TRIBUNES LIBRES !
OCCRP, USAID, censure : la propagande médiatique en Europe dévoilée

L’indépendance et la probité sont des qualités qui existent chez certains journalistes mais force est de constater qu’elles se font rares.
Et des éléments récents l’accréditent.
Entre une enquête récente sur l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) et le travail d’Elon Musk à propos de l’USAID, les preuves s’accumulent.
Dans un entretien avec le député européen Petr Bystroň, Nicolas Faure (correspondant Polémia en Allemagne à ne pas confondre avec Nicolas Faure, animateur de la chaîne YouTube Sunrise) revient sur ces affaires.
Polémia
Des liens financiers troublants entre l’OCCRP et le gouvernement américain
Des révélations récentes ont mis en lumière des liens financiers étroits entre l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) et le gouvernement américain, notamment via l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
Selon une enquête menée par Mediapart et d’autres médias internationaux, l’OCCRP, tout en revendiquant son indépendance, aurait dissimulé l’ampleur de ces financements et leurs implications.
L’enquête a également révélé que la chaîne publique allemande Norddeutscher Rundfunk (NDR) aurait censuré son propre documentaire sur le sujet, sous la pression du fondateur de l’OCCRP, Drew Sullivan.
Cette décision a soulevé des interrogations sur l’intégrité éditoriale de la NDR et l’influence exercée sur les médias publics.
Face à ces révélations, le député européen Petr Bystroň demande une enquête approfondie au niveau européen sur les activités de l’USAID au sein de l’Union européenne.
Nous l’interrogeons ici au sujet de l’indépendance des médias, et de
l’influence potentielle de financements étrangers sur le journalisme
d’investigation.
La liberté d’expression menacée en Europe
Nicolas Faure : Monsieur Bystron, Elon Musk a récemment critiqué la censure en Europe et s’est opposé aux règles européennes de lutte contre la désinformation.
Selon vous, son combat pour la liberté d’expression reme-t-il en cause le contrôle idéologique des élites sur l’information ou s’agit-il simplement d’une stratégie économique pour défendre ses plateformes ?
Petr Bystroň : Peu importe les motivations d’Elon Musk – le fait est qu’il a raison.
Il dénonce la censure, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, et il n’est pas le seul.
Le vice-président américain J.D. Vance a également critiqué à plusieurs reprises le fait que des opinions dérangeantes soient muselées en Europe, allant jusqu’à l’emprisonnement de citoyens pour des publications sur Facebook.
Que nous en soyons arrivés là est une catastrophe pour un continent qui se revendique comme le berceau de la démocratie.
L’Union européenne actuelle trahit l’héritage européen : la démocratie grecque, les idéaux de la Révolution française, la liberté et les Lumières.
Il est affligeant de constater que ce sont désormais des Américains qui
doivent nous rappeler à l’ordre pour corriger ces dérives.
Des campagnes de désinformation
Vous avez récemment demandé une enquête sur les activités de
l’USAID, affirmant que l’agence avait influencé les élections
européennes de 2024 par des campagnes de désinformation.
Pourriez-vous expliquer les preuves de ces affirmations et comment, selon vous, l’USAID pourrait avoir orchestré une telle influence sur les élections ?
Petr Bystroň : Grâce aux révélations issues du travail d’Elon Musk au sein du Département de la Défense (DoD) et aux documents déjà publiés, nous savons désormais que l’État profond finance, depuis des décennies, de nombreuses ONG via l’USAID afin d’organiser des changements de régime à travers le monde.
Nous savons également que ces canaux ont servi à acheminer des fonds vers une plateforme journalistique appelée Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP).
Ses membres, notamment Der Spiegel et la Süddeutsche Zeitung, ont orchestré plusieurs campagnes de diffamation.
Lors de l’avant-dernière élection européenne, Der Spiegel et la Süddeutsche Zeitung ont lancé une campagne ciblée une semaine avant le scrutin, provoquant l’effondrement de la coalition au pouvoir en Autriche.
Connue sous le nom d’« affaire d’Ibiza », cette opération reposait sur du matériel compromettant obtenu par des méthodes relevant du renseignement.
Heinz-Christian Strache, alors vice-chancelier, a été accusé de corruption, déclenchant une vague d’attaques médiatiques qui l’ont poussé à la démission et ont gravement impacté les résultats électoraux du FPÖ.
Après l’élection, il s’est avéré que Strache n’avait commis aucun acte
illégal.
Toute cette campagne n’avait eu qu’un seul objectif : manipuler le scrutin.
Bien qu’il ait remporté plusieurs procès par la suite, le mal était fait – politiquement, il avait été détruit.
Lors du dernier scrutin européen, les médias affiliés à l’OCCRP ont adopté une stratégie similaire.
Cette fois, du matériel compromettant, également obtenu par des méthodes de renseignement, a été diffusé à Prague.
L’objectif ? Cibler plusieurs personnalités politiques à travers l’Europe, toutes opposées aux nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine et engagées en faveur d’un processus de paix.
Ces responsables ont été systématiquement diffamés et accusés d’être des « agents de Moscou ».
Peu avant les élections, ils ont été accusés de corruption par le site
d’information Voice of Europe, basé à Prague.
Aujourd’hui, les enquêtes menées par plusieurs journalistes renommés,
dont Michael Shellenberger aux États-Unis et Petr Štěpán en Tchéquie,
révèlent que ces accusations étaient totalement fabriquées.
Il s’agissait en réalité d’une campagne financée par l’OTAN pour discréditer ces personnalités politiques.
Me concernant, plus de 250 articles à connotation négative ont été publiés avant l’élection – contre moins de cinq après le scrutin.
J’ai également subi 21 perquisitions à mon domicile et dans mon entourage. Bien entendu, aucune preuve incriminante n’a été trouvée.
L’OCCRP et d’autres organisations vous accusent de faire de la désinformation et d’être influencé par des acteurs étrangers.
Pensez-vous que ces accusations reposent sur de véritables enquêtes journalistiques ou sont-elles instrumentalisées pour discréditer des personnalités politiques qui remettent en cause le consensus dominant ?
Petr Bystroň : Oui, c’est bien là le sujet !
Toutes ces accusations et diffamations sont totalement infondées. Il n’existe aucune preuve, aucun fait concret qui viendrait étayer ces fables.
Les personnes concernées ont immédiatement réagi, stupéfaites, et se sont défendues tant juridiquement que politiquement.
Le fait est que les médias de l’OCCRP influencent les élections et agissent comme des agents au service de puissances étrangères.
Ils ont été financés et dirigés depuis les États-Unis pendant des décennies.
Et comme il apparaît maintenant, ils ont manifestement utilisé à plusieurs reprises du matériel provenant des services de renseignement pour éliminer des adversaires politiques.
Il est même possible que ce matériel ait été obtenu de manière illégale.
Tous ces faits doivent être examinés par le Parlement européen.
Les journalistes, arbitres de la vérité ?
De nombreux médias et ONG se positionnent aujourd’hui comme arbitres de la vérité face à la prétendue augmentation de la « désinformation ».
Selon vous, qui décide de ce qui relève de l’information légitime et de la propagande, et comment garantir un véritable pluralisme médiatique dans ce contexte ?
Petr Bystroň : Que des organisations sans aucune légitimité démocratique – et qui, comme nous le savons maintenant, sont secrètement financées par des États étrangers et des services de renseignement – s’arrogent le rôle de « gardiens de la liberté de la presse » est une catastrophe.
Bien sûr, chaque pays fait de la propagande, tout comme les entreprises font de la publicité.
Mais c’est aux journalistes d’assumer leur responsabilité et de rapporter les faits de manière objective.
Nous devons rétablir un paysage médiatique indépendant, fondé sur un engagement envers la vérité. De plus, il revient aux citoyens adultes de décider dans quelle mesure ils se laissent influencer par la propagande.
Les gens ne sont pas des enfants à qui il faudrait dicter ce qu’ils
doivent penser.
Ce n’est ni aux gouvernements ni aux médias de leur dire ce qu’ils peuvent entendre, voir ou lire.
La propagande a toujours existé et existera toujours. Les citoyens sont
suffisamment intelligents pour s’informer de manière approfondie et
distinguer le vrai du faux.
Car, comme nous le constatons aujourd’hui, Il s’est avéré que beaucoup de choses, qualifiées de « désinformation » ou de « propagande » ces quatre ou cinq dernières années par ces prétendus « gardiens », étaient parfaitement véridiques. »
Entretien avec Petr Bystroň, propos recueillis par Nicolas Faure
08/03/2025
Ukraine : l’Europe s’est fait entendre dans… les médias européistes

La confrontation frontale entre Volodymyr Zelensky, J.D. Vance et Donald Trump à la Maison Blanche a frappé de stupeur tous les commentateurs.
Analyse de notre chroniqueur Pierre Boisguilbert.
Polémia
Du jamais vu
La couverture de l’incident de la Maison-Blanche est aussi surréaliste que l’incident lui-même.
Tout d’abord, il est vrai que, de mémoire de vieux journaliste, on n’avait jamais vu ça. Cela étant dit, la présentation de l’incident a été partielle et donc partiale.
Il est vrai que l’homme sans costume s’est fait tailler un costard.
Nos médias l’ont forcément trouvé digne et Trump odieux, et son
vice-président pire encore.
Mais le début de l’entretien reste occulté et c’est lui qui explique la
colère de l’exécutif américain dans le Bureau ovale. Zelensky, reçu
partout en Europe comme le petit Jésus dans la crèche, ne s’y attendait
pas et il a été déstabilisé.
Mais tout vient du fait qu’il n’acceptait pas l’idée d’un cessez-le-feu prenant en compte la réalité sur le terrain.
Pour l’administration américaine actuelle, le président ukrainien, peu légitime démocratiquement, est prêt à tout pour ne pas admettre sa défaite sur le terrain et à en tirer les conséquences, Il est même prêt à prendre le risque de déclencher une troisième guerre mondiale.
C’est sur ce point – manque de réalisme et bellicisme irresponsable – que Trump, contrairement à Biden, rejoint le point de vue de Poutine.
Des médias européistes à plein régime
On est à des années-lumière de l’analyse des dirigeants européens, dont les opinions ont été répercutées en continu par les médias européistes toujours dominants.
Dopés à l’indignation, les médias ont
vécu une journée des dupes. Ils ont considéré le sommet de Londres du
dimanche 2 mars comme la naissance d’un front du refus face à Washington
comme à Moscou.
Le sommet, comme la montagne, a accouché d’une souris, de plus unijambiste.
On a évoqué l’idée d’une possible trêve partielle n’ayant
rien à voir avec un cessez-le-feu et encore moins une perspective de
paix. Et puis Londres a démenti l’accord annoncé par le président
français alors même que Zelensky rentrait dans le rang de l’accord
économique sur les terres rares.
Quant au chef de l’OTAN, après le Premier ministre britannique, il a bien souligné que rien ne pourrait se faire sans et surtout pas contre les USA.
L’Europe aura peut-être un jour, si elle devient enfin un empire des nations, une défense digne de ce nom, mais Poutine et Trump seront morts depuis longtemps.
Les européistes le savent et ce n’est pas cela qui les intéresse.
Ils veulent instrumentaliser la crise et la scène d’humiliation pour faire progresser leur idéologie fédéraliste dont les peuples ne veulent pas. Ils ne tirent de leçon de rien, mais des opportunités idéologiques de tout.
Ainsi, en France, on voit bien monter la volonté de mettre Marine Le Pen dans l’embarras avec ses proximités présumées avec Trump et Poutine.
On ne sauvera peut-être pas Zelensky mais si cela pouvait porter tort à Marine, Giorgia et autres patriotes des classes populistes, ce serait toujours ça de pris.
L’avenir de Zelensky
Quant à Zelensky, après le costard, il va devoir forcément avaler des couleuvres, car il dépend de Trump.
Il s’est déjà couché sur les terres rares, mais maintenant c’est son maintien même qui est en jeu.
« Nous avons besoin d’un dirigeant qui puisse traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre », a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, Mike Waltz.
« S’il devient évident que le président Zelensky, pour des motivations soit personnelles soit politiques, diverge de la volonté de mettre fin aux combats dans son pays, alors je crois qu’on a un vrai problème », a-t-il ajouté, interrogé sur la chaîne CNN.
On serait Zelensky qu’on penserait à un retour à la case acteur. Il aurait un triomphe aux Césars, mais pour les Oscars ce serait autre chose.
La comédie dramatique Anora de Sean Baker, qui avait déjà remporté la Palme d’or au Festival de Cannes, a été saluée de cinq récompenses : meilleur film, meilleure réalisation, meilleure actrice, meilleur scénario et meilleur montage. Il devance The Brutalist, lauréat de trois statuettes.
Des cacahuètes en revanche pour le triomphateur des Césars. « Je m’en fous franchement » : c’est ainsi que Jacques Audiard a réagi, au micro de BFM TV, au fait qu’Emilia Pérez n’a remporté que deux Oscars ce dimanche soir.
« Franchement ça se termine, c’est bien pour moi.
Ça fait huit mois que je suis sur le travail [de promotion], ça suffit. Je n’ai jamais conçu le fait de travailler ici [aux États-Unis] comme une chose supérieure. […]
J’aime tellement le cinéma européen. »
Encore une rupture entre les USA et l’Europe autour du wokisme et de l’immigration. Cette édition 2025 des Césars a récompensé Emilia Pérez et L’Histoire de Souleymane. «
Le premier, résume L’Incorrect, raconte la transition de genre d’un narcotrafiquant vu avec les outils d’une comédie musicale et qui va se découvrir une conscience ; le second l’exploitation d’un clandestin guinéen. »
Rien de bien étonnant mais révélateur d’un pays vitrifié dans ses certitudes idéologiques dépassées. Monte-Cristo, trop intemporel, trop français, bien sûr, pour nos bobos de la pellicule engagée.
L’Amérique se donne un nouveau César.
Pas Marc Aurèle mais peut-être pas Caligula.
Quant à la France, elle consacre un trafiquant de drogue transgenre…
On a les Césars que l’on mérite !
Pierre Boisguilbert
05/03/2025
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