
Médias et pouvoir : un enjeu démocratique majeur
Par Gérard Bayon
Médias et pouvoir : un enjeu démocratique majeur
Depuis plusieurs années, une tendance inquiétante semble s’imposer dans le paysage médiatique français : l’utilisation massive et récurrente des médias par le pouvoir en place comme outil de diversion.
Plutôt que d’informer objectivement et de hiérarchiser les priorités selon les préoccupations réelles des Français, une large partie des chaînes d’information en continu, journaux télévisés et radios semblent s’adonner à une mise en scène permanente de l’actualité, au service d’une stratégie bien huilée : détourner l’attention de l’opinion publique.
Les véritables sujets, ceux qui touchent au quotidien des Français : retraites, immigration, insécurité, effondrement du système éducatif, explosion de la dette, montée de la pauvreté, dérive des finances publiques sont trop souvent relégués au second plan.
Le débat public est saturé par des polémiques superficielles, des querelles internes à la droite sur la présidence d’un parti moribond, les frasques judiciaires du Rassemblement national ou encore les sorties spectaculaires de tel ou tel ministre, souvent déconnectées des attentes du terrain.
Ce choix éditorial n’est pas anodin : il participe d’un brouillage volontaire du discours, où le spectaculaire remplace le fond, et où la communication prend le pas sur l’action.
La chaîne privée, par exemple, s’est spécialisée dans une surenchère populiste, flirtant parfois avec des discours aux accents identitaires ou racistes.
De l’autre côté du spectre, les déclarations de certains représentants de la gauche ou des écologistes sombrent dans l’absurde, tant elles semblent éloignées des réalités vécues par les citoyens.
Quant au président de la République, ses prises de parole, aussi brillantes soient elles sur la forme, relèvent trop souvent du moulinet verbal, de la logorrhée sans suivi concret sur les grands enjeux du pays.
Depuis 2017, les échecs du gouvernement s’accumulent.
Le système scolaire s’effondre, comme en témoignent les classements internationaux et le malaise enseignant.
La santé et notamment l’hôpital public sont à l’agonie.
La dette publique s’envole, sans que la question soit sérieusement débattue.
L’insécurité s’installe durablement, banalisée dans l’espace médiatique.
Le taux de chômage stagne, tandis que les indicateurs de pauvreté explosent.
Pourtant, le traitement médiatique de ces réalités reste marginal, noyé sous une avalanche de buzz, de déclarations inutiles, et d’indignation à géométrie variable.
Cette logique de diversion permanente permet au pouvoir de maintenir un contrôle sur le récit national, en choisissant les thèmes qui font l’actualité et ceux qui doivent en être exclus.
Les Français, eux, s’épuisent à chercher dans le tumulte médiatique les quelques bribes de vérité qui répondraient à leurs inquiétudes
. Ce n’est pas seulement une crise de l’information ; c’est une crise démocratique.
Par Gérard Bayon

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Ce texte est une Tribune Libre qui n’engage que son auteur donc en aucun cas Observatoire du MENSONGE
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