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Critiques contre l’islam : trois ans de prison requis contre un prêtre espagnol

La Justice espagnole serait-elle indulgente envers les offenses au christianisme et d’une extrême sévérité lorsqu’il s’agit de l’islam ?
Ce 1er octobre, elle devra décider du sort de l’abbé Custodio Ballester, poursuivi pour incitation à la haine et discrimination contre l’islam.
Le procureur de Malaga a déjà requis trois ans de prison à l’encontre du prêtre espagnol dans cette affaire.
Une peine « disproportionnée », selon les soutiens de l’ecclésiastique, qui dénoncent une atteinte à la liberté d’expression.
Un dialogue avec l’islam impossible ?
Les faits remontent au mois de février 2017.
L’abbé Custodio Ballester participe alors à l’émission La Ratonera Digital aux côtés d’un autre prêtre, le père Jesús Calvo, également poursuivi dans cette affaire.
Interrogé sur le dialogue interreligieux, l’abbé Ballester affirme alors que « l’islam radical souhaite détruire la civilisation occidentale ».
Et, comme il le raconte à nouveau dans les colonnes d’El Mundo ce 28 septembre, il dénonce ensuite, au cours de l’émission, certains prêches dans les mosquées qui prônent « l’extermination des infidèles ».
Puis, évoquant un autre sujet, il conclut l'émission en affirmant que « l’immigration illégale [conduit] à un remplacement de population ».
Rapidement, « Les Musulmans contre l’islamophobie », une association espagnole controversée, porte plainte pour incitation à la haine.
À ces propos, le Collectif de lutte contre l’islamophobie ajoute au dossier une tribune de l’abbé Custodio Ballester écrite en 2016 pour dénoncer le dialogue interreligieux.
À l’époque, l’évêque de Barcelone plaidait pour un dialogue « nécessaire » avec l’islam.
L’abbé Ballester dénonçait, de son côté, un « dialogue impossible ».
Dans sa tribune, le prêtre souhaitait rappeler que « l’islam n’admet pas le dialogue : soit vous croyez, soit vous êtes un infidèle ».
Il rappelait ensuite que « dans les pays où les musulmans détiennent le pouvoir, les chrétiens sont brutalement persécutés et assassinés.
De quel dialogue parlons-nous ? » Et il terminait : « C’est une chose de ne pas mépriser les gens pour ce qu’ils croient et de ne pas les persécuter pour cela.
C’en est une autre de mettre notre foi en hibernation pour qu’elle ne se heurte pas au dogme progressiste et à l’idéologie qui déclare la guerre à notre foi. »
Autant d’éléments constitutifs d’un discours de haine, selon le parquet de Malaga (Andalousie) qui, en 2020, a décidé de poursuivre le prêtre.
Selon la Justice espagnole, les propos de l’abbé Ballester dépasseraient le cadre d’une critique légitime de l’islam et donneraient une image négative de la communauté musulmane.
Sur la base de l’article 510 du Code pénal espagnol qui punit les incitations à la haine, le procureur de Malaga requiert donc trois ans de prison contre l’ecclésiastique.
Pour sa défense, l’abbé Ballester, qui invoque le droit à la liberté d’expression, assure avoir toujours parlé de l’islam radical, et non de la communauté musulmane en général.
Il assure s'inscrire dans la lignée du discours de Ratisbonne prononcé par le pape Benoît XVI en 2006.
Déjà 25.000 signatures en soutien
Cinq ans après le début de l’instruction, « l’affaire prend de plus en plus d’ampleur », confie, à Boulevard Voltaire, une journaliste d’El Mundo qui a travaillé sur le sujet. Certains députés du groupe Vox n’ont ainsi pas hésité à partager sur leurs réseaux sociaux des publications en soutien à l’abbé Ballester.
Plusieurs associations catholiques dénoncent, de leur côté, le caractère « disproportionné » des réquisitions.
Une pétition a par ailleurs été lancée pour demander la fin des poursuites contre le prêtre espagnol.
Ces collectifs catholiques pointent du doigt un deux poids deux mesures : « Les attaques contre le christianisme – profanations d’églises, perturbations massives ou moqueries publiques – restent généralement impunies, tandis que les critiques de l’islam radical sont sévèrement poursuivies », écrit l’un d’eux.
Sur les réseaux sociaux, on voit ainsi se multiplier des publications « Somos todos Custodio Ballester » (« Nous sommes tous Custodio Ballester », NDLR) en soutien au prêtre.
En France, Florence Bergeaud-Blackler, auteur d'un ouvrage sur les Frères musulmans, dénonce, pour sa part, l’avènement d’une « société charia-compatible qui interdit le blasphème en faisant passer le blasphème pour un délit ».
La société charia-compatible interdit le blasphème
en faisant passer la critique (de l'islam) pour de la haine.
Ici l'Espagne :
"Le Père Custodio Ballester est un prêtre de Barcelone. Il est accusé d'un crime de haine et risque une peine de trois ans de prison pour avoir… https://t.co/isL3p4cF0L— Florence Bergeaud-Blackler (@FBBlackler) September 25, 2025
À quelques jours de son jugement, l’abbé Custodio Ballester, interrogé par El Mundo, continue malgré tout d’avoir confiance dans « le bon sens de la justice ».
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