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Le Cri, un nouveau mensuel des cathos de gauche contre Stérin et Bolloré
- Marie Delarue
- Articles, COUP DE GRIFFE DU JOUR, Religion
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Vous ne le saviez peut-être pas, mais le Diable a un nom double : il s’appelle Stérin-Bolloré.
Ce sont eux, les monstres à la tête des forces du mal, les Belzébuth et les Baël.
Eux, les ravageurs des sacristies, les pilleurs de troncs, les détourneurs de sacralité ; eux qui dirigent les colonnes infernales de « l’extrême droite ».
Mais les forces du bien sont en marche et pour mieux combattre l’ennemi, elles lancent cet automne un nouveau mensuel.
On connaît Le Cri du peintre norvégien Edvard Munch, titre générique de plusieurs aquarelles réalisées au début du siècle dernier.
Sa figure horrifique symbolise, disait Munch, « l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle ».
En cela, le titre du nouveau mensuel est sans aucun doute fort bien choisi.
Les cathos de gauche sont en effet plongés dans une profonde angoisse existentielle.
Incapables de saisir la vague qui monte, particulièrement dans la jeunesse, les voilà arc-boutés sur leurs vieux clivages, tétanisés par les conversions, les nouveaux pèlerins, les catéchumènes.
Il leur faut un bouc émissaire.
Dans la droite ligne de leurs mentors, ils désignent l’extrême droite, incarnée disent-ils par Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin.
« Le premier média qui combat l’extrême droite sur le terrain religieux »
Consacrant un article à la création de ce nouveau mensuel, Libération n’hésite d’ailleurs pas à parler de « croisade ».
Reprenant l’annonce de la sortie du Cri par l’AFP, le quotidien écrit : « Ce nouveau mensuel "chrétien, joyeux et radical" se lance à l’automne, avec l’ambition de porter un discours de gauche face à "une nouvelle extrême droite" qui "veut confisquer le christianisme". »
Il s’agit de « résister à l’emprise sur les médias des cathos d’extrême droite – et milliardaires, de surcroît : Pierre-Édouard Stérin et Vincent Bolloré ».
À la tête du nouveau mensuel, Théo Moy et Paul Piccarreta. Le premier, ancien journaliste à La Croix, définit ainsi son projet : « un journal pour approfondir le désir de radicalité et la soif d’espérance.
Inspiré par la joie révolutionnaire des évangiles, Le Cri explore les grands enjeux écologiques, sociaux et politiques de notre époque. »
Il veut « mettre en lumière ce renouvellement d’un christianisme d’action sociale et d’émancipation ».
L’angoisse existentielle des boomers de l’Église
Plus fondamentalement, on comprend que ce nouveau titre vient accentuer un clivage qui s’est fait jour lors du décès du pape François.
Voulant mêler « justice sociale et écologie », Le Cri reprend comme ligne directrice cette phrase de l’ancien pontife : « le cri de la Terre et le cri des pauvres ».
Résolument à gauche, cherchant même à doubler La Croix sur ce côté de la chaussée, les fondateurs du Cri écrivent, sur leur site : « De l’Europe aux États-Unis, une nouvelle extrême droite veut confisquer (sic) le christianisme pour en faire une force de division.
En France, ce courant est soutenu par les milliardaires Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin.
Face à Goliath, de quoi disposons-nous ?
De nos lecteurs et de leur bonne volonté. »
Ces braves gens témoigneraient donc d’une ouverture d’esprit inconnue du camp d’en face.
On notera aussi, au passage, qu’ils sont infiniment moins gênés par les milliards d’un Matthieu Pigasse, actionnaire du Monde – « un banquier d’affaires très à gauche qui s’est goinfré sur la crise de la dette de la Grèce, qu’il conseillait alors », comme le rappelle Franz-Olivier Giesbert, dans Le Point –, que par ceux de Bolloré ou Stérin.
Pourtant, ces grands militants de l’inclusion sont de farouches adeptes de la pensée unique, sûrs qu’ils sont de détenir LA vérité.
En témoigne le sort fait à Alban du Rostu, « chrétien de droite » embauché par le nouveau patron François Morinière comme numéro 2 du groupe d’édition et de presse Bayard.
Viré sous la pression des syndicats, et tout particulièrement des journalistes de La Croix avant même d’avoir commencé, rejeté pour ses convictions religieuses jugées trop tradis et surtout ses liens avec Pierre-Édouard Stérin, il confiait, dans un entretien à L’Express : « Jamais je n’aurais imaginé subir un tel sectarisme. »
Comme l’analysait alors Tribune chrétienne, « cette attitude de discrimination caractérisée montre à elle seule toutes les limites d’un discours qui se veut altruiste mais qui ne l’est pas ».
Et d’ajouter : « Avec un tel sectarisme affiché et revendiqué, le journal La Croix devrait se garder de donner des leçons de morale tous azimuts. »
Pas suffisant, toutefois, puisque Le Cri entend maintenant concurrencer La Croix sur cette partie du terrain.
La société se fracture et les boomers de l’Église, ceux qui ont vécu les grandes années des prêtres ouvriers et de la théologie de la libération, ceux qui, pour finir, ont fait de l’immigré l’unique figure christique, réduisant la religion au militantisme social, ceux-là sont perdus.
La foi et le besoin de spiritualité et de rituel qu’ils avaient remisés dans les catacombes sont de retour.
Apeurés, ils l'appellent « extrême droite ».
Ce n’est pas cela qui arrêtera la vague.
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