UE : Dix millions d’euros pour la propagande islamiste du « Coran européen »

Dévoilé par le JDD le 13 avril dernier, le projet « EuQu » (pour « Coran européen ») date pourtant de 2019, ce qui en dit déjà long sur l’opacité dans laquelle sévit l’Union européenne, y compris sur des sujets « sensibles ».
Or, c’est ici non seulement le fond de l’affaire qui n’a pas tardé à faire polémique, mais aussi les sommes en jeu, le Coran européen, dont le déploiement doit s’achever en 2026, ayant été doté d’un budget plus que conséquent de près de dix millions d’euros (9.842.534 euros exactement).
Cette dotation est parmi les plus généreuses d’un programme de l’Union européenne baptisé « Excellence scientifique » dont l’objectif déclaré est de combler le « retard pris dans la course à la production scientifique de pointe et d’excellence », notamment par rapport aux Américains.
Remise en cause de la culture européenne
Jusque-là, il n’y a guère à redire sur les bonnes intentions affichées.
Et dans son intitulé initial, EuQu affiche pour objectif d’expliquer « comment le Coran a influencé la culture et la religion en Europe, entre 1150 et 1850 ».
Sauf qu’une visite plus approfondie du site dédié permet d’en savoir plus sur les intentions réelles : « Notre projet repose sur la conviction que le Coran a joué un rôle important dans la formation de la diversité et de l'identité religieuses européennes médiévales et modernes et continue de le faire. »
Voilà qui change la perspective.
Il ne s’agit plus seulement de la simple description d’une influence au cours des siècles, comme il en a toujours existé entre voisins géographiques.
Un peu plus loin, on apprend en effet que « EuQu cherche à remettre en question à la fois les perceptions traditionnelles du texte coranique et des idées bien établies sur les identités religieuses et culturelles européennes ».
Et l’ambition des auteurs ne s’arrête pas là, puisqu’ils précisent que le « projet aborde les questions urgentes et actuelles en Europe et promet d'ouvrir de nouvelles perspectives sur nos sociétés multireligieuses ».
Voilà un bien beau verbiage scientifique qui cherche à peine à édulcorer un projet de remise en cause radicale de la vision partagée par les pays occidentaux de leurs racines culturelles et religieuses communes au profit d’une hégémonie islamique qui serait d’autant plus acceptable et acceptée qu’elle serait légitimée par une influence multiséculaire, aussi constante que douce et bienveillante.
Ces révélations n’ont évidemment pas tardé à provoquer une ample levée de boucliers, à droite.
L’eurodéputé RN et ancien directeur de l’agence Frontex, Fabrice Leggeri, est vite passé à l’action.
Au moment où nous écrivons, il n’a pas pu répondre aux sollicitations de BV, mais comme il l’a indiqué sur X : « Face aux révélations du JDD sur le projet « Coran européen » financé par l’UE, j’ai saisi la Commission européenne par une question écrite.
L’argent des Européens ne doit jamais servir à réécrire notre Histoire au profit de l’islamisme ! »
En attendant de connaître la réponse d’Ursula von der Leyen sur le
sujet, qui a six semaines pour s’exécuter, il est intéressant de se
pencher sur le profil des auteurs, issus principalement d’universités
espagnole, italienne, danoise et française.
Et notamment d’un certain John Tolan, professeur d’histoire médiévale à l’université de Nantes, dont le JDD nous apprend qu’il aurait admis que « parler de Coran européen, c’est un peu une provocation », et même parler de « récidive », ayant coécrit avec Cécile Deniard un ouvrage intitulé Mahomet l’Européen, en 2018 (aux Éditions Albin Michel).
Et le parcours de cet universitaire serait jalonné d’une constante proximité avec les activités des Frères musulmans et les orientations stratégiques des milieux fréristes.
Ces mêmes milieux qui ont tenté, sans succès, de décrédibiliser et invisibiliser les travaux de l’universitaire Sylvain Gouguenheim.
Ce dernier, auteur d’un ouvrage de référence, Aristote au mont Saint-Michel : Les racines grecques de l'Europe chrétienne (Éditions du Seuil), y a en effet prouvé que l’héritage culturel grec n’a pas majoritairement été transmis à l’Occident via des traductions arabes, remettant en cause les tentatives d’hégémonie culturelle des milieux islamiques et général, et fréristes en particulier.
Islamisation de la connaissance
Réagissant, sur X, aux révélations sur le projet EuQu et faisant référence à son ouvrage Le Frérisme et ses réseaux (Éditions Odile Jacob), Florence Bergeaud-Blackler (docteur en anthropologie et chercheur au CNRS) a estimé que « cela s’appelle l’islamisation de la connaissance, c’est au programme des Frères musulmans et c’est financé par l’Union Européenne ».
Et la spécialiste du frérisme de s’insurger ensuite « contre ces "phénoménologues" comme John Tolan cité ici qui vont présenter leurs résultats aux Frères musulmans, sachant très bien ce qu'ils vont en faire. Et s'ils ne le savent pas, c'est aussi grave. »
Florence Bergeaud-Blackler précise par ailleurs que « ce projet emploie la chercheuse de l'université de Copenhague Naima Afif, la traductrice des textes de Hasan el-Banna (le fondateur des Frères musulmans) dans un livre édité par les Éditions Tawhid, fondées en 1990 par l'Union des jeunes musulmans (section jeunesse Frères musulmans) ».
Et d’exclure, donc, « que John Tolan […] ne sache pas qui sont l'IESH et Musulmans de France devant lesquels il présente ses travaux ».
Le projet EuQu comprend plusieurs productions très concrètes, ouvertes sur le grand public.
Des expositions, dont deux en cours à Tunis et Vienne, d’autres à venir à Budapest, Grenade, Rabat, au Vatican (sic), Lyon et, cet été, à Nantes.
Une autre expo, virtuelle celle-ci, est aussi annoncée.
Signalons aussi la sortie d’un livre, Le Coran européen, de John Tolan, Naima Afif et Jan Loop (aux Éditions Hermann), ainsi que d’une bande dessinée pour enfants, Safar, l’histoire du Coran en Europe (aux Éditions Petit à Petit), dont la sortie est prévue le 23 avril.
Tout cela ressemble à une offensive.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire