Grande seigneuresse, Ursula von der Leyen « prête » 90 milliards à l’Ukraine

L’inénarrable Jean-Noël Barrot claironne : « Historique. L'Europe s'accorde sur un emprunt commun : 90 milliards d'euros qui seront prêtés à l'Ukraine pour lui permettre de résister à l'agression russe.
Alors que la sécurité européenne est en jeu, nous prenons notre destin en main. »
Le Premier ministre danois Mette Frederiksen, dont le pays assure la présidence du Conseil de l'Union européenne, lui aussi, embouche sa trompette : « Garantir 90 milliards d’euros à un autre pays pour les deux prochaines années, je ne crois pas que cela se soit jamais vu dans notre histoire. »
De son côté, Antonio Costa, président du Conseil européen, a publié dans la nuit de jeudi à vendredi ce message : « Nous avons conclu un accord.
La décision d’accorder une aide de 90 milliards d’euros à l’Ukraine pour 2026-2027 a été approuvée. »
Est-ce à dire que dans l’esprit des dirigeants européens, cette guerre a vocation à se poursuivre jusqu’en 2027 ?
Au passage, a-t-on d’ailleurs réalisé que, si ce conflit devait malheureusement se prolonger jusqu’en juin 2026, sa durée dépasserait alors celle de la Grande Guerre, tombeau de la Vieille Europe ?
C'est quoi, au fond, 90 milliards ?
Les besoins de l’Ukraine pour poursuivre la guerre ont été estimés à 137 milliards et l’Union européenne s’est donc engagée à en financer la plus grande partie : 90 milliards.
Quelques chiffres, pour avoir une idée de ce que cette somme représente. 90 milliards, c’est notamment la moitié du budget annuel de l’Union européenne (192,8 milliards), dont 64 % des ressources proviennent de la contribution des États membres.
C’est, par exemple, près du double du budget de la défense de la France en 2026
(57,1 milliards) et un peu moins du double de la charge de notre dette publique (55 milliards en 2025).
C’est aussi 40 milliards de plus que le déficit de l’État français en 2025 (131,6 milliards)…
Alors, va pour 90 milliards.
Pendant ce temps, la France va sans doute s'offrir le luxe, pour la deuxième année consécutive, de ne pas avoir de budget de l'État voté pour 2026 et elle s'achemine probablement vers un déficit public qui dépassera les 5 % du produit intérieur brut.
Mais ça, c'est de la petite soupe.
Un don à l'Ukraine déguisé en prêt
L’impératrice von der Leyen avait posé l’alternative : soit l’Union s’emparait des avoirs russes déposés sur les places européennes (environ 210 milliards) pour financer ce prêt à l’Ukraine, soit l’Union faisait elle-même appel à l’emprunt sur les marchés internationaux pour, ensuite, prêter à l’Ukraine.
La première solution, qui avait la faveur allemande, a fait face à l’opposition de la Belgique, pays où la majorité de ses avoirs russes (70 %) sont placés.
On imagine les conséquences qu’une telle option pourrait avoir sur les marchés financiers mondiaux, qui reposent sur la confiance.
Donc, l’Union européenne va prêter à 0 % à l’Ukraine, qui ne remboursera qu’après d’éventuelles réparations versées par la Russie.
Autrement dit, on appelle ça un don.
Et pour mobiliser ses 90 milliards, l’UE va lever un prêt sur les marchés internationaux qui ne prêteront sans doute pas à taux zéro, cette époque étant révolue.
Ce prêt sera garanti sur le budget de l’Union.
La contribution de la France étant, en gros, de 18 %, on peut donc considérer que la France va s’endetter indirectement de 16 milliards de plus.
On n’est plus à ça près.
Notons que la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ont refusé de s’associer à cette démarche sans pour autant s’y opposer, sous réserve de ne pas avoir à subir de quelconques répercussions financières.
Orbán n’y est d’ailleurs pas allé par quatre chemins en qualifiant cette mesure de « gaspillage d’argent ».
En juillet dernier, le montant de l’aide de l’Union à l’Ukraine était déjà estimé à 167,4 milliards d’euros, dont 84,6 milliard d’aide financière et économique et 59,6 milliards d’aide militaire.
À cela, il faut ajouter l’aide des États membres de l’Union.
Au total, 78,1 milliards d’euros, dont 7,5 de la part de la France.
Des chiffres qui datent de juillet et qui sont sans doute à actualiser.
D’aucuns estiment que l’Union européenne court comme un somnambule ou un canard sans tête vers la guerre.
En tout cas, la fuite en avant financière est indéniable.
Source : https://www.bvoltaire.fr/grande-seigneuresse-ursula-von-der-leyen-prete-90-milliards-a-lukraine/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire