[CHRONIQUE]
Gérard Larcher ne veut donc pas d’une alliance des droites…

Interrogé par Sonia Mabrouk, le 6 novembre, dans la matinale d'Europe 1-CNews, Gérard Larcher a indiqué que, contrairement au sénateur Roger Karoutchi, entre un candidat LFI et un candidat RN, il ne voterait pas RN mais déposerait un bulletin blanc dans l’urne !
Pour lui, le vote demandant la dénonciation de l’accord de 1968 avec l’Algérie n’était nullement la préfiguration d’une alliance des droites.
Il a ensuite repris la ritournelle sur le fait que le programme économique du RN est un programme de gauche pour appeler, une nouvelle fois, de ses vœux une alliance entre la droite conformiste et le centre pour l’élection présidentielle.
Que les militants de droite soient massivement d’un avis contraire ne le trouble guère.
« Ils n'ont rien appris »
Comment ne pas penser aux mots de Talleyrand à propos des émigrés revenus en France à la Restauration : « Ils n’ont rien appris, ni rien oublié. »
Apparemment, la succession de défaites, de déconvenues et de renoncements a passé sur le président du Sénat sans le troubler aucunement.
Pour ce grand chasseur, les échecs politiques ne font que glisser sur la carapace du vieux routier de la haute assemblée comme l’eau sur les plumes du canard.
Il est vrai qu’à l’abri des murs du palais de Marie de Médicis, le bruit de l’effondrement politique du pays ne parvient qu’assourdi.
Finalement, en invoquant un putatif accord entre la droite et le centre,
Gérard Larcher se comporte en homme du passé.
Il est révolu, le temps des accords boiteux entre les centristes et le résidu du gaullisme, passés sous l’œil vigilant des censeurs politiques de la vertu républicaine.
Il en sortit, au demeurant, un infâme brouet politique, inodore et sans saveur.
Par un tour de passe-passe assez fameux, voici les supposés héritiers de De Gaulle transformés en insipides européistes sous la garde de centristes gardiens du temple européen.
Comment s’étonner de la fuite éperdue des électeurs puis des militants vers le RN ?
Il serait possible de penser qu’à la vue du désastre politique ambiant, il serait souhaitable d’explorer de nouvelles pistes. Que nenni !
Il convient de persévérer dans l’erreur.
Pourquoi changer la recette électorale qui a si bien échoué ?
Un nouveau temps politique
Que Les Républicains aient décidé de se suicider politiquement, grand bien leur fasse.
Mais qu’ils cessent donc d’entraîner la France dans une sorte de suicide collectif en acceptant de laisser la gauche gouverner le gouvernement, alors que la France n’a jamais été aussi à droite !
Décidément, l’oligarchie est prête à tout pour s’accrocher à ses lambeaux de pouvoirs et d’avantages.
C’est, au demeurant, une étrange manie d’inviter à s’exprimer tous ceux qui, par leur action ou leur inaction, ont conduit la France à l’abîme.
Tous ces vieux politiciens usés jusqu’à la corde viennent nous dire ce qu’il faudrait faire pour redresser la France qu’ils ont si bien abaissée.
De Hollande à Borloo en passant par Raffarin et Juppé, voici le chœur des pleureuses qui vient expliquer : « Faites ce que je dis, pas ce que j’ai fait. »
Ils ne semblent pas avoir pris conscience que nous sommes dans un nouveau temps politique. Il n’est pas rare de les entendre invoquer le programme du Conseil national de la Résistance.
Mais qu’est-ce que la France de 2025 a à voir avec celle de 1943 ?
Ces personnages qui se proclament tous gens de progrès sont obstinément tournés vers le passé.
La France de la reconstruction, celle qui a vécu l’Europe coupée en deux, la guerre froide, la grande expansion puis la crise pétrolière, le bipartisme et la stabilité institutionnelle, n’a rien à voir avec la France vassalisée par l’UE, malmenée par la mondialisation de l’économie, confrontée au désordre migratoire, épuisée par un État obèse aussi lourd qu’impuissant, déstabilisée par le travail de sape institutionnel qui a détruit la cohérence de la Constitution, minée par le wokisme et écœurée par l’irresponsabilité de la classe politique.
Les électeurs de droite, désabusés et excédés, attendent une alliance des droites pour un relèvement national, intellectuel, moral, politique et économique
. Ce que leur refuse la vieille oligarchie des partis.
Elle finira par être balayée par le peuple.
Mais que de temps perdu !

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire