Macron et son choix d’un futur Premier ministre : les magouilles entre amis pour rester au pouvoir
dans Politique —
par Francesca de Villasmundo —
12 décembre 2024
Le choix du futur Premier ministre s’inscrit dans des magouilles entre ‘amis’ car rester au pouvoir jusqu’en 2027, est l’objectif affiché de Macron.
Et non redresser la France, assainir les comptes publics, restaurer la sécurité, répondre aux demandes des Français…
Un pacte de non-censure se dessine.
Un « pacte de non-censure », pour ne pas faire tomber le futur gouvernement : la solution trouvée par les chefs de parti, hors RN et LFI, reçus à l’Élysée
Après la chute du gouvernement Barnier, le 5 décembre dernier, un « pacte de non-censure », c’est-à-dire un pacte de ne pas faire tomber le futur gouvernement, est la lucrative proposition qui émerge autour d’Emmanuel Macron et de ses alliés du centre et de la gauche socialiste pour permettre à l’actuel hôte de l’Élysée et aux députés des rester en place jusqu’à 2027.
Redresser la France, assainir les comptes publics, restaurer la sécurité, répondre aux demandes des Français… ne sont que des bagatelles sans intérêts : s’accrocher à sa sinécure comme une moule à son rocher est l’objectif affiché par cette engeance politicienne, première responsable de la déliquescence actuelle de la nation, et qui de la France se moque éperdument.
Ainsi, de ces magouilles entre faux ennemis et vrais amis reçus à l’Élysée, la gauche (sans LFI) et les LR s’engageraient à ne pas censurer le gouvernement contre la promesse de garder leur poste de députés jusqu’en 2027… et pour Emmanuel Macron l’assurance de terminer son mandat présidentiel.
L’objet dément du gouvernement futur cornaqué par « Manu » n’est plus l’action mais de survivre.
L’objet dément du futur gouvernement cornaqué par « Manu » n’est plus l’action mais de survivre
À l’issue de la réunion mardi dernier entre Emmanuel Macron et les chefs de partis hors RN et LFI, c’est la nouvelle solution évoquée en premier par Laurent Wauquiez, président des députés LR à l’Assemblée, un des groupes les plus faibles au Parlement.
Il sait bien, le bougre, qu’une dissolution en juin prochain risquerait de faire disparaître son groupe dans les poubelles de l’histoire. L’objectif des macronistes & Co serait donc, selon les dires de Marine Tondelier, chef des Écologistes, de ne « plus se mettre dans les mains du Rassemblement national » pour gouverner.
Macron annonce ainsi la nomination imminente d’un nouveau Premier ministre d’ici ce soir malgré l’impasse d’un Parlement français sans majorité.
Cependant, malgré ces tambouilles, le locataire de l’Élysée reste dans une impasse.
Le grand fourre-tout qu’il appelle le gouvernement provisoire (de salut national) avec tout le monde à l’intérieur, en dehors des ailes extrêmes, la gauche de Mélenchon et la droite de Marine Le Pen, l’emmènera difficilement jusqu’en 2027.
Le dilemme cornélien de ces magouilleurs : conserver leur place tout en ne se s’exposant pas pour sauver le soldat Macron
« Le président sous-estime l’antimacronisme au sein de l’hémicycle », commente un ancien ministre.
Et pas seulement parmi l’opposition : même dans sa propre majorité, rares sont ceux qui sont prêts à s’exposer pour le défendre.
Et si Macron a clairement dit dans son discours à la nation en direct à la télévision qu’il poursuivra jusqu’à la fin de son mandat, il perd sur tous les fronts.
« À l’heure actuelle, Marine Le Pen dispose de possibilités considérables pour accéder au pouvoir ou pour s’opposer au cours de la politique française.
Le seul facteur qui pourrait empêcher son ascension pourrait dépendre de la capacité de toutes les autres forces à s’unir contre le leader du Rassemblement national » explique un politologue.
Renaissance de l’antique UMPS, ce parti unique d’il y a 20 ans, pour faire barrage au RN ?
Quoi qu’il en soit, d’après les derniers sondages, Marine Le Pen ne souffre pas de sa décision de voter la mention de censure : elle obtiendrait entre 36 et 38% des voix au premier tour de la présidentielle.
De quoi donner des sueurs froides à ceux qui veulent conserver leur place à tout prix tout en ne se s’exposant pas pour sauver le soldat Macron abhorré par une majorité de Français …
Un dilemme cornélien !
Par Francesca de Villasmundo
ET AUSSI
Emmanuel Macron et le programme de 1965
Le billet de Dominique Labarrière
On hésite en haut lieu quant au nom du futur Premier ministre. Notre chroniqueur prend de son côté le parti d’en rire.
1965. Année d’élections présidentielles d’importance et de conséquences historiques s’il en fut jamais.
À l’issue du premier tour de scrutin, le général De Gaulle se trouve mis en ballotage par le candidat de gauche François Mitterrand.
Surprise, surprise !
Le pays ne s’attendait guère à cela. Face à face pour le second tour entre deux hommes d’exception, certes, mais aussi deux programmes.
Cependant, gardons-nous d’oublier que, pendant un temps, un troisième menu des réjouissances républicaines avait été proposé aux Français, porté par un candidat surgi de nulle part bien qu’il fît depuis deux décennies les délices de nombre de citoyens, toutes classes sociales et tous bords politiques confondus.
Il est vrai que ce personnage officiait jusqu’alors dans un registre bien différent.
Cet inattendu troisième homme lança officiellement sa campagne le 9 février 1965 lors d’une conférence de presse à laquelle assistait le tout Paris de l’époque.
On se pressait là pour entendre l’orateur développer sa vision des choses, exposer son plan pour la comète France, présenter sa formation politique.
L’intitulé retenu pour le parti avait également de quoi surprendre : Mouvement Ondulatoire Unifié.
C’était nouveau, cela changeait des appellations habituelles.
Il faut dire que le génial inventeur de la chose sortait lui-même de l’ordinaire. Son nom, Pierre Dac, l’âme et l’esprit du regretté organe de presse l’Os à Moelle, alors la substantifique lecture des garnements de mon espèce.
A lire aussi, Philippe Bilger: Marine Le Pen, les citoyens et les analystes…
Le slogan lancé ce jour-là et qui fut bientôt sur toutes les lèvres : « Les temps sont durs, votez M.O.U. »
Eh bien, ne pourrait-on pas considérer que c’est en quelque sorte cette ligne que semble vouloir suivre notre actuel président de la République, explorant à grand renfort de consultations les cinquante nuances de Mou à sa disposition ? Il n’en manque pas.
Du mou extrême centre, du mou droite honteuse, du mou gauche repentie, du mou hybride carpe-lapin.
Quel que soit le chanceux sorti du chapeau, on peut être sûr d’une chose : il y aura de l’ondulatoire dans le mouvement et de l’unifié de façade.
En un mot comme en cent, l’intégral du troisième programme de 1965 mis en œuvre à soixante ans de distance.
De quoi enchanter, notre Pierre Dac, jusqu’à ce jour indiscutablement le maître absolu de la discipline.
À moins, bien sûr, qu’à force de se montrer si obstiné en loufoquerie dans sa conduite des affaires, le président ne finisse par le détrôner.
On ne peut exclure que ce ne soit-là son ultime ambition. Il aime tant être le premier en tout !
Source et Publication : https://www.causeur.fr/emmanuel-macron
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