jeudi 5 décembre 2024

LE GOUVERNEMENT BARNIER EST TOMBÉ SOUS LA CENSURE ! ET APRÈS ?

 


REVUE DE PRESSE 

4 décembre 2024 : le gouvernement Barnier tombe sous la censure

assemblée nationale

La droite de Marine Le Pen et d’Éric Ciotti a fait trembler, ce soir, les colonnes du palais Bourbon. 

L’Histoire retiendra peut-être cette mutinerie des députés contre un budget (PLFSS) de centre mou qui marquait des inflexions grâce à la présence du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau mais refusait de rompre avec la doxa qui a mené la France au désordre et à la ruine. 

Plusieurs orateurs le relèveront : « Pour la première fois depuis 62 ans, un gouvernement risque d'être renversé », dira Laurent Wauquiez, quelques minutes après que Marine Le Pen lui a vigoureusement passé le gant de crin.

 On ressent ce mercredi, dans le chaudron de velours rouge et de bois qui abrite la représentation nationale, le climat spécial des heures marquantes pour le pays.

« Ambitions personnelles et manœuvres de pouvoir »

Il est 17h04. La présidente du RN monte au perchoir, le visage grave, résolu.

 Jamais ce parti, durant sa longue existence, n'a eu l'occasion de renverser un gouvernement.

 Une partie des sympathisants du RN craint, du reste, les conséquences de cette décision et s'y oppose.

À leur intention peut-être, au pupitre, Marine Le Pen redit ce qui a guidé la décision de mettre fin à « un gouvernement éphémère » : elle exigeait la maîtrise des dépenses, le souci de ses onze millions d'électeurs, la prise en compte des souffrances du pays.

 Mais c'est la dernière préoccupation, explique-t-elle, de ce « socle commun miné par les ambitions personnelles et les manœuvres de pouvoir qui le rongent ». 

Elle accuse sans ménagement le gouvernement Barnier de « sectarisme ». 

Pour Marine Le Pen, c'est simple : prolonger Barnier, c'est « prolonger l'hiver technocratique attaché au pouvoir d'Emmanuel Macron » et ses « faillites » migratoire, sécuritaire, fiscale et européenne.

À ce stade, la fille de Jean-Marie Le Pen cherche à montrer qu’elle n’est pas l’étatiste aveugle décrite par ses adversaires politiques de la droite et du centre.

 Le RN réclamait une rupture, rappelle-t-elle : le budget proposé s'inscrit dans la continuité des cinquante dernières années, celles du déficit abyssal. 

Dans la ligne libérale digne de Le Pen père, la présidente des députés RN rappelle la première de ses cinq priorités : « dégraisser l'État » et le recentrer sur ses missions régaliennes. 

Ce que promet Trump et ce que fait le libertarien Xavier Milei en Argentine.

 Barnier n’a pas tranché : « l'impôt, l'impôt, toujours l’impôt », attaque Le Pen, répondant ainsi à ceux qui la mettent avec le NFP dans le sac des étatistes irresponsables. 

Elle évoque les retraites et balaye « un budget technocratique sans cap ni vision, qui ne fait que dévaler la pente ».

Macron, Président destructeur

Contredisant la version d’un Barnier, Marine Le Pen n'a constaté que « de petits pas timidement et tardivement tentés qui ne sont pas des concessions mais des miettes ». 

Conclusion : « La politique du pire, c'est de ne pas censurer un tel gouvernement, un tel effondrement », exécute Le Pen, qui tourne soudain ses flèches vers Emmanuel Macron, stigmatisant ce Président « qui s'est ingénié sans discontinuer à déconstruire tout ce qu'il pouvait » : la préfectorale, le corps diplomatique...

Marine Le Pen n'appelle pas formellement à la destitution, « je laisse cela aux cheguevaristes de carnaval qui sans nul doute se reconnaîtront », lance-t-elle à l'intention de la gauche.

 Mais si Macron décide de rester à l’Élysée, il devra se résoudre « au respect de l'Assemblée nationale, des élus, des citoyens, de la logique démocratique », menace-t-elle. 

Les oreilles de l’hôte de l’Élysée, invité à se faire petit, ont dû siffler. 

Joindre ses voix à celles des élus NFP, c'est pour elle un simple outil pour éviter l'application d'un « budget toxique », explique-t-elle.

 « Nous ne les considérerons jamais comme des alliés », prévient Marine Le Pen, avant de voter pour un texte qui ne la ménage pas... 

Elle rappelle, au passage, que ceux qui lui font la leçon ont eu moins d'états d'âme face aux désistements LFI-LR-macronistes, lors des dernières législatives.

Marine Le Pen retrouve un souffle épique pour dire sa volonté de « renouer avec le sursaut et la grandeur avant que se profile la grande alternance. 

Ce jour viendra bientôt. Ce sera là le choc d'espérance qu'attend la France. »

 La droite se lève et applaudit longuement, debout.

« Seule la censure peut protéger les Français »

 

Ce n'est pas fini. Après les propos de Wauquiez et Vallaud, Ciotti reprend la sulfateuse et remet le couvert. 

Il dénonce « un budget socialiste », considère que les lignes rouges fixées il y a six mois, lorsqu'il présidait les LR, ont été franchies et revient sur « l'accord de la honte » au second tour des législatives. 

Lui aussi dénonce un budget récessif et un pouvoir incapable de faire des économies, soutenu par une « pseudo-droite » qui s'est reniée et sombre dans une taxation aveugle des Français qui travaillent. Wauquiez subit...

Pour Ciotti, « seule la censure peut protéger les Français de votre budget récessif », lance-t-il à Michel Barnier, et il remarque avec perfidie, toujours à l'intention de la droite, que, ce mercredi, les marchés financiers ont été davantage rassurés par l'hypothèse de la fin du gouvernement Barnier que par la perspective de la censure. 

À 20h28, le résultat tombe : les députés censurent le gouvernement Barnier par 331 voix - il en fallait 288. 

Le 4 décembre restera peut-être comme une étape dans la rupture d'une partie des représentants du peuple avec ce centre mou tout-puissant en France depuis de Gaulle et Pompidou.

 Mais, quoi qu'en dise le RN, la censure du gouvernement Barnier ouvre une période d'incertitude pour la France.

 Le visage attentif et réjoui de Mélenchon, présent dans les tribunes de l'assemblée pendant les débats, rappelle que la menace d'un gouvernement avec l'extrême-gauche n'est pas écartée.

Marc Baudriller
PAR Marc Baudriller
 
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste 
https://www.bvoltaire.fr 

ET AUSSI

La valse des ministères : Retour à l’ornière parlementaire

Par Aristide Ankou.

Aujourd’hui, tout le monde trouve très grave, ou affecte de trouver très grave, la chute du gouvernement Barnier, mais vous verrez que très vite l’habitude de la valse des ministères sera prise, ou plutôt reprise, puisqu’il ne s’agit guère que d’un retour à ce qui, pendant fort longtemps, a été le mode de fonctionnement considéré comme normal de nos institutions républicaines.

On a oublié quelle ténacité, quelle somme de persévérance, de force, de ruse et de chance il a fallu à de Gaulle pour nous faire sortir de l’ornière du parlementarisme à la française. 

Ça tombe bien, nous allons le redécouvrir.

« Pendant douze ans, leur système fit donc, une fois de plus, ses preuves. (…) 

Dix-sept présidents du conseil, constituant vingt-quatre ministères, campèrent tour à tour à Matignon. (…)

 Quoique chacun d’eux pût tenter, le pays et l’étranger assistaient donc au spectacle scandaleux de “gouvernements” formés à force de compromis, battus en brèche de toutes parts à peine étaient-ils réunis, ébranlés dans leur propre sein par les discordes et les dissidences, bientôt renversés par un vote qui n’exprimait le plus souvent que l’appétit impatient de candidats aux portefeuilles, et laissant dans l’intervalle des vacances dont la durée atteignait jusqu’à plusieurs semaines. »  ■   

Par ARISTIDE ANKOU

* Précédemment paru sur la riche page Facebook de l’auteur, (le 4 décembre 2024).  

Aristide Ankou

Source : https://www.jesuisfrancais.blog/2024/12/05

 

ET AUSSI

Le Parti de la France

 
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La censure du gouvernement Barnier n’est pas simplement un événement politique de circonstance. 
 
Elle est la conséquence logique et inéluctable d’un système qui, depuis des décennies, trahit les aspirations profondes des Français.
 
 Nous assistons à l’effondrement d’un régime fondé sur des illusions et des compromissions, incapable de répondre aux défis majeurs de notre époque.
 
La Ve République fut bâtie pour offrir au président les pleins pouvoirs, sous réserve qu’il dispose d’une majorité docile et dévouée. 
Ce système, pensé pour une France unie et cohérente, présumait que le peuple accorderait naturellement à son président les moyens de gouverner.
 Mais cette vision relève d’un autre temps.
 
Aujourd’hui, les Français ne se reconnaissent plus dans les clivages artificiels entre une gauche moraliste et une droite soumise.
 
 Ils voient un système verrouillé, dirigé par une oligarchie déconnectée de leurs préoccupations fondamentales :
• La maîtrise des frontières, alors que l’immigration incontrôlée submerge notre identité nationale.
• Le rétablissement de l’autorité, face à une insécurité galopante qui gangrène nos villes et nos campagnes.
• La défense du pouvoir d’achat, sacrifié sur l’autel des dogmes mondialistes.
 
Le génie de Macron : diviser pour échouer
 
Le précédent quinquennat d’Emmanuel Macron a profondément fracturé le paysage politique. À force de mépris, de dérives autoritaires et d’un éloignement des priorités réelles des Français (immigration, sécurité, pouvoir d’achat), l’ancien président a réussi l’exploit de ne plus avoir aucune majorité parlementaire. 
Même des alliances contre-nature entre la gauche et le RN se sont formées pour s’opposer à sa politique. Un record, surpassant les échecs de François Hollande.
 
Mais cette censure n’est pas une victoire : elle est le symptôme d’une République moribonde, incapable de garantir la stabilité et de défendre les intérêts de la Nation.
Une refonte nécessaire
 
Cette crise institutionnelle est l’occasion de poser une question essentielle : notre système politique est-il encore adapté à la société française actuelle ? Si les blocages persistent, la légitimité même des institutions pourrait être remise en cause.
 
Le gouvernement Barnier est tombé, mais c’est tout un système qui vacille. Il est temps de repenser la Ve République pour qu’elle soit réellement au service des Français.
 
La censure du gouvernement Barnier doit être le point de départ d’une réflexion plus large. Ce système est à bout de souffle.
 Il n’est plus en phase avec les aspirations profondes de notre peuple.
 Nous devons reconstruire une France souveraine, forte et respectée, en redonnant au peuple la place qui lui revient de droit.
 
Il est temps de tourner la page de cette République des compromissions. 
Il est temps de redonner à notre pays la grandeur qu’il mérite. Ensemble, avec lucidité et courage, nous construirons la France de demain : une France souveraine, fière de son identité, et fidèle à ses racines.
 
 

 
    Pierre-Nicolas Nups -
 Secrétaire général du Parti de la France

 



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@le_jarl
 
On peut être en désaccords sur beaucoup de choses en ce qui concerne la politique Française.
 Les alliances plus honteuses les unes que les autres. 
 
Les postures politiques de chacun et les choix pour protéger leurs postes, leurs privilèges et garder leurs cocardes auxquelles ils tiennent tant au détriment du peuple…
 
 Mais lui, accordons nous au moins sur son cas. Un véritable homme d’état aimant avant tout la France et les Français choisirait sans aucune hésitation de partir tellement sa politique a diviser sa population comme jamais. 
Il ferait le choix de la raison. Le choix de redonner la parole à son peuple pour choisir un nouveau chef, un nouveau leader. 
Le choix de trancher par eux mêmes. Il y a une chose dont nous sommes tous certains, c’est que la très grande majorité des Français ne veulent plus de ce président. 
 
Un homme d’honneur en prendrait acte et partirait. 
 
Ce soir, je pense avant tout aux agriculteurs pour qui plus rien ne va, chaque remaniement repousse encore d’autant de temps nécessaire avant qu’on leur vienne en aide. 
 
 Ce soir, je pense à l’insécurité qui règne dans notre pays si paisible il y a encore peu d’années. Et je me dis que les agresseurs violents, les dealers qui font la lois, tous ces multirécidivistes dangereux laissés en liberté car on a plus de place dans les prisons, ont encore de beaux jours devant eux. 
 
 Ce soir, je pense à nos jeunes étudiants, pour qui tout devient compliqué. Se loger, se nourrir, payer leurs charges, payer leurs études… Ils vont devoir encore patienter. 
 
Ce soir, on est tous là, à regarder nos Hommes politiques, à jouer à la chaise musicale, grassement payés avec notre pognon pendant qu’une grande partie des Français souffrent, oppressés par le coût de la vie et les bas salaires et passeront un Noël de merde. 
 
Nous avons été un beau pays. Nous avons toujours relevé les pires défis la tête haute. 
 
Alors même si on ne s’entend pas sur tout, allons nous trouver un Homme qui ne plaira peut être pas à tout le monde, mais qui permettra de faire consensus sur des bases et qui redonnera à la France sa splendeur d’antan et permettra à tous de retrouver un pays serein… 
 
En attendant, je vous souhaite à tous, de tous les bords politiques, beaucoup de courage, j’ai de l’empathie pour absolument tout le monde.
 Même dans nos désaccords, je vous aime. 
 
 Le Jarl vous salue.
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