lundi 2 décembre 2024

4 JOURS DE TRAVAILLE /SEMAINE : ENCORE UNE BONNE IDÉE ? SYNDICALE ?

 


La semaine de 4 jours dans cette entreprise a entraîné sa liquidation

Dans un livre, Julien Le Corre partage son expérience de transition de son agence de communication vers une semaine de quatre jours pour ses 20 salariés, tout en maintenant leur salaire. 
 
Cependant, dix-huit mois plus tard, l'entreprise a dû fermer ses portes. 
 
 
Photo d'illustration © Mourad ALLILI/SIPA
Photo d'illustration © Mourad ALLILI/SIPA
 

La semaine de quatre jours (ou plus précisément, la semaine condensée en quatre jours) sans perte de salaire est souvent perçue comme le Graal de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. 

Selon un récent sondage, 77% des actifs se disent favorables à travailler quatre jours par semaine au lieu de cinq, sans diminution du nombre total d’heures.

 Ce chiffre grimpe même à 83% chez les 25-34 ans, confirmant l’attractivité de ce modèle auprès des jeunes actifs.

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Cette adhésion s’étend à tous les actifs, quels que soient leur milieu social, leur âge ou leur sexe, souligne l’étude. 

L’ancien Premier ministre Gabriel Attal y voyait même une opportunité d’apporter « plus de souplesse à ceux qui le souhaitent ». 

Cependant, les résultats de cette organisation du travail varient selon les entreprises qui l’ont expérimentée, avec des succès mitigés. 

Pour Julien Le Corre, entrepreneur dans le secteur de la communication, cette approche a malheureusement conduit à un échec retentissant comme le révèle BFMTV.

 

Une liquidation en 18 mois

Dans son livre Jour Off, Julien Le Corre raconte comment la mise en place de la semaine de quatre jours pour ses 20 salariés a conduit à la liquidation de son entreprise, YZ, en moins de 18 mois. 

Séduit par l’idée de libérer ses salariés et sa propre entreprise de la vie de bureau, il introduit cette nouvelle organisation en 2020, en pleine crise sanitaire, après avoir généralisé le télétravail.

 Bien que l’initiative ait commencé dans l’enthousiasme, elle a rapidement entraîné une perte de clients et un effondrement de la croissance. 

Malgré sa conviction initiale sur les gains de productivité, il reconnaît que cette décision a affaibli et désolidarisé son équipe, menant à l’échec de l’expérience.

À partir de novembre 2020, Julien Le Corre met en place la semaine de quatre jours dans son entreprise avec un vendredi non-travaillé pour tous.

 Bien que 80% des salariés soient satisfaits un mois après, il reconnaît plusieurs erreurs : la durée trop courte pour évaluer l’impact, et le choix de sanctuariser le vendredi comme jour de repos, ce qui a compliqué l’organisation et réduit la disponibilité des équipes vis-à-vis des clients. 

Bien que l’entreprise ait connu une croissance et des recrutements en 2021, des tensions sont apparues lorsque des urgences ont nécessité de travailler le vendredi, créant frustrations et conflits. 

Cette organisation n’a pas permis de retenir les talents et a diminué la cohésion, certains travaillant le vendredi tandis que d’autres en bénéficiaient comme jour de repos.

Au fil des mois, la productivité de l’entreprise de Julien Le Corre diminue, alors que ses concurrents, travaillant cinq jours par semaine, continuent de progresser, créant un retard important. 

La combinaison télétravail et semaine de quatre jours pèse de plus en plus sur l’activité, et en juillet 2022, la chute est inexorable : les clients partent, la trésorerie fond, et les comptes passent dans le rouge.

 En réponse, l’entreprise suspend l’expérimentation, mais en septembre, la semaine de quatre jours est définitivement abandonnée, bien que le télétravail soit maintenu.

 Cependant, il est trop tard : l’entreprise perd de l’argent chaque mois et ne parvient plus à attirer de nouveaux projets. 

Après de nombreux licenciements, la liquidation judiciaire est prononcée en octobre 2023. 

Julien Le Corre termine son récit en énumérant les erreurs qui ont conduit à cet échec, tout en esquissant des pistes pour repenser le travail sans sacrifier son entreprise.

 

Source   https://www.valeursactuelles.com/societe/


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Auto-entrepreneurs (Micro-entreprise) : les changements à prévoir en 2025


L’année 2025 apporte son lot de modifications pour les auto-entrepreneurs en France.

 De l’ajustement des seuils de TVA à la généralisation progressive de la facturation électronique, en passant par la hausse des cotisations sociales, ces changements auront un impact significatif sur la gestion des micro-entreprises. Voici un aperçu détaillé pour vous préparer efficacement.

 

Hausse des cotisations sociales pour les professions libérales

Les professions libérales affiliées au régime général (SSI) verront leurs cotisations sociales augmenter progressivement jusqu’en 2026.

 Initiée en juillet 2024, cette hausse vise à renforcer la protection sociale, notamment en matière de retraite complémentaire.

  • Étapes de l’augmentation :
    • Juillet 2024 : passage de 21,10 % à 23,20 %.
    • Janvier 2025 : passage à 24,60 %.
    • Janvier 2026 : stabilisation à 26,10 %.

 

Les professions libérales affiliées à la CIPAV ne sont pas concernées par une nouvelle hausse en 2025, mais elles ont déjà connu un ajustement en 2024, passant de 21,2 % à 23,2 %. 

Ces évolutions permettront une meilleure couverture retraite pour ces catégories d’auto-entrepreneurs.

 

Nouveaux seuils de TVA

À compter du 1er janvier 2025, les seuils de franchise en base de TVA seront modifiés afin de s’aligner avec les directives européennes :

  • Prestations de services :
    • Seuil de base : 37 500 € (contre 36 800 € en 2024).
    • Seuil majoré : 41 250 € (contre 39 100 € en 2024).
  • Activités d’achat et de vente de biens :
    • Seuil de base : 85 000 € (contre 91 100 € en 2024).
    • Seuil majoré : 93 500 € (contre 101 000 € en 2024).

Sortie du régime de franchise de TVA : La période de tolérance en cas de dépassement est réduite à un an. 

En cas de dépassement du seuil de base, la TVA devra être facturée dès l’année suivante. 

Pour un dépassement du seuil majoré, la TVA est applicable immédiatement.

 

 

Fin de la condition d’exclusivité pour les services à la personne

À partir de 2025, les auto-entrepreneurs exerçant dans les services à la personne (SAP) ne seront plus tenus de se consacrer exclusivement à cette activité pour bénéficier d’avantages fiscaux tels que la TVA réduite à 10 % et le crédit d’impôt pour leurs clients. 

Cependant, des conditions s’appliquent :

  • Les activités annexes ne doivent pas dépasser 30 % du chiffre d’affaires total.
  • Une comptabilité distincte est obligatoire pour les activités de SAP.

Le non-respect de ces règles entraînera la perte des avantages fiscaux et l’annulation de l’enregistrement en tant que SAP.

 

Généralisation de la facturation électronique

La facturation électronique sera progressivement obligatoire pour les auto-entrepreneurs selon le calendrier suivant :

  • 1er septembre 2026 : réception obligatoire des factures électroniques pour toutes les entreprises, y compris les micro-entrepreneurs.
  • 1er septembre 2027 : obligation d’émettre des factures électroniques pour les micro-entreprises.

Ce changement vise à moderniser les échanges commerciaux et simplifier les obligations fiscales. Les auto-entrepreneurs sont encouragés à adopter dès maintenant des outils numériques pour anticiper cette transition.

 

Rappel : plafonds de chiffre d’affaires inchangés

En 2025, les plafonds annuels de chiffre d’affaires restent identiques :

  • 188 700 € pour les activités commerciales d’achat-vente et d’hébergement.
  • 77 700 € pour les prestations de services et les activités libérales.

Ces plafonds permettent aux auto-entrepreneurs de continuer à bénéficier du régime fiscal simplifié.

L’année 2025 s’annonce comme une étape importante pour les auto-entrepreneurs. 

Ces ajustements nécessitent une préparation minutieuse pour rester en conformité tout en optimisant son activité.

 Les plafonds sont finalement très peu augmentés, asphyxiant toujours plus les micro-entrepreneurs.

 

Illustration : DR
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