dimanche 16 novembre 2025

LA CHRONIQUE DE BALBINO KATZ " VENTS ET MARÉES " !

 


 

 TRIBUNE LIBRE  !


dimanche, 16 novembre 2025

Verdun sous surveillance, ou les vaincus qui font la morale

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Par Balbino Katz, Breizh info cliquez ici

Il pleuvait dru ce matin là sur la côte bigoudène.

 Le vent venait de l’ouest, chargé d’écume, et frappait les vitres de ma cuisine comme une main impatiente. 

Par esprit de contradiction, je sirotais un Torrontés glacé, souvenir de mes années argentines, lorsque un ami m’envoya l’article du Figaro.

 

 À Verdun, ce haut lieu de la mémoire française, on avait célébré une messe pour Philippe Pétain et pour les morts de la grande bataille.

 Messe interdite, puis autorisée par la justice, et finalement placée sous la surveillance d’une quarantaine de policiers. 

Le ministre de l’Intérieur, dressé dans l’indignation obligatoire, s’empressa de fulminer contre un révisionnisme imaginaire. 

Il parlait d’atteinte à la République, de profanation mémorielle, comme si vingt personnes réunies dans une église vide menaçaient la stabilité d’un pays de soixante huit millions d’âmes.

J’écoutais la pluie et je songeais que la France, décidément, n’en finit jamais avec sa défaite de 1940. Elle reste cette nation blessée, honteuse et fière tout à la fois, qui n’a jamais accepté de regarder en face la vérité première de son régime actuel. 

Ce régime est né d’une défaite, non d’une victoire. La France fut écrasée en six semaines, puis occupée, puis libérée par des armées anglo américaines au milieu d’une guerre civile larvée dont on tait encore les excès.

 Ce que l’on nomme la Résistance n’a jamais constitué une force militaire capable de libérer le pays. 

Elle fut un ferment moral, réel, digne parfois, mais en rien une alternative militaire. 

Le récit national qui entoure cette période est donc un récit nécessaire, un récit de survie, un récit de légitimation. 

La Quatrième République, puis la Cinquième, sont nées dans un clair obscur, où la fiction de la continuité républicaine permettait d’éviter la honte du désastre.

C’est pourquoi rien n’est plus explosif en France que la figure de Pétain.

 Cet homme porte en lui tout ce que la République actuelle veut oublier.

 Le héros de Verdun, le sauveur de 1916, celui qui fut acclamé par des foules entières, est devenu le symbole commode de la collaboration et de l’oppression. 

Le régime a transféré sur lui le poids de ses propres effondrements. 

On l’a frappé d’indignité pour purifier symboliquement le pays.

 On continue de le vouer à la malédiction pour maintenir l’édifice. 

Toucher à Pétain, même pour prier pour son âme, c’est toucher aux fondations morales d’un pouvoir né de la défaite. 

C’est pourquoi la simple évocation de son nom suffit à faire trembler les ministres.

C’est à ce moment précis que Christian Bouchet, éditeur écclectique et aussi esprit souvent iconoclaste mais lecteur attentif des textes oubliés, a eu la bonne idée de sortir le communiqué des cardinaux français publié lors de la mort du maréchal (NDLR SN : cf. ci-dessous).

 Quatre princes de l’Église, en 1951, parlaient d’un vieillard dont la destinée avait été tragique, d’un chef militaire respecté, d’un homme qui avait, selon eux, agi selon sa conscience et remis son cas au jugement impartial de l’histoire.

 Ils appelaient à la paix, au recueillement, à la retenue. 

Rien là de provocation, rien d’une exaltation politique, seulement l’expression, calme et grave, d’une génération qui avait connu la guerre, la faim, l’occupation, et qui parlait non d’après des livres mais d’après la vie.

Lorsque l’on compare ce texte avec l’hystérie contemporaine, on mesure l’abîme. 

L’esprit d’alors n’était pas celui d’aujourd’hui. La mémoire vécue autorisait la nuance, la compassion, la prudence.

 Le passage du temps, la mort des témoins, l’effacement des voix qui savaient ce que furent réellement les années sombres, a laissé la place à une histoire officielle sans épaisseur. 

Plus l’on s’éloigne du drame, plus la version unique s’impose.

 Ce que l’expérience tolère, la doxa le bannit. 

La mainmise du récit officiel ne s’atténue pas avec les décennies.

 Elle se renforce. Elle se durcit. Elle devient norme morale.

Je pensais alors à l’Allemagne où la défaite de 1945 fut plus écrasante encore. 

L’Allemagne réunifiée est un pays dont les élites actuelles tirent leur légitimité d’un événement qui a détruit celles qui les ont précédées. 

Elles doivent leur existence à une double abdication, celle du pouvoir national socialiste, vaincu militairement, et celle de la République démocratique allemande, morte d’épuisement dans l’étreinte glacée de la guerre froide.

 La version officielle de l’histoire n’y est pas un récit, c’est un dogme.

 Elle constitue le premier pilier du régime, comme l’illustrèrent jadis les débats du Historikerstreit, ce duel intellectuel entre Habermas et Nolte où il ne s’agissait pas tant de comprendre le passé que de fixer les limites du pensable.

 En Allemagne, toute remise en cause du récit admis est perçue comme une atteinte à la Constitution elle même. 

L’histoire y est un ciment fragile, toujours en danger de se fissurer.

 

En Russie, le phénomène prend un visage différent, mais la logique demeure. 

L’État actuel est l’héritier d’un régime qui ne fut pas vaincu sur le champ de bataille, mais qui s’effondra de lui même, rongé par l’usure, la pénurie et le mensonge.

 Le pouvoir russe puise aujourd’hui sa légitimité dans la victoire soviétique de 1945, dans la gloire sacrée de l’Armée rouge. 

Il est donc naturel que l’histoire y soit jalousement surveillée. Toucher au récit national, c’est affaiblir l’autorité de l’État. 

D’où cette obsession pour la mémoire de la Grande Guerre patriotique, cette méfiance envers les historiens indépendants, cette rigidité doctrinale qui transforme la moindre nuance en crime politique.

Le phénomène est universel. 

Les régimes issus d’effondrements surveillent leur histoire comme un animal garde sa blessure. 

Les vainqueurs, eux, ont une liberté plus large, parfois insolente. Les États Unis publient sans hésiter des ouvrages critiques sur leurs guerres perdues, leurs dérapages, leurs erreurs. 

Le Royaume Uni, lui aussi victorieux, aborde l’histoire avec une élégance désinvolte. Mais même là, la mémoire se contracte lorsqu’elle rencontre les zones d’ombre.

 L’une des plus grandes défaites de la marine britannique, l’expédition de Carthagène des Indes en 1741, demeure encore aujourd’hui à peine étudiée. 

Plus de deux siècles plus tard, les historiens anglais contournent cet épisode avec un silence révélateur. 

Il fallut presque autant de temps pour que Londres admette l’humiliation subie au Rio de la Plata en 1806 et 1808, lorsque des milices espagnoles, mélange de gauchos et de boutiquiers sous les ordres du français Jacques de Liniers mirent en déroute l’armée britannique pourtant redoutable.

 

La différence est simple. 

Les nations victorieuses peuvent se permettre des oublis, des ellipses, des silences polis. 

Les nations vaincues ne le peuvent pas. 

Elles doivent construire leur légitimité sur un récit moral, sur une vision de l’histoire qui leur permette d’endurer leurs propres défaites.

 La France et l’Allemagne, chacune à sa manière, vivent encore sous le poids de leur naufrage.

 La Russie vit sous celui de son effondrement. 

Et c’est pourquoi la mémoire y est férocement disputée.

 

À Verdun, ce week end là, il n’y avait pas de menace. 

Il n’y avait qu’une poignée de vieillards venus prier pour un homme dont les os reposent depuis longtemps dans une tombe sous surveillance.

 Pourtant, le régime a tremblé. 

Le ministre s’est indigné. 

Les médias ont crié à la profanation. 

Une messe pour un soldat devenu chef d’État, voilà ce qui suffit aujourd’hui à ébranler la République.

Je quittai ma table, regardai la pluie courir sur la vitre, et je me dis que rien n’a changé depuis l’Antiquité. 

Les vaincus ne peuvent se permettre la vérité.

 Ils doivent vivre dans la version des faits qui les tient droits. Les vainqueurs, eux, choisissent leurs oublis.

Et je murmurai pour moi même cette vieille formule latine, la plus honnête de toutes.

Vae victis.

 Malheur aux vaincus.

 

VIDÉO:  https://www.youtube.com/watch?v=hpBMOHqymxY&t=2s

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18:55 Publié dans Revue de presse


ET AUSSI


Pierre-Yves Rougeyron ou l’illusion souverainiste

C’était un matin humide comme en connaît la côte bigoudène à l’approche de l’hiver. 

Dans ma cuisine, je pelais quelques pommes de terre pour un ragoût Pétain, hérité du temps des restrictions et resté populaire dans le Pays bigouden : lard, oignons, laurier, patates, carottes et un peu d’eau. 

Pendant que le bouillon frémissait, je regardais sur mon téléphone les images de la visite du président argentin Javier Milei en Bolivie, saluant le nouveau gouvernement de droite. 

Ce qui m’a frappé d’emblée, c’est la couleur : ces dirigeants boliviens auraient pu être croisés dans les rues de Milan ou de Londres, visages pâles, costumes ajustés, diction policée. 

Rien ne rappelait les visages aymaras, les ponchos ou les tissages bariolés qui peuplaient naguère les tribunes officielles de La Paz. 

Le contraste m’a ramené à une idée fixe : sous toutes les latitudes américaines, d’Alaska au détroit de Magellan, le pouvoir conserve le teint des conquistadors.

 Les visages du commandement sont restés européens, et cela se devine dans les cabinets ministériels, dans les campagnes d’affichage, jusque sur les plateaux de télévision, où la couleur dominante du pouvoir demeure celle de la vieille Europe.

 

En Argentine, Milei s’est entouré d’un gouvernement absolument monocolore, non seulement libéral et libertarien, mais européen jusqu’au bout des ongles.

 Rien ne reflète cette moitié créole et métisse du pays, celle qui habite le Nord-Ouest, les faubourgs des grandes villes ou les marges du Chaco. 

 

Au Brésil, le même phénomène se constate : un gouvernement où dominent les descendants des Portugais et des Italiens.

 

 En Afrique du Sud, c’est l’inverse exact : la majorité noire gouverne comme si les autres composantes n’existaient plus.

 L’idéologie égalitaire proclame la fin des hiérarchies, mais les images la trahissent : le pouvoir a gardé la même couleur. 

Il suffit de regarder les lieux du pouvoir politico-médiatique pour deviner, sous le vernis démocratique, la persistance du visage européen en Amérique ou de l’ethnie dominante en Afrique.

C’est à cela que je pensais, le couteau à la main, lorsque je parcourus la presse française et tombai sur la polémique qui secoue les réseaux X : un certain Pierre-Yves Rougeyron, figure du « souverainisme », pris pour cible par les milieux identitaires. 

Un affrontement symptomatique : la droite morale contre la droite charnelle, la France contractuelle contre la France organique. 

Rougeyron, c’est le verbe gras du patriotisme juridique, celui qui s’imagine que la nation tient dans un décret de naturalisation.

 

Depuis mon arrivée en Europe, j’ai toujours été fasciné par ces hommes qui croient ressusciter la grandeur de la France en ignorant son identité physique pour n’épouser que son identité morale. 

Étudiant, j’avais lu dans L’Action française un titre indigné contre une mesure d’autonomie accordée à la Nouvelle-Calédonie : « nos compatriotes kanaks s’éloignent de la France ! »  

Ces rédacteurs, sincères peut-être, croyaient qu’une phrase de droit suffisait à combler un abîme d’histoire et de sang. 

Il y a là un aveuglement persistant : celui qui nie la réalité humaine pour ne voir que l’étiquette, celui qui affirme que les Antillais ou les Réunionnais sont « aussi français » que les descendants de Gaulois, en oubliant que leur identité afro-descendante et leur mémoire d’esclaves composent une autre réalité, ni meilleure ni pire, mais distincte.

 

Les souverainistes d’école me rappellent cette vieille présidente de l’association des Filles de la Révolution américaine à qui un journaliste anglais facétieux demanda : « Qu’est-ce qu’être américain ? » Elle répondit : « Adopter les principes de la Constitution. » 

 Être, pour elle, se réduisait à signer un contrat. 

Rougeyron pense de même. 

Pour lui, la nationalité est un bail qu’on peut résilier à volonté, comme celui d’un véhicule de location qu’on rend à la sortie de l’aéroport.

 C’est pourquoi il peut prétendre se sentir « plus proche d’un Algérien que d’un Estonien », confondant la langue française apprise à l’école avec l’héritage génétique transmis par les siècles.

 

La polémique qui le déchire aujourd’hui ne tombe pas du ciel : elle prolonge, sous nos latitudes, la querelle qui divise la droite américaine entre les universalistes à la Ben Shapiro et les identitaires à la Nick Fuentes

Là-bas, comme ici, l’illusion du droit abstrait se heurte à la permanence du réel.

 Le réel, c’est comprendre qu’un papier ne fait pas un peuple, qu’une carte d’identité ne suffit pas à engendrer une âme collective.  

Il suffit de descendre dans le métro parisien pour constater que la République a beau tamponner, elle ne transforme pas, n’intègre pas, elle juxtapose.

Rougeyron, nourri de rêves de puissance, croit que le nombre fait la victoire : qu’il suffirait d’ajouter cent millions d’Africains francophones à quelques millions d’Européens pour retrouver la puissance de l’empire de 1805 ! 

Vision absurde, qui confond démographie et destin. 

Ce n’est pas la quantité qui sauve les civilisations, c’est le sang, pourrait dire Spengler et, Rougeyron, lui, n’a ni forme ni colonne vertébrale idéologique.

 

Né en 1982, ancien de l’ESSEC, fondateur du Cercle Aristote, il s’est voulu le dernier des gaullistes, le trait d’union entre la gauche sociale et la droite nationale.

 En réalité, il incarne le confusionnisme contemporain : il vend du gaullisme aux identitaires, du social aux gauchistes, et de l’anti-libéralisme aux libéraux repus. 

En 2024, sa liste anti-UE fit moins de 1 %.

Puis, en novembre 2025, la droite numérique le livra à la curée. 

Les citations volèrent bas mais frappèrent juste.

« La surestimation de Rougeyron dans nos cercles, écrivait un internaute, vient du biais pro-géopolitique de notre public. 

Tout glandu qui géopolitise sur YouTube passe pour un génie, même s’il se trompe trois fois sur quatre. 

Dès qu’on dit Chine, Iran, missiles, Wall Street ou Poutine, ça les fait mouiller. »

Et un autre : « La droite internet n’aime pas la culture. Ces types n’ont jamais vu un film de Bergman ni lu Flaubert, mais ils sont incollables en Xavier-Moreau-logie de mes couilles. »

Rougeyron cristallise cette misère culturelle. Il parle lentement, pontifie, mais ne dit rien. Son débat face à Bégaudeau, en 2024, fut un désastre. À la question : « Citez une œuvre vivante qui perpétue l’esprit gaulliste », il balbutia : « Braudel ? Tavernier ? » Bégaudeau éclata de rire, et la toile tout entière avec lui. Depuis, les mèmes se succèdent : « Regarde PYR comme un insecte qui se noie », « Jabba le Hutt à lunettes », « Ce type doit tomber ».

Le plus grave fut sa réaction après le meurtre de Lola, commis par une OQTF algérienne. Rougeyron osa dire : « Les européistes identitaires ont du sang sur les mains », visant Zemmour, mais touchant tous les nationaux. Phrase qui scella sa rupture avec les milieux non souverainistes. « Je suis peut-être grande gueule, déclara Conversano, mais jamais il ne me serait venu à l’idée de condamner les miens pour la mort d’une enfant. » L’affaire suffit à transformer le souverainiste en traître aux yeux de toute une génération identitaire.

Sur X, leur colère s’épancha en torrent :

« C’est un cuistre suivi par des cuistres. »
« Les pines d’huîtres qui l’écoutent religieusement se sentent très intelligentes parce qu’il name-droppe des historiens. »

« Ce gaullo-souverainisme antiraciste est une farce. »

Ces outrances disent pourtant quelque chose : la fatigue d’une droite qui ne croit plus qu’à la géopolitique. On ne lit plus, on cartographie ; on ne pense plus, on commente. 

 « La droite internet, écrit un autre, croit que la revue d’actualité est la seule connaissance valable. 

» Cette génération parle de Poutine, de Zelensky, d’Eurasie ou de missiles, et se sent savante.

 La culture, la poésie, le sang, tout ce qui faisait une civilisation, s’est effacé sous le bavardage analytique.

Rougeyron, comme tant d’autres, croit encore que la France est une entreprise à sauver, non une chair à protéger.

 Il parle de « souveraineté » sans savoir de qui. 

Il rêve d’un État fort peuplé de citoyens interchangeables. Il ne comprend pas que le droit sans identité est un corps sans os. 

Le général de Gaulle, qu’il invoque à tout propos, avait ce réalisme charnel : « On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. 

» Rougeyron, lui, s’enivre de symboles.

Les peuples, pourtant, finissent toujours par revenir. 

Spengler l’avait pressenti, Jünger l’avait vécu : le réalisme, c’est sentir le sang battre sous la peau de l’Histoire. 

Ceux qui refusent de l’accepter parleront longtemps encore de souveraineté, de constitution et de contrats ; ils s’éteindront en bavardant.

Dehors, la pluie bretonne redoublait. 

Le ragoût épaississait.

 Le gras remontait à la surface comme un souvenir d’Ancien Monde. 

Je le versai sur une tranche de pain grillé, en songeant que, dans les civilisations comme dans les cuisines, il faut du feu dessous pour que tout prenne.

La France, paradoxalement, abrite aujourd’hui les deux pôles de ce grand affrontement : le souverainisme le plus archaïque, figé dans ses rêveries pseudo gaulliennes et ses déclamations sur l’État multicolore, et, dans le même temps, l’école de pensée qui a conçu les outils intellectuels du souverainisme identitaire. 

D’Alain de Benoist à Guillaume Faye, cette France-là, qu’on croit disparue, a déjà formulé les prémisses de l’Europe de demain, comme l’Amérique identitaire se cherche un chemin vers la survie. 

Les nations renaissent d’abord dans les têtes avant de reprendre chair dans l’Histoire.

Par Balbino Katz
Chroniqueur des vents et des marées
balbino.katz@pm.me

 

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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