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La Bretagne, longtemps épargnée par les grandes logiques du narcotrafic qui gangrènent d’autres régions françaises, voit aujourd’hui son paysage urbain et social profondément modifié par l’implantation de réseaux de stupéfiants.
Les petites et moyennes villes sont toutes touchées en Bretagne, et certaines comme Morlaix, Lannion, Lorient et Saint-Malo connaissent une recrudescence du trafic, qui s’accompagne d’une hausse de l’insécurité et d’une transformation du tissu social.
Nous sommes allés à la rencontre des habitants, commerçants et avons aussi recueillis des témoignages de policiers pour comprendre comment ces villes bretonnes sont devenues, elles aussi, le théâtre d’un phénomène national.
Morlaix : un centre-ville gangrené, une insécurité croissante
À Morlaix, ville historique du Trégor, les habitants constatent une dégradation rapide de leur cadre de vie. « Le soir, certaines rues deviennent impraticables », témoigne Jacques, commerçant dans le centre-ville. « On voit des attroupements autour de certaines résidences, on sait ce qui s’y passe. Mais personne ne dit rien, et surtout, personne ne fait rien. »
Le marché noir de la drogue s’est concentré autour de certains immeubles de logements sociaux, récemment construits.
« Depuis la construction de ces bâtiments, on voit une population différente arriver, et avec elle, des tensions qui n’existaient pas avant. »
Tous les témoignages que nous recueillions auprès de policiers ou de gendarmes (pour les périphéries de Morlaix et Lannion) de la base sont les mêmes, et peuvent se résumer ainsi : Le deal est de plus en plus implanté, et aucun moyen n’est donné aux forces de l’ordre d’agir sans compter que la Justice ne suit pas.
Des individus sont interpellés et relâchés le lendemain.
La qualité de vie s’est largement dégradée dans la ville, et les opérations de communication de certains élus, englués dans la religion du « vivre ensemble » ou d’un « modèle breton » qui semble dépassé, n’y font plus rien.
Lannion : des quartiers en mutation, sous emprise des réseaux
À Lannion, les riverains du quartier de Ker Uhel et des Fontaines dénoncent une transformation brutale. « Avant, on se connaissait tous ici.
Maintenant, on ne sait plus qui sont ces gens. On ne se connait plus.
Il y a beaucoup de trop de monde qui est arrivé d’un coup », soupire Monique, retraitée, dont la famille « habite le Trégor depuis plusieurs siècles ».
Le lien entre immigration récente et narcotrafic est souligné par les habitants et certains commerçants : « On voit arriver des familles qui ne viennent pas du coin, qui n’ont aucun ancrage ici.
Elles sont souvent relogées manifestement après avoir quitté des logements sociaux dans d’autres régions françaises.
Rapidement, on voit certains de leurs gamins traîner dans des affaires douteuses.
Quoi qu’en disent certains ce sont souvent toujours les mêmes qui sont impliqués. On le voit bien.
Ceux qui diront le contraire sont des menteurs. » indique Olivier, traiteur dans le département.
Un policier local explique que la situation est bien connue des forces de l’ordre : « Au moins 75 % des individus interpellés dans les affaires de stups sur notre secteur ne sont pas d’origine française.
Ce n’est pas un fantasme, c’est une réalité. »
Lorient : une ville portuaire devenue carrefour du trafic
Lorient n’échappe pas à cette vague de criminalité.
Les trafiquants y trouvent un terrain favorable, notamment avec le port et sa proximité avec des axes logistiques clés.
« On a des gamins de 12-13 ans qui dealent maintenant », déplore un policier. « Ils sont recrutés tôt par les réseaux qui les paient pour faire les courses, livrer la marchandise.
Ce sont des mineurs, donc difficilement condamnables. »
Dans certains quartiers d’une ville toujours en extension permanente, les habitants assistent à un changement radical du climat urbain.
« Il y a de plus en plus de rixes. On n’avait jamais vu ça ici », témoigne Hervé, cafetier.
« Il y a quelques années, une bagarre de temps en temps, d’accord. Mais maintenant, c’est devenu une habitude. »
Saint-Malo : l’essor d’un trafic aux portes de la cité corsaire
À Saint-Malo, ville touristique par excellence, le narcotrafic a pris des proportions inquiétantes.
Le TGV n’a pas fait que du bien à la cité corsaire, puisqu’il permet l’arrivée de nouvelles populations, mais aussi les missions express de certains trafiquants.
Certains habitants évoquent une multiplication des points de vente, notamment dans les quartiers périphériques.
« Les rues proches des nouvelles constructions de logements sociaux deviennent des zones de non-droit le soir », s’inquiète un riverain du quartier de la Découverte.
« On voit des va-et-vient, des voitures qui passent et repassent. On sait très bien ce qui se joue. ».
Anne, qui vit dans ce quartier de Saint-Malo déjà initialement pas bien réputé, confirme : « On a vu arriver des nouvelles têtes, des jeunes qui n’ont rien à faire ici, qui ne travaillent pas et passent leur journée à traîner. Majoritairement, ils sont issus de l’immigration »
Dans chaque commune dans laquelle nous avons interrogé des gens, la question du consommateur, et de sa responsabilité, a été posée également.
Et les habitants de réclamer pèle-mèle de la prévention pour les jeunes, dès le plus jeune âge, dans les écoles.
Mais aussi des sanctions, financières, voire pénales, pour ceux qui consomment au quotidien.
Tout en permettant aux accrocs, aux malades de la drogue, de s’en sortir également.
Prévention et répression semblent être les deux mots d’ordre parmi les témoignages que nous avons recueillis.
« La consommation de drogue à forte dose en dit beaucoup sur notre société et sur son état » nous glisse Xavier, infirmier dans les côtes d’Armor, mais qui se revendique également « militant indépendantiste breton ».
« La République française n’a aucun projet à proposer à ceux qui vivent en sont sein. On est trop différents, on ne peut pas vivre ensemble. Plus rien ne lie les gens.
En Bretagne, ça n’était pas le cas jusqu’à il y a quelques années encore.
Mais l’arrivée massive de nouvelles populations additionnée au déclin progressif de l’identité bretonne, joue un rôle dans cette perte de repère, de projets communs.
C’est un fait ».
Ce dernier prône « La prévention radicale contre la drogue. Il faut faire peur, dès le plus jeune âge.
Il faut pousser les enfants, les ados, et ne jamais en consommer de leur vie.
Cela mettra les dealers au chômage. Il faut aussi réfléchir au fait que Big Pharma…est aussi un géant du deal mondial, autorisé celui-ci.
On devrait se questionner collectivement là dessus. Une société sous drogues, et sous médicaments, n’est pas une société saine.
C’est une société qui meurt . Qui me dira le contraire ?»
Le lien entre urbanisation accélérée, politique de peuplement et explosion du narcotrafic est aujourd’hui évident pour beaucoup de Bretons.
L’implantation de logements sociaux dans des villes moyennes bretonnes a entraîné un afflux de populations issues de grandes métropoles, où certains jeunes sont déjà impliqués dans des réseaux criminels.
La réponse policière reste insuffisante, faute de moyens et de volonté politique.
Les magistrats peinent à suivre, et les trafiquants profitent d’un sentiment d’impunité totale.
Pendant ce temps, les habitants de ces villes voient leur quotidien se dégrader, entre insécurité, violences et narcotrafic omniprésent.
Un policier de Lorient conclut, amer : « On se bat contre un monstre qu’on ne nous laisse pas abattre. Mais tôt ou tard, cette situation explosera. »
La Bretagne n’est plus à l’abri. Et le pire semble encore à venir.
YV
Pour un autre angle d’approche sur le narcotrafic en Bretagne, voir le reportage ci-dessous
VIDÉO: https://www.youtube.com/watch?v=sT9ej-IwQww&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.breizh-info.com%2F&source_ve_path=Mjg2NjY
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ET AUSSI
Saisie record de cocaïne par la Marine française au large de l’Afrique : une guerre contre le narcotrafic en haute mer
La Marine nationale a réalisé une opération spectaculaire le samedi 15 mars 2025 en interceptant un navire de pêche en haute mer, au large du Libéria.
Cette intervention, menée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest, a permis la saisie de 6 386 kg de cocaïne, d’une valeur marchande estimée à 371 millions d’euros.
Une opération qui illustre la lutte incessante contre le narcotrafic dans l’Atlantique, où l’Afrique de l’Ouest demeure une plaque tournante du trafic de drogue en provenance d’Amérique latine.
Une opération d’envergure coordonnée avec les services internationaux
Ce sont les services de renseignements américains (DEA) et britanniques (National Crime Agency) qui ont donné l’alerte après avoir identifié un navire suspect naviguant dans l’Atlantique.
L’Office antistupéfiants (OFAST) français a ensuite sollicité l’intervention de la Marine nationale, qui dispose d’une présence régulière dans la région dans le cadre de l’opération Corymbe, destinée à lutter contre les menaces maritimes, notamment la piraterie et le trafic de drogue.
C’est un porte-hélicoptères français, soutenu par deux hélicoptères Dauphin et Cougar ainsi qu’un drone de surveillance, qui a intercepté le navire de pêche d’une vingtaine de mètres immatriculé au Guyana.
Une équipe de la Marine a ensuite procédé à une fouille minutieuse, découvrant plus de 250 ballots de cocaïne, soigneusement dissimulés à bord.
Des routes maritimes du narcotrafic de plus en plus surveillées
Les trafiquants adoptent des itinéraires de plus en plus complexes pour éviter les contrôles.
Les routes empruntées par ces bateaux passent souvent par l’Afrique de l’Ouest, où la drogue est ensuite répartie vers l’Europe et d’autres destinations via des navires plus petits ou des méthodes de transbordement en mer.
Cette saisie record s’inscrit dans une tendance à l’intensification des interceptions en haute mer.
En octobre dernier, une autre prise massive de cocaïne avait eu lieu au large des Canaries, et l’année précédente, dans le golfe de Guinée.
L’augmentation des patrouilles et la coopération accrue entre les services de renseignement internationaux contribuent à multiplier les interceptions.
Une destruction immédiate en mer : une procédure inhabituelle
Une fois la saisie effectuée, la cargaison a été immédiatement détruite à bord du navire français, conformément à la décision du parquet de Brest.
Cette pratique, bien que rare, a été justifiée par les autorités en raison de la quantité exceptionnelle de stupéfiants, rendant leur transfert à terre compliqué et risqué.
L’équipage du navire de pêche, composé d’une dizaine de membres, n’a pas été interpellé et a été autorisé à repartir avec son bateau, faute de base juridique permettant leur arrestation dans ce cadre précis.
La saisie de plus de six tonnes de cocaïne constitue l’une des plus importantes réalisées par la France ces dernières années en haute mer.
Elle témoigne de l’engagement croissant des autorités françaises dans la lutte contre les flux de drogue transitant par l’Atlantique.
L’opération Corymbe, qui assure une présence militaire française dans le golfe de Guinée, est un élément clé de cette stratégie.
Elle vise à renforcer la coopération avec les pays africains riverains et à entraver les réseaux criminels utilisant les eaux internationales pour le trafic de stupéfiants.
Avec l’augmentation des saisies en mer, la question du renforcement des moyens de surveillance maritime se pose.
La France pourrait être amenée à déployer davantage de moyens aériens et navals pour accentuer la pression sur les trafiquants.
Cette saisie spectaculaire souligne également l’importance de la coopération internationale entre services de renseignement pour suivre et intercepter les cargaisons illicites avant qu’elles n’atteignent l’Europe.
À l’heure où les réseaux criminels rivalisent d’ingéniosité pour contourner les dispositifs de surveillance, cette opération constitue un succès majeur dans la lutte contre le narcotrafic international.
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