lundi 2 décembre 2024

LE SÉNAT A TROUVÉ LE TRUC POUR RENFLOUER LA SÉCURITÉ SOCIALE ......

 TRIBUNE LIBRE !

Le Sénat a trouvé le truc pour renflouer la Sécu…

Par Georges Michel

      

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Notre Sécu va mal. Ce n’est rien de le dire. 

La preuve ? 

En 2024, nous dit un rapport de la Cour des Comptes publié le 24 octobre dernier, son déficit sera de 18 milliards en 2024, soit 7,5 milliards de plus que ce qui avait été prévu dans la loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) adoptée par 49.3 à la fin 2023.

 « Dans la dernière décennie, hors les deux années de crise sanitaire, un dépassement de la prévision initiale d’une telle ampleur est sans précédent », soulignent les magistrats de la rue Cambon.

 Si cela continue sur cette trajectoire, la Cour des Comptes estime même qu’en 2028, le déficit cumulé sera de… 100 milliards d’euros.

Pourquoi un tel écart ?

 Moins de recettes et plus de dépenses que prévues. Un mot sur les moindres recettes pour essayer d’y comprendre quelque chose. 

La Cour des Comptes nous explique que « les perspectives macroéconomiques en 2024 sont moins favorables que prévu, conduisant à une perspective de croissance de la masse salariale du secteur privé de 3,2 % au lieu de 3,9 % en loi de financement initiale pour 2024, entraînant une nouvelle révision à la baisse des recettes de cotisations et de contribution sociale généralisée (CSG) ». 

Mais ce n’est pas tout : le produit de la TVA a, lui aussi, baissé en 2024, du fait de cette moindre activité économique. 

Or, 28 % du produit de la TVA abonde le budget de la Sécurité sociale. Bilan pour 2024 : alors qu’on espérait 631,5 milliards de rentrées pour la Sécu, elles ne devraient être finalement que de 625,3 milliards, soit 6,2 milliards en moins.

 Du côté des dépenses, on constate qu’elles devraient atteindre cette année 643,3 milliards contre 642 milliards prévus au PLFSS 2024 (et 610,7 milliards exécutés en 2023…), soit un écart négatif de 1,3 milliard d’euros entre prévisionnel et exécuté. 

Moins de recettes, plus de dépenses, c’est ce qu’on appelle joliment « l’effet ciseau ».

 Donc, à l’évidence, il faut redresser la barre, si l’on ne veut pas aggraver encore un peu plus le déficit public auquel les administrations « participent » à hauteur de 9 % (83 % l’État et 8 % les collectivités locales).

 

Les sénateurs pas concernés

Tout le monde en est conscient et notamment la chambre haute qui examine actuellement ce PLFSS 2025

 Et c’est donc dans ce contexte que les sénateurs de la droite et du centre ont voté dans la nuit de mercredi à jeudi un amendement qui devrait permettre aux caisses de la Sécu de gagner 2,5 milliards d’euros supplémentaires par an pour la branche autonomie. 

Comment ça ? Tout simplement en demandant aux salariés de travailler 7 heures de plus par an… gratuitement. 

Une sorte de remix de la journée de solidarité inventée du temps de Raffarin le Magnifique.

 De quoi faire réagir évidemment à gauche. « Je vous propose qu’on supprime les 35 heures, qu’on enlève une semaine de congés payés, qu’on revienne aux 48 heures », a lancé une sénatrice socialiste.

 Mais pas qu’à gauche. 

Tenez, par exemple, la chroniqueuse et journaliste au Figaro, Eugénie Bastié qui n’est pas spécialement communiste : « Les sénateurs se sont augmentés de 700 euros pour suivre l’inflation en 2024. Ils ne seront pas concernés par cette mesure car ils touchent des ‘‘indemnités’’. 

Le gouvernement a reculé sur la non indexation des retraites sur l’inflation. Pourquoi ne demande-t-on des efforts qu’aux actifs déjà accablés d’impôts et de cotisations ?» Bonne question.

 

 

Nicolas Dupont-Aignan, lui, n’y va pas par quatre chemins : « Des voleurs ! ». 

Marine Le Pen estime que « cette mesure est d’autant plus scandaleuse qu’elle vise à renflouer sur le dos des Français les caisses de la Sécurité sociale, alors que dans le même temps, 40 % du minimum vieillesse est versé à des étrangers qui n’ont jamais cotisé : coût pour les finances publiques, 1,1 milliard d’euros ! » Jean-Philippe Tanguy, sans doute inspiré par le vieil adage qui veut que toute peine mérite salaire, dénonce la « ‘‘droite des valeurs’’ qui supprime 7 heures de salaire » et s’exclame : « Que ces gens n’osent plus se réclamer de la ‘‘valeur travail’’ » !

 De son côté, le sémillant ministre de l’Économie et des Finances, le très macroniste Antoine Armand, a jugé « intéressante » et « judicieuse » l’idée des sénateurs… Judicieux ? 

Est-ce bien le mot juste dans le contexte social et économique actuel ?

 Les sénateurs, réputés être au contact de « nos territoires » et de ceux qui y habitent, doivent le savoir…

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Boulevard Voltaire

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