La semaine de quatre jours (ou
plus précisément, la semaine condensée en quatre jours) sans perte de
salaire est souvent perçue comme le Graal de l’équilibre entre vie
professionnelle et vie personnelle.
Selon un récent sondage, 77% des
actifs se disent favorables à travailler quatre jours par semaine au
lieu de cinq, sans diminution du nombre total d’heures.
Ce chiffre
grimpe même à 83% chez les 25-34 ans, confirmant l’attractivité de ce
modèle auprès des jeunes actifs.
A LIRE
Entreprises françaises : « Nous ne sommes qu’au début des plans sociaux », s’alarme Philippe HerlinCette
adhésion s’étend à tous les actifs, quels que soient leur milieu
social, leur âge ou leur sexe, souligne l’étude.
L’ancien Premier
ministre Gabriel Attal
y voyait même une opportunité d’apporter « plus de souplesse à ceux qui
le souhaitent ».
Cependant, les résultats de cette organisation du
travail varient selon les entreprises qui l’ont expérimentée, avec des
succès mitigés.
Pour Julien Le Corre, entrepreneur dans le secteur de la
communication, cette approche a malheureusement conduit à un échec
retentissant comme le révèle BFMTV.
Une liquidation en 18 mois
Dans son livre Jour Off,
Julien Le Corre raconte comment la mise en place de la semaine de
quatre jours pour ses 20 salariés a conduit à la liquidation de son
entreprise, YZ, en moins de 18 mois.
Séduit par l’idée de libérer ses
salariés et sa propre entreprise de la vie de bureau, il introduit cette
nouvelle organisation en 2020, en pleine crise sanitaire, après avoir
généralisé le télétravail.
Bien que l’initiative ait commencé dans
l’enthousiasme, elle a rapidement entraîné une perte de clients et un
effondrement de la croissance.
Malgré sa conviction initiale sur les
gains de productivité, il reconnaît que cette décision a affaibli et
désolidarisé son équipe, menant à l’échec de l’expérience.
À
partir de novembre 2020, Julien Le Corre met en place la semaine de
quatre jours dans son entreprise avec un vendredi non-travaillé pour
tous.
Bien que 80% des salariés soient satisfaits un mois après, il
reconnaît plusieurs erreurs : la durée trop courte pour évaluer
l’impact, et le choix de sanctuariser le vendredi comme jour de repos,
ce qui a compliqué l’organisation et réduit la disponibilité des équipes
vis-à-vis des clients.
Bien que l’entreprise ait connu une croissance
et des recrutements en 2021, des tensions sont apparues lorsque des
urgences ont nécessité de travailler le vendredi, créant frustrations et
conflits.
Cette organisation n’a pas permis de retenir les talents et a
diminué la cohésion, certains travaillant le vendredi tandis que
d’autres en bénéficiaient comme jour de repos.
Au fil des mois, la
productivité de l’entreprise de Julien Le Corre diminue, alors que ses
concurrents, travaillant cinq jours par semaine, continuent de
progresser, créant un retard important.
La combinaison télétravail et
semaine de quatre jours pèse de plus en plus sur l’activité, et en
juillet 2022, la chute est inexorable : les clients partent, la
trésorerie fond, et les comptes passent dans le rouge.
En réponse,
l’entreprise suspend l’expérimentation, mais en septembre, la semaine de
quatre jours est définitivement abandonnée, bien que le télétravail
soit maintenu.
Cependant, il est trop tard : l’entreprise perd de
l’argent chaque mois et ne parvient plus à attirer de nouveaux projets.
Après de nombreux licenciements, la liquidation judiciaire est prononcée
en octobre 2023.
Julien Le Corre termine son récit en énumérant les
erreurs qui ont conduit à cet échec, tout en esquissant des pistes pour
repenser le travail sans sacrifier son entreprise.
Source https://www.valeursactuelles.com/societe/
ET AUSSI
L’année 2025 apporte son lot de
modifications pour les auto-entrepreneurs en France.
De l’ajustement des
seuils de TVA à la généralisation progressive de la facturation
électronique, en passant par la hausse des cotisations sociales, ces
changements auront un impact significatif sur la gestion des
micro-entreprises. Voici un aperçu détaillé pour vous préparer
efficacement.
Hausse des cotisations sociales pour les professions libérales
Les professions libérales affiliées au
régime général (SSI) verront leurs cotisations sociales augmenter
progressivement jusqu’en 2026.
Initiée en juillet 2024, cette hausse
vise à renforcer la protection sociale, notamment en matière de retraite
complémentaire.
- Étapes de l’augmentation :
- Juillet 2024 : passage de 21,10 % à 23,20 %.
- Janvier 2025 : passage à 24,60 %.
- Janvier 2026 : stabilisation à 26,10 %.
Les professions libérales affiliées à la
CIPAV ne sont pas concernées par une nouvelle hausse en 2025, mais
elles ont déjà connu un ajustement en 2024, passant de 21,2 % à 23,2 %.
Ces évolutions permettront une meilleure couverture retraite pour ces
catégories d’auto-entrepreneurs.
Nouveaux seuils de TVA
À compter du 1er janvier 2025, les
seuils de franchise en base de TVA seront modifiés afin de s’aligner
avec les directives européennes :
- Prestations de services :
- Seuil de base : 37 500 € (contre 36 800 € en 2024).
- Seuil majoré : 41 250 € (contre 39 100 € en 2024).
- Activités d’achat et de vente de biens :
- Seuil de base : 85 000 € (contre 91 100 € en 2024).
- Seuil majoré : 93 500 € (contre 101 000 € en 2024).
Sortie du régime de franchise de TVA :
La période de tolérance en cas de dépassement est réduite à un an.
En
cas de dépassement du seuil de base, la TVA devra être facturée dès
l’année suivante.
Pour un dépassement du seuil majoré, la TVA est
applicable immédiatement.
Fin de la condition d’exclusivité pour les services à la personne
À partir de 2025, les auto-entrepreneurs
exerçant dans les services à la personne (SAP) ne seront plus tenus de
se consacrer exclusivement à cette activité pour bénéficier d’avantages
fiscaux tels que la TVA réduite à 10 % et le crédit d’impôt pour leurs
clients.
Cependant, des conditions s’appliquent :
- Les activités annexes ne doivent pas dépasser 30 % du chiffre d’affaires total.
- Une comptabilité distincte est obligatoire pour les activités de SAP.
Le non-respect de ces règles entraînera la perte des avantages fiscaux et l’annulation de l’enregistrement en tant que SAP.
Généralisation de la facturation électronique
La facturation électronique sera progressivement obligatoire pour les auto-entrepreneurs selon le calendrier suivant :
- 1er septembre 2026 : réception obligatoire des factures électroniques pour toutes les entreprises, y compris les micro-entrepreneurs.
- 1er septembre 2027 : obligation d’émettre des factures électroniques pour les micro-entreprises.
Ce changement vise à moderniser les
échanges commerciaux et simplifier les obligations fiscales. Les
auto-entrepreneurs sont encouragés à adopter dès maintenant des outils
numériques pour anticiper cette transition.
Rappel : plafonds de chiffre d’affaires inchangés
En 2025, les plafonds annuels de chiffre d’affaires restent identiques :
- 188 700 € pour les activités commerciales d’achat-vente et d’hébergement.
- 77 700 € pour les prestations de services et les activités libérales.
Ces plafonds permettent aux auto-entrepreneurs de continuer à bénéficier du régime fiscal simplifié.
L’année 2025 s’annonce comme une étape
importante pour les auto-entrepreneurs.
Ces ajustements nécessitent une
préparation minutieuse pour rester en conformité tout en optimisant son
activité.
Les plafonds sont finalement très peu augmentés, asphyxiant
toujours plus les micro-entrepreneurs.
Illustration : DR
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