TRIBUNE LIBRE !
Dans le Morbihan, une jeune femme sauve un vieux monsieur : entrave au suicide ?

Le 15 mai dernier, Lizéa, une jeune Bretonne, pêchait comme à son habitude au bord de l’étang de Pluméliau-Bieuzy (Morbihan).
Une personne en fauteuil roulant l’a alors alertée : un vieux monsieur, non loin de là, voulait se jeter à l’eau.
Quand elle s’est approchée du vieillard, celui-ci s’est jeté à l’eau.
Sans même réfléchir, Lizéa s’est jetée à sa suite, en robe et claquettes.
Laissons-la raconter la suite au journal Ouest-France : « Il était sur le ventre, la tête sous l’eau, et je savais qu’à son âge, il ne pourrait pas se retourner seul.
J’ai réussi à le ramener au bord, mais il résistait, poussant avec ses pieds et ses mains, car il ne voulait pas sortir.
J’ai alors appelé à l’aide, mais le bruit des tondeuses autour de l’étang couvrait ma voix. »
Finalement, grâce à l’aide d’une autre personne, la courageuse demoiselle de dix-sept ans a pu ramener l’homme de 96 ans jusqu’au bord, et elle a appelé les pompiers, qui sont arrivés rapidement.
Voilà pour l’histoire.
Une histoire simple et belle, de dévouement et d’altruisme.
Samedi 24 mai, Lizéa a reçu la médaille d’honneur de sa ville.
Comme tous les gens qui font le bien, elle a cherché en-dehors d’elle-même les raisons de son héroïsme, alors que c’est à son cœur qu’elle doit son acte : « C’est dans ma nature d’aider les autres, mais je pense que ma formation en bac pro Accompagnement, soins et services à la personne m’a également été très utile dans cette situation. »
Comme s’il y avait un bac pro dédié à la formation des braves gens…
Vivre ou laisser mourir ?
Tout cela étant dit, il y a quelques conclusions annexes à tirer de ce fait divers qui, comme souvent, est plus éclairant et moins anecdotique qu’il n’en a l’air.
D’abord, un homme de 96 ans qui essaie de mettre fin à ses jours, ça arrive, mais c’est peut-être à mettre en parallèle avec l’exclusion progressive des personnes âgées, au moment paradoxal où elles représentent désormais plus de la moitié du corps électoral.
Mais surtout, on voit bien, en lisant le récit de cette jeune femme, que l’homme voulait mourir, et qu’elle l’a donc, en quelque sorte, sauvé contre lui-même.
Marion Maréchal a donc immédiatement fait le parallèle avec la nouvelle loi immonde sur la légalisation de l’euthanasie, que nos députés viennent d’adopter à une large majorité.
Elle résume cela sur X : « Cette jeune héroïne sera-t-elle poursuivie pour délit d’entrave au suicide, désormais passible de 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende avec la nouvelle loi euthanasie ? ».
Au-delà de la provocation (assez amusante d’ailleurs), Marion Maréchal met le doigt sur les contradictions de notre société.
Au fond de nous, nous savons bien que sauver la vie de quelqu’un, fût-ce à son corps défendant, est bien dans l’absolu.
Et ce n’est pas une loi méditée dans les loges de la franc-maçonnerie, puis défendue par des monstres qui veulent étendre le « droit à mourir » aux mineurs, qui va changer des millénaires d’évidence.
C’est le vieux débat entre Créon et Antigone, entre la loi extérieure et la voix intérieure, entre la norme et le Bien.
La médiatisation de cette histoire est un clin d’œil intéressant en cette semaine de triomphe de la culture de mort.
Il sera toujours mieux de sauver une vie, même celle d'un homme qui veut mourir, que de la prendre, même quand le patient le "demande".
C’est ainsi.
Et aucune législation tordue ne changera cela.
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