés
(deux-roues, voitures, quads).
Il consiste à adopter une conduite
répétant de manière intentionnelle des manœuvres dangereuses et violant
le code de la route (acrobaties, zigzags dangereux, emprunt des
trottoirs, etc.).
Cette pratique
est un réel danger pour les riverains et les usagers, comme pour le
conducteur de l'engin.
De plus, elle trouble la tranquillité du quartier
par des nuisances sonores.”
C’est
le moins que l’on puisse dire…
Et cette semaine, c’est la maire de
Montgeron, une commune de l’Essonne qui en a été victime.
Il zigzaguait entre les enfants
Sylvie
Carillon était en train de vérifier l’élagage des arbres dans un parc
communal avec l’un de ses adjoints, lorsqu'elle constate qu’un “jeune”
roule à scooter sur la pelouse.
« Il zigzaguait entre les enfants, les chiens et les groupes, c’était très dangereux et, bien sûr, illégal » dixit Madame le maire, qui possède le statut d’officier de police judiciaire dans sa commune.
Le jeune homme roule donc sans casque, a une passagère et avance sur l’herbe.
«
Avec mon collègue, on est allés au-devant de ce jeune pour lui dire de
s’arrêter, tout en annonçant ma qualité de maire. Il n’a rien écouté et
nous a foncé dessus. »
Sylvie Carillon est projetée à terre, se relève avec une douleur au coude et « quelques bleus ».
Cela
aurait pû être bien plus grave… J’ai en tête l’accident de la petite
Kamilya, âgée de 7 ans, qui a été percutée par un chauffard à scooter
l’été dernier à Vallauris.
Elle traversait sur le passage piéton avec
son frère et est morte sur le coup.
Quel drame.
Sylvie
Carillon a bien sûr déposé plainte et une enquête pour « violences
volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique » a été
ouverte.
Le pilote présumé du scooter serait
un garçon de 16 ans originaire du Val-de-Marne mais il est, au moment où
je vous écris, toujours introuvable...
Vous
le savez, ces rodéos ne sont pas un simple amusement, ils sont une
manière pour les voyous qui pourrissent la vie des quartiers de
s’approprier l’espace public.
Ils sont une
manière de montrer qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent en toute
impunité et d’intimider les autres habitants, de s’en prendre même à la
maire d’une ville. Ils sont une manière de dire « ici, c’est moi qui
fais la loi ».
L’année dernière, Amaury Bucco, journaliste de CNews, avait très bien résumé les choses :
“Les
rodéos ne sont pas seulement un moyen de tuer le temps (et les piétons
qui traversent !), c’est aussi une façon de se faire remarquer dans le
quartier pour monter dans la hiérarchie.
On se fait respecter car on
prend des risques, on n’a pas peur de la police.
Ce n’est pas juste un
divertissement mais un premier pas dans la délinquance, un début de
carrière.”
C’est pourquoi, il faut impérativement retrouver le jeune homme qui a renversé Sylvie Carillon pour le punir immédiatement et sévèrement.
Une peine exemplaire serait un message à faire passer à tous les adeptes des rodéos urbains.
Malheureusement,
il y a fort à parier que l’inverse va se produire.
Si le jeune homme
est retrouvé, on s’apercevra sûrement qu’il est déjà connu de la
Justice.
Que sa carrière dans la délinquance est déjà bien entamée.
Et
la Justice, à tous les coups, lui offrira encore une nouvelle chance de…
recommencer.
Notre système judiciaire encourage la récidive.
La justice française ne veut plus et ne sait même plus punir.
C’est cela le laxisme.
Pourtant, en ce qui concerne les rodéos urbains, la loi est plutôt ferme.
La loi du 3 août 2018 prévoit
un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende, deux ans et 30 000
euros d’amende si les faits sont commis en réunion.
La confiscation du
véhicule et la suspension du permis pour trois ans sont également
prévues.
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