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Roumanie : la Cour constitutionnelle annule l’élection présidentielle qui avait mis en tête le candidat pro-russe !
Călin Georgescu
Au premier tour, le candidat nationaliste et pro-russe Călin Georgescu est arrivé en tête, avec 23% des voix, alors que le favori des sondages, le Premier ministre Ion-Marcel Ciolacu (Parti social-démocrate, pro-UE) a été éliminé, arrivant en troisième position derrière Călin Georgescu et Elena Lasconi, cheffe de file des centristes, 19 %.
Signalons qu’en quatrième position, avec 14 % des suffrages, on trouve Georges Simion, qualifié par le système d’« extrême-droite, pro-russe et anti-LGBT », qui a obtenu le soutien de l’ambassade d’Israël à Bucarest.
Les deux candidats patriotes et pro-russes totalisent donc quelque 37 % des voix.
Alors que le second tour des élections présidentielles en Roumanie devait se tenir ce dimanche 8 décembre, la Cour constitutionnelle du pays a annulé la totalité du scrutin.
Raison invoquée : les résultats ont été faussés par le réseau social TikTok.
La cour a ainsi affirmé annuler « la totalité du processus pour élire le président roumain » pour « s’assurer de la validité et de la légalité » du scrutin.
Elle demande également à ce que « l’intégralité du processus électoral » recommence.
Cette décision intervient après la déclassification « de documents du renseignement national faisait état d’une opération d’envergure sur TikTok en faveur du candidat pro-russe »,
Toujours selon la Cour, ces documents mettent en lumière des « manœuvres de déstabilisation présumées », ainsi qu’une promotion « massive » et plus de 85.000 cyberattaques « au niveau des structures informatiques qui soutiennent le processus électoral ».
Les documents affirmeraient également qu’une campagne de rémunération d’influenceurs aurait été menée, afin qu’ils diffusent des vidéos appelant leurs abonnés à se rendre aux urnes, orientant ces derniers vers le « candidat idéal », tout en décrivant Călin Georgescu.
Sous ces vidéos, des faux comptes auraient laissé des commentaires en soutien au candidat nationaliste.
Călin Georgescu avait en effet centré sa campagne sur le réseau social TikTok, utilisé par 9 millions de personnes en Roumanie, un pays qui compte 19 millions d’habitants.
Mis en cause, la plate-forme a promis de coopérer avec la Commission européenne : « Nous avons déjà coopéré avec la Commission et continuerons de la faire. Nous sommes impatients d’établir les faits en réponse aux spéculations et informations inexactes », a déclaré le porte-parole de TikTok à l’AFP, alors que le groupe d’origine chinoise a démenti les accusations dont il fait l’objet.
De son côté, la Russie a fermement démenti les accusations d’ingérence : « Nous rejetons fermement toutes les attaques hostiles, que nous considérons comme totalement infondées », a indiqué, ce jeudi, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova dans un communiqué, dénonçant « des accusations de plus en plus absurdes ».
Călin Georgescu est qualifié d’ « extrême-droite, pro-russe et conspirationniste » par tous les « grands » médiats de Roumanie et de l’étranger.
Georgescu a mené principalement sa campagne sur Tik Tok (où ses publications à la veille du premier tour pouvaient compter jusqu’à 6 millions de vues) axant ses publications sur l’arrêt du soutien à l’Ukraine qui entraîne la Roumanie dans un conflit dont elle n’a pas besoin, sur le soutien aux agriculteurs et la réduction de la dépendance de la Roumanie aux importations qui ruinent des secteurs entiers de l’économie roumaine, ainsi que sur la promotion des valeurs familiales traditionnelles et de l’Église orthodoxe roumaine.
Par ailleurs – personnalité protéiforme -, Georgescu rend régulièrement hommage à Corneliu Zelea Codreanu, le fondateur et dirigeant de la « Légion de l’archange Michel » – la « Garde de fer » –, organisation nationaliste de la Roumanie de l’entre-deux-guerres, ainsi qu’aux soldats roumains qui ont combattu aux côtés de l’Allemagne contre l’Armée rouge.
Ce professeur d’université, diplômé en science agronomique, ancien haut fonctionnaire de divers secrétariat d’État et ministère roumain, est également un ancien représentant de la Roumanie auprès de diverses institutions internationales.
Georgescu s’est à plusieurs reprises attiré les foudres de l’Institut Elie Wiesel de Roumanie , qui, ce lundi, a fulminé un communiqué pour alerter sur les risques d’arrivée au pouvoir d’une « extrême droite [qui] représente la négation de l’Holocauste, l’antisémitisme, le racisme, la négation des droits et des libertés pour toute minorité, le souverainisme, l’orientation étrangère pro-russe, anti-européenne et anti-OTAN ».
Une réaction qui ne surprendra pas. Comme la Licra en France, l’Institut Elie Wiesel – de Roumanie et d’ailleurs – est dans son rôle de soutien sans faille au système oligarchique.
Par Henri Dubost https://ripostelaique.com/
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