dimanche 25 mai 2025

LA FÊTE DES MÈRES ET LE REFUS DE L ' EUTHANASIE .....

 TRIBUNE LIBRE

Les « éligibles » refusent l’euthanasie et témoignent de leur rage de vivre

« Je veux être éligible à HEC, pas à la mort ! » témoigne un jeune étudiant à Henri-IV, porteur d'un handicap.
© BVoltaire
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« Nous sommes les éligibles ! » Ce samedi 24 mai, à quelques pas de l’Assemblée nationale, Cyrille et Magali Jeanteur avaient lancé un appel spontané à se rassembler contre le texte visant à légaliser l’euthanasie. 

L’objectif : donner la parole à ceux que personne n’a écoutés jusqu’à présent, donner la parole à ces Français vulnérables, malades, âgés ou en situation de handicap qui seraient « éligibles » à l’aide active à mourir en cas d’adoption du texte. Ce samedi après-midi, tous ont témoigné de leur « rage de vivre ». « Aidez-nous à vivre, pas à mourir ! »

« On finit par croire qu’on devrait partir pour soulager tout le monde »

Sous un ciel gris, les Parisiens remarquent quelques fauteuils roulants qui se rassemblent, à deux pas du palais Bourbon. 

Rapidement, des dizaines de personnes affluent.

 Enfants, adultes et même résidents en maison de retraite se retrouvent. 

Chacun échange et partage ses inquiétudes sur le texte sur l’euthanasie, dont les débats viennent d’être clôturés. « Ce texte me terrifie, il est glaçant, nous confie Marie-Caroline Schurr, atteinte d’un handicap moteur depuis sa naissance.  

En réponse à ma souffrance, on me propose de mourir ! » Avec détermination, l’ancienne enseignante poursuit : « Avec mon handicap, je rentre dans la catégorie des "éligibles". Ce mot est terrible. Je suis éligible à la mort… 

Pourquoi ne suis-je pas plutôt éligible à l’accompagnement ? Pourquoi ne suis-je pas éligible à la vie ? » 

Pire, souligne-t-elle : « Avec ce texte, j’ai l’impression d’être un fardeau qui coûte cher à la société. » Oui, concède-t-elle, « mes soins coûtent chers, mais à force de pression sociale, j’ai l’impression que je coûte trop cher. Alors, on finit par croire qu’on devrait partir pour soulager la société. 

» Non loin d'elle, d'autres évoquent avec effroi ces considérations économiques.  

« Au Canada, désormais, ils se vantent des économies réalisées grâce à l'euthanasie », souffle une mère de famille, inquiète.

Une inquiétude partagée par Louis Bouffard, jeune homme atteint d’une myopathie de Duchenne dont le témoignage a bouleversé de nombreux téléspectateurs de CNews, cette semaine.

 « Je refuse une société qui pousse les personnes handicapées vers la sortie, commence-t-il. Aujourd’hui, on me dit que je suis éligible. Éligible, ça veut dire qu’on considère que ma vie vaut moins que celle des autres. » 

Et, avec un sourire rayonnant, le jeune homme lance un cri du cœur : « Je voudrais être éligible à l’accompagnement, au soin, à l’amour. Pas à la mort ! Je veux qu’on nous dise que nous avons notre place dans cette société. » 

Autour de Louis, la foule se rassemble. Magali Jeanteur attrape un micro et lance le début des témoignages.

 Derrière elle, Patrick Hetzel et Philipe Juvin, députés Les Républicains, se mêlent discrètement au rassemblement.

Une deuxième condamnation

Aujourd’hui, aucun de ces « éligibles » ne tente d’enjoliver sa vie. Mais sur leur visage, ce ne sont que des sourires. 

Tous veulent vivre ! « J’ai envie de montrer au monde que la vie est belle, que ma vie est belle !, lance Orvedi, étudiant porteur d'un handicap, en classe préparatoire à Henri-IV.

 L’euthanasie des personnes vulnérables, ce n’est pas ce que j’attends des députés. J’attends d’eux qu’ils me rassurent sur mon avenir. » « Je viens de passer mes concours. Je veux être éligible à HEC, pas à la mort », conclut l’étudiant, sous de vifs applaudissements.

 À côté de lui, Hedwige, atteinte de la maladie de Parkinson, ne mâche pas ses mots : « Ce texte me fait l’effet d’une deuxième condamnation. Quand j’ai appris ma maladie, je me suis sentie condamnée. Et maintenant, je me retrouve condamnée par certains députés qui me disent que ma vie ne vaut rien. Ce texte est comme un pistolet chargé posé sur ma table de nuit, jusqu’à ce que la pression devienne trop forte et que je m’en saisisse… » 

 Dans la foule, qui grossit chaque minute, un silence s’installe. Des passants, intrigués, s'arrêtent pour écouter les témoignages. 

Certains regards, humides, témoignent d’une profonde émotion.

 Un des députés présents souffle alors à son voisin : « C’est dommage que les autres [sous-entendu : les députés favorables à l’euthanasie, NDLR] ne soient pas là pour écouter ces témoignages. »

  Une standing ovation de quelques minutes conclut le rassemblement. « Je ne pense pas qu’il faut perdre espoir. Il ne faut jamais perdre espoir. Je suis une combattante de la vie », lance avec détermination Marie-Caroline Schurr.

 Le vote du texte doit se tenir ce mardi 27 mai.

 
Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV https://www.bvoltaire.fr/l
 
 

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Curieuse façon de commémorer l’anniversaire de l’Aktion T4!

Curieuse façon de commémorer l’anniversaire de l’Aktion T4!

De Roland HUREAUX, Agrégé d’histoire:

C’est par un joli mois de mai  comme celui que nous connaissons qu’Hitler a conçu en 1939 l’opération dite Aktion T4, un vaste plan d’euthanasie des handicapés physiques et  mentaux.

La proposition de loi sur l’euthanasie dont débat aujourd’hui  le Parlement français, excluait cette possibilité. 

Elle a été rétablie par la commission des affaires sociales, puis le 21 mai, par l’Assemblée. 

Dans le principe, si la loi est votée, une élimination des handicapés à analogue à celle du IIIe Reich est désormais possible en France.

Si le début officiel de l’opération est le 1er septembre,  au commencement de la guerre, la décision avait  été prise antérieurement  et son exécution préparée tout au long  de l’été. 

L’opération,  pilotée par la Chancellerie,  a reçu le nom de code  T4 parce que l’  administration dédiée   avait  été installée dans une villa confisquée à une famille juive au 4 de la Tiergartenstrasse  (rue du Jardin des Plantes), une des avenues les plus huppées de Berlin.

 

C’est là que fut recrutée   une équipe  restreinte    destinée à réaliser  cette élimination,  dirigée par Philip Bouhler,  en liaison  étroite avec le Dr Karl Brandt, médecin personnel du führer[1].

Dès avant son accession au pouvoir, Hitler avait ce projet   en tête. Il découlait de son   idéologie  préconisant l’élimination des  faibles et des tarés, à la  fois pour améliorer la race et  pour  débarrasser le pays de la charge des  improductifs.

 Il ne fallait   pas trembler pour  le faire  car, selon lui,  le monde appartenait  aux forts  aptes à surmonter les sentiments de  pitié.

 Cela n’a cependant pas empêché  Hitler de dire aux familles  que l’opération  visait à infliger  « une mort miséricordieuse »   à des gens plongés dans la souffrance .

 Entre les deux-guerres, l’idée d’une élimination des tarés,  portée par la philosophie de Nietzsche[2], était déjà   dans l’air du temps, non  seulement  en Allemagne mais aussi dans le monde anglo-saxon.

 

Dès 1933, les nazis avaient pris des  mesures d ’ « hygiène raciale »   : stérilisation obligatoire des porteurs de  maladies héréditaires,   légalisation de  l’avortement dans le cas où un de parents en serait affligé . 

 Mais pour des raisons politiques,  Hitler  préféra  attendre la guerre pour aller plus loin tout en préparant les esprits par une propagande insistant sur le coût social des handicapés. 

A partir de 1938, la même  propagande  prétendit  que  des parents de handicapés de plus  en plus  nombreux écrivaient pour demander leur élimination.

 Comme aujourd’hui, on entend de toutes parts des « témoins » déclarant avec le maximum de pathos souffrir de ne pas pouvoir mettre fin aux jours d’ un parent qui souffre.

Dans le plus grand secret

La difficulté à surmonter  était la résistance prévisible des familles et des Eglises. 

Tout se fit donc  dans le secret.

 Si l’opération débuta avec la guerre de  Pologne, c’est que le  régime espérait que le bruit médiatique lié à la déclaration de guerre la couvrirait.

On commença  par les enfants : dès le 18 août, une circulaire imposa  au médecins et sages-femmes de déclarer ceux qui  naissaient handicapés. 

Les parents étaient  informés de leur  transfert  dans des unités  dispensant des soins spécialisés ; ils devaient signer une autorisation. 

L’opération fut  très vite  étendue aux adultes : furent  particulièrement visés les psychopathes, les alcooliques, les infirmes, les faibles d’esprit,  les incurables.  L’inaptitude au travail était   le  critère déterminant.

L’opération  se fit hors des  hôpitaux psychiatriques,  dans six centres spécialisés, dont  des châteaux isolés,   répartis sur tout  le territoire.

 Les malades y  étaient amenés dans des autobus gris aux vitres  opaques   de la  société d’Etat Gekrat. Ignorant leur destination, les familles  recevaient  plus tard un faire-part de  décès pour cause d’épidémie et quelquefois une urne funéraire.

La  majorité du corps médical  était au  courant  comme l’a montré le procès des médecins qui s’est tenu à Nuremberg en 1948. 

Après avoir essayé les piqures de  morphine ou scopolamine, l’administration du T4  jugea plus expéditif le recours au   monoxyde de carbone, suivi d’une crémation.

On estime que,  pendant les deux années (août 1939-août 1941) où  elle se déroula,  l’opération fit environ 75 000 victimes.

 Mais l’élimination des malades mentaux ou enfants  handicapés se poursuivit hors de l’opération T4,  dépassant au total   les  100 000 victimes.

Le secret presque absolu dans lequel elle fut menée   fit que les réactions furent lentes.

 D’autant qu’en régime totalitaire, les   familles sont isolées les unes des autres et sous surveillance policière. 

Quand la chose filtra, des pasteurs protestants et de prêtres catholiques  écrivirent à la Chancellerie. 

La  protestation la plus spectaculaire  fut celle de Mgr Clemens-August  von Galen,  évêque de Munster qui, à l’été 1941,  saisit la justice  et  interpella  avec véhémence le gouvernement  du haut de sa chaire.  

 

Que l’opération ait cessé peu après   est-il l’effet  de cette interpellation ou cette phase de l’opération était-elle  terminée ? 

Toujours est-il que l’évêque fut mis au secret et plusieurs de ses prêtres déportés.

Une autre raison de mettre  fin à l’ opération était  qu’à  l’automne 1941, après l’invasion de la Russie, commençait  l’élimination  des juifs, d’abord par balle dans les terres  occupées de l’ Union soviétique puis,  de manière plus « scientifique »,  dans des camps.

 L’Aktion  T4 aura  servi en quelque sorte à tester   ce genre de massacre de masse,  prévu lui  aussi depuis longtemps. 

Le personnel qui avait été recruté pour éliminer  les  malades  mentaux  fut  en partie  transféré dans les  camps d’extermination.

[1] Condamné à mort à Nüremberg ; Bouhler s’est suicidé  en prison.

[2] Le philosophe a à plusieurs  reprises  recommandé l’élimination des  tarés.

 

 


 
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Conversation

@ThomasJoly732
 
En ce jour empreint de tendresse et de reconnaissance, le Parti de la France rend hommage aux mères françaises, piliers silencieux mais invincibles de notre civilisation.
 
 À celles qui donnent la vie, qui élèvent leurs enfants dans l’amour du foyer, de la patrie et de nos traditions millénaires, nous disons : merci et honneur à vous ! 
 
Dans un monde livré à l’individualisme et à la décadence, la mère de famille incarne encore la fidélité à la terre, la transmission du sang, de la langue et de l’âme française. 
 
 La natalité, loin d’être une statistique, est un acte d’espérance et de volonté. 
 
Chaque berceau qui se balance est une victoire de la vie sur le néant, une promesse pour la Nation. 
 
 Que Dieu bénisse les mères de France, gardiennes de nos foyers et porteuses de notre avenir. 
 
Vive les mères, vive les familles, vive la France éternelle !
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