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Marseille élections 2026 : pour gagner le RN va devoir changer de braquet

Je ne sais pas si vous avez eu la curiosité ou l’opportunité de regarder le 15 décembre 2025 le mini-débat entre Sébastien Delogu (LFI) et Franck Allisio (RN) sur BFM-TV (visible ici), mais si vous l’avez vu, je pense que comme moi vous avez été atterré par le spectacle proposé qui ressemblait plus à une mauvaise comédie qu’à un débat sérieux entre deux candidats à la mairie de Marseille, qui plus est annoncés comme ceux qui se retrouveront en finale au 2e tour de cette élection.
D’abord un mot sur le personnage Delogu.
Après avoir été pendant 9 ans chauffeur de taxi de nuit, il fut pendant un bon moment le chauffeur de Mélenchon qui n’a jamais eu de voiture et n’a d’ailleurs pas le permis de conduire.
Il faut donc toujours des boys à sa seigneurie pour se déplacer.
Delogu fut l’une de ses petites mains.
Ce dernier ne manquant jamais de rappeler son admiration sans bornes pour Mélenchon et le fait qu’il se ferait tuer pour son patron.
Au plan de la fidélité, il est parfait.
Par contre, sur le plan intellectuel, avec Delogu, on sombre dans les abysses.
En septembre 2024, interrogé sur Sud-Radio par Jean-Jacques Bourdin, ce dernier invoque Philippe Pétain.
Delogu répond : « Je ne sais pas qui est Pétain » et ajoute : « … ne pas tant connaître l’histoire que ça »… « Pétain, je sais juste que c’est un raciste ».
Au final, on peut sans risque de se tromper affirmer de manière définitive que Sébastien Delogu n’est pas prêt pour le grand oral de l’ENA.
Politiquement, ce n’est guère mieux.
Parmi tant d’exemples, on peut en citer deux.
Tout d’abord, c’est lui qui fut sanctionné de 15 jours d’exclusion de l’Assemblée nationale pour avoir brandi en séance un drapeau palestinien.
Autre exemple, sa prestation honteuse en Algérie en juillet 2025.
On se souvient qu’à l’époque l’écrivain Boualem Sansal était en prison en Algérie ; comme le journaliste sportif Christophe Gleizes qui y est toujours.
Delogu aurait pu saisir l’occasion de sa présence en Algérie pour demander la remise en liberté de Sansal et Gleizes.
Mais non, c’est même l’inverse qu’il a fait.
Sur la TV algérienne, il dénonça le gouvernement français qui « invective et méprise le peuple algérien ».
Et bien sûr pas un mot pour demander la libération de nos deux compatriotes, préférant attaquer Retailleau sur le sol algérien en signe de soumission au pouvoir de Tebboune. Delogu allant même jusqu’à se plaindre (en Algérie) de la presse française et de notre gouvernement qui s’acharnent judiciairement et médiatiquement contre son parti, LFI.
Déclaration faite dans le pays qui a embastillé pour délit d’opinion nos deux Français, alors que personne en France n’est dans la même situation.
Il fallait le faire. Delogu l’a fait.
Du grand Delogu qui me rappelle les voyages de la gauche au pays du socialisme (URSS) du temps du stalinisme triomphant.
Personne parmi ces gens de gauche ne voyait la dictature qu’ils avaient pourtant sous les yeux.
L’URSS était, pour ces non-voyants, un paradis terrestre.
Ils l’affirmaient d’ailleurs à toutes les occasions et malheur à celui qui les contredisait.
Et puis, il y a le côté charmant du personnage Delogu.
Son côté racaille violente.
Si ses parents ont vécu en Algérie avant de venir s’installer en France, lui est né en France et a grandi dans les quartiers nord de Marseille.
Évidemment cela a eu quelques incidences sur le personnage.
Ainsi, souvenons-nous de juillet 2024 lors de l’élection du président de l’Assemblée, c’est lui qui avait refusé de serrer la main du benjamin de l’Assemblée, Flavien Termet, député RN, le toisant et lui déclarant tout en bombant le torse : « T’es fada, t’es un fou toi ».
Comportement classique d’une petite racaille.
On n’oubliera pas non plus de redire – même s’il se veut discret sur le sujet – que Sébastien Delogu a été condamné le 14 février 2025 par le tribunal correctionnel de Marseille pour des faits de violences aggravées sur des membres du personnel de l’Éducation nationale (survenus en 2023), à 5 000 euros d’amende ainsi qu’à verser 1600 € d’indemnités aux deux fonctionnaires.
Voilà à grands traits un rapide portrait du principal adversaire de Franck Allisio (RN) pour les élections à la mairie de Marseille qui auront lieu en mars 2026.
Disons-le tout net, tous ces éléments auraient dû alerter Allisio et l’amener à se préparer à un véritable combat et pas à un débat à fleuret moucheté entre deux candidats bien propres sur eux.
Est-ce par suffisance, est-ce par inconscience, toujours est-il que ce n’est nullement une attitude offensive qu’adopta Allisio durant l’échange.
Et bien mal lui en prit.
De son côté, Delogu était remonté comme une pendule et surtout avait manifestement été vraiment préparé comme il faut pour cet affrontement.
Il savait parfaitement où il voulait en venir.
Son discours avait à l’évidence été préparé et on pourrait aisément en tirer la conclusion qu’il avait appris son texte.
Ce qui est sans doute vrai.
En effet, il paraissait sûr de lui, s’exprimait sans bafouiller et en ne disant pas des choses n’ayant ni queue ni tête.
Il se permettait même d’interrompre en permanence et de manière absolument exaspérante Allisio, comme un professeur vis-à-vis d’un jeune élève.
Par contre ce dernier n’est jamais venu sur ce terrain.
Il est resté imperturbable, acceptant presque de se laisser interrompre et de permettre ainsi à Delogu de parler presque tout le temps, ce qui fit dire au journaliste à plusieurs reprises qu’Allisio était très en retard pour son temps de parole.
Un autre point assez surréaliste doit être évoqué : les thèmes du débat.
Le premier fut bien sûr le narcotrafic.
Delogu déclara ne pas se sentir menacé à Marseille et embraya immédiatement sur les problèmes sociaux responsables selon lui de ces problèmes.
Il exposa longuement que les problèmes de santé publique et d’addiction étaient la cause de tous les malheurs qui frappent la ville.
Le plus stupéfiant étant qu’à aucun moment il ne mit en cause la DZ-mafia (rappelons que DZ veut dire Algérie), mais accusa le gouvernement et « la personne en face de moi » de vouloir verbaliser les consommateurs mais pas les soigner.
Allisio, au lieu de saisir la balle au bond et souligner ce silence incroyable de Delogu sur la DZ-mafia à la tête du narcotrafic, se contenta de réciter sa leçon bien sagement qui se résume à demander un état d’urgence à Marseille.
Pourquoi avoir épargné Delogu ?
Pourquoi lui avoir épargné l’accusation de ne pas vouloir désigner et combattre la DZ-mafia ?
D’ailleurs Delogu comprit tout de suite comment faire tourner à son avantage l’échange.
Il commença à interrompre constamment Allisio qui, bien poliment, renonça à exiger qu’on respecte son temps de parole sans l’interrompre.
Encore pire : Delogu utilisa une prise de position du Syndicat de la magistrature pour appuyer son propos.
Allisio aurait pu sauter sur l’occasion pour défoncer Delogu en lui donnant des exemples de ce que fait le Syndicat de la magistrature qui sabote le travail de la police en relâchant très vite ceux que les forces de l’ordre arrêtent.
Mais non, Allisio ne lui vola pas dans les plumes.
Et Delogu d’en tirer la conclusion : « Il faut arrêter de faire croire aux gens que c’est la police qui va régler les problèmes de drogue alors que c’est un problème de santé publique.
C’est comme cela qu’on va arrêter l’économie souterraine ».
On se pince pour être sûr qu’on ne rêve pas.
À cela Allisio répond que les trafiquants de drogue sont des délinquants qu’il faut combattre, ajoutant « vous en avez dans votre groupe parlementaire, comme Louis Boyard ».
Piqué au vif, Delogu répond que venant de la part du RN qui a Marine Le Pen poursuivie pour détournement de fonds, c’est déplacé.
Mais au lieu de répondre que Mélenchon lui-même est poursuivi pour ses comptes de campagne de 2017 et qu’il pourrait aussi être interdit de se présenter en 2027, Allisio n’évoque pas cela.
Il aurait aussi pu enchaîner et lui clouer le bec en répondant qu’il est très étonné que le pouvoir judiciaire mette aussi longtemps pour traduire Mélenchon en justice.
Là non plus, Allisio n’attrape pas la balle au bond.
Le journaliste recadre le débat et relance Allisio sur le nombre de policiers à Marseille et ce qu’il compte faire.
Allisio expose ses souhaits et ce qu’il entend faire s’il est élu : quasi triplement du nombre de policiers municipaux et forte augmentation du nombre de caméras.
En réponse Delogu part sur un raisonnement assez alambiqué qui peut se résumer ainsi : « On ne va pas mettre plus de policiers mais de la police de proximité ».
Ce qui en bon français signifie que ces effectifs ne feront pas de répression mais de… la prévention.
Le journaliste lui demande dans la foulée : « Êtes-vous pour armer la police municipale ou non ?
Mathilde Panot est contre ».
Et lui de répondre : « Je suis pour armer la police ».
Ajoutant : « Mathilde Panot fait de la politique à long terme.
Dès qu’on aura rétabli la justice sociale dans le pays, il n’y aura plus de raison que la police reste armée ».
En clair, il n’y a pas de trafiquants, pas de trafic de drogue qui causent des problèmes.
Ni à Marseille ni ailleurs.
C’est l’injustice sociale le seul vrai problème. Incroyable, mais vrai.
Telle est la ligne politique du sieur Delogu.
Le deuxième grand point du débat fut le logement, particulièrement ceux qui sont insalubres (comme ceux concernés par l’effondrement de la rue d’Aubagne en 2018).
Allisio développe les positions du RN : respecter les propriétaires (surtout les petits), cesser les augmentations de taxe foncière, brigade anti-tags, brigade anti-squatters, etc.
En ajoutant la sécurité et la propreté.
Grâce à cela on pourra retrouver une situation beaucoup plus normale.
Allisio indique aussi qu’une « colline du crack » existe à Marseille entre la gare Saint-Charles et la porte d’Aix sur la circonscription de M. Bompard (LFI) et d’expliquer que Bompard ne veut rien faire contre cela car il défend les clandestins.
C’est la somme de tout cela le drame du logement à Marseille.
En réponse, Delogu n’ayant peur de rien déclare qu’Allisio n’a rien proposé et que lui propose la construction de 30 000 logements, de geler les loyers, de réquisitionner les logements vides…
Encore une fois du grand, du beau Delogu.
Allioso aura une r
emarque de bon sens… « et vos 30 000 logements, comment les financez-vous ? ».
Bien sûr Delogu ne répondra pas à cette question pertinente.
Et comme c’est la fin de l’émission, nous ne le saurons jamais.
Au final, un débat qui nous aura fait voir LFI sous son vrai jour, car même s’il a manifestement préparé le débat, Delogu n’a pu s’empêcher de parler cash, moins que d’habitude, mais cash quand même.
Il est vrai qu’il a moins de métier, moins de roublardise que Bompard, Panot ou Mélenchon.
Mais il ne se laisse guère impressionner, ce qui est indiscutablement sa force.
À l’inverse, Allisio connaît bien ses dossiers, mais il est mou du genou.
À ce stade il n’a semble-t-il pas compris ce qu’est une campagne électorale à Marseille, même s’il est de la région.
Sans vouloir être désagréable, il fait assez 1er de la classe, tandis que Delogu fait joueur de bonneteau, le beau parleur qui vous embrouille et vous roule dans la farine.
Mais être 1er de la classe, est-ce suffisant pour gagner ?
Je ne le crois pas.
Sur ce plan, Stéphane Ravier qui a eu la réaction si rare de s’effacer dans l’intérêt général afin de laisser la place à Allisio, oui Stéphane Ravier aurait été un bien meilleur candidat car lui sait ce que veut dire se battre pour ses idées.
Non seulement il connaît ses dossiers, mais en plus il ne recule pas quand l’heure du combat arrive.
Il se bat bec et ongles.
Il l’a déjà montré à de multiples reprises.
Si Franck Allisio veut devenir maire de Marseille, il va falloir qu’il se fasse violence, qu’il se mette à avoir des crocs et s’en serve.
En face de lui, ses adversaires utiliseront tous les moyens pour s’imposer.
Même les plus tordus.
Si Allisio en reste à ce qu’il a montré dans ce débat, je pense qu’il sera impossible qu’il emporte la ville.
Avoir raison dans ses arguments et ses objectifs est une chose.
Se donner les moyens d’y parvenir en est une autre.
J’espère qu’il saura prendre le virage.
Lui à Marseille et les autres candidats du RN ailleurs.
Source : https://ripostelaique.com/marseille-elections-2026-
Par Bernard GERMAIN

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