
Une conférence surréaliste
Par Daniel Desurvire

Commentaire
de la conférence dispensée par le Grand Rabbin de France, M. Haïm
Korsia du 14 mai 2025 à l’Hôtel de ville de Bayonne

Une conférence surréaliste
S’agissant de la conférence de Monsieur Haïm Korsia, Grand Rabin de France et Membre de l’Institut regroupant cinq académies, quelle extraordinaire leçon théâtrale de savoir et de morale, mais en toile de fond, quelle déception !
Non pas sur la forme, car j’ai ressenti un talentueux exercice de style derrière un personnage sympathique et particulièrement doué d’humour.
Mais l’énoncé d’un thème didactique dispensé dans une langue de bois, semble gravé au tréfonds d’un socialisme de confort et d’assurance.
J’aime la philosophie sociale lorsqu’elle ne procède pas d’une stratégie d’évitement ou de facilité, comme d’annoncer la bonne parole pour plaire à tout le monde, donc de ne blesser personne.
Or ici, presque tout fut brossé quant à la nature des grands principes autour des béquilles de la République : « liberté, égalité, fraternité », puis la laïcité pour fixer les règles du jeu d’une démocratie, où il n’y manquerait rien pour la fasciner le public.
Cependant, invités dans le confortable salon notre hôte, l’édile de Bayonne, les quelques centaines d’invités n’étaient pas assis sur un banc d’école, ni dans un hémicycle universitaire, pour recevoir une leçon de choses.
Il s’agissait bien d’un public de thuriféraires ordonné ; car la réalité du thème proposé était précisément universelle, omnisciente, et surtout consensuelle.
Il s’agissait de repeindre le paysage politique virtuel de notre société, mais en l’absence de notre actualité de tous les jours, et là le bât blesse.
Pour illustrer ce propos, je citerais la comédie satirique de feu Jean Yanne : « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ».
À ce jour, le sport favori de la social-démocratie est de maquiller les mots pour en profiler une autre signification, comme par récupération de la morale pour se la réattribuer, mais au final feindre des intentions beaucoup moins honorables.
On y trouve pêle-mêle le langage Woke et la Cancel culture ; des anglicismes moins redondants que la veille formule usagée mais ô combien réaliste : « La langue de bois ».
Ce cliché doctoral, entre le vernis diplomatique et les influences par frottement et imprégnation, place en exergue les clichés stéréotypés qui sortent des fabriques politiques pour graver des prêt-à-penser politiquement corrects.
Le sens de la parole dénuée de réalité pour formater des idées préconçues, fut analysé avec brio par La Toupie, qui rappela la sémantique de cette définition à travers son étymologie : « La langue de bois est quelquefois appelée ironiquement la xyloglossie, du grec xylon, bois et glossa, langue.
C’est un discours parlé ou écrit convenu, figé, incantatoire, délivrant un message coupé de la réalité, n’apportant aucune information nouvelle ou intentionnellement truqué, voire manipulatoire ».
Le Grand Rabbin n’échappa pas à cet art de l’évitement, car on ne saurait plaire à tout le monde si un édifice branlant doit être maintenu, nonobstant des occupants malveillants qui n’ont de cesse que de déchausser pierre par pierre l’édifice commun.
C’est comme si l’on s’exerçait à desceller une clé de voute mal emboutie pour prétexter épargner les fondations.
Le mal, d’où il vient, ne saurait être soigné ou éradiqué si l’on se refuse à le voir et le reconnaître pour ce qu’il est.
Nulle médecine ne saurait être prodiguée efficacement et durablement si l’on s’obstine à vouloir en ignorer l’étiologie.
En clair, lorsque M. Haïm Korsia annonce s’entendre comme « copains comme cochons » en reprenant son expression, avec les têtes de proue et homologues des autres cultes, il en occulte la souffrance de ses contemporains qui doivent composer avec la haine, les violences et les attentats islamiques dans un climat de psychose.
Non, la fraternité, ce ne saurait être cela, si le regard ne se pose pas à l’égard de tous !
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