REVUE DE PRESSE !
Armer la police municipale ?
L’actualité oblige Nathalie Appéré (PS) à changer de discours
Si Rennes possède une police municipale, une autre question se pose aujourd’hui : doit-elle être équipée avec un armement létal ?
A plusieurs reprises, la maire Nathalie Appéré (PS) a répondu négativement à la question : « Sur le plan municipal, nous comptons désormais 115 policiers sur le terrain.
L’effectif a donc doublé, depuis que je suis maire.
Le policier municipal est un maillon de la chaîne de lutte contre le trafic dans le lien qu’il crée avec les habitants.
Il ne peut cependant pas interpeller le dealer, il n’en a pas la prérogative.
Et à Rennes, il n’est pas autorisé à porter d’armement létal, car nous avons toujours dit que l’équipement de la police municipale était fonction de ses missions
. Or ils ne sont pas en première ligne dans la lute contre les narcotrafiquants, c’est le rôle de la Police nationale.
Nos policiers municipaux sont équipés de pistolet à impulsion électrique, en lien avec leurs missions sur le terrain. » (Ouest-France, Rennes, 7-8 septembre 2024)L
La multiplication des fusillades
Mais six mois plus tard, la multiplication des fusillades dans les quartiers chauds contraint Nathalie Appéré à tenir un discours moins catégorique. Un exemple : sept fusillades en quatre mois à Villejean.
A coup sûr, les policiers municipaux ont peur et font pression sur la maire pour bénéficier d’un armement létal.
Ce qui oblige cette dernière à envisager une « évolution des missions » de la police municipale : « J’y suis extrêmement favorable et je participe à des réflexions sur la manière dont on peut améliorer leurs interventions pour permettre de dégager plus de temps à la Police nationale. Je n’ai ni totem, ni tabou, ni dogme à faire évoluer leur mission et donc leur équipement.
Par contre, c’est mentir aux gens que de laisser penser qu’il suffirait d’armer la police municipale pour qu’il n’y ait plus de problème. » (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, mercredi 7 mai 2025).
Présents sur les points de deal
Carl Provost, secrétaire du syndicat FO police municipale de Rennes, précise en quoi consiste certaines « missions » : « Tous les jours, il est demandé aux policiers municipaux d’être présents dans les points de deal afin de harceler les dealers et de gêner le trafic de stupéfiants.
A chaque fois qu’il y a une fusillade, dès le lendemain, il est aussi demandé aux policiers municipaux d’accentuer leur présence dans les points de tension. » (Ouest-France, Rennes, jeudi 15 mai 2025).
Vu les insuffisances de la Police nationale, Nathalie Appéré ne peut qu’envisager l’augmentation des effectifs et l’armement de ses troupes.
Quant au Gouvernement – actuel ou futur-, il sera amené à se décharger du fardeau de la sécurité au moyen d’une loi qui accordera aux polices municipales nouvelles compétences et pouvoirs juridiques.
Par Bernard Morvan
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